blanc a fragmens trachytiques; et en examinant/les esçarpemens qui composent
l’intérieur du golfe, où l’on méconnaît un cratère,' on voit.au premier cqqp d’oeil
qu’ils ne sont pas formés, comme la surface, par des couches continues, mais; au
contraire, par une,succession découches interrompues, la; plupart composées de
matières plutôt mariées entre elles que superposées les unes aux autres,- suivant leur
ancienneté relative. Au milieu de la quantité prodigieuse d’éjections, qui formèrent
tantôt'des couches puissantes et tantôt d’autres couches fort minces, on observe à
différens niveaux quelques coulées de laves trachytiques ordinairement.très^étçoites;
en sorte que l’escarpementintérieur qui, représente la coupe verticale complète de
l’île offre,-à sa partie supérieure, un grand cercle, puis, à sa partie inférieure, une
réunion de nappes interrompues et entrelacées, dans l’espèce de désordre que présenteraient
sans doute les coupes verticales des cônes du yésuve ou de l’Etna.'
A voir cette côte partout si abrupte, il semble qu’il devait y avoir impossibilité
complète d’établir des communications directes de la surface aVec l’intérieur dugolfe.
Les habitans sont cependant parvenus à y pratiquer deux sentiers, l’un au-dessous
de la ville d’Apanoméria (A7rav<uft£^i*), située à l’extrémité septentrionale de Santorin,
et l’autre au-dessous de celle de Phira ( &tjgee), qui est placée vers le centre.
• Pour racheter une pente de soixante à soixanté-dix de'grés, il a fallu pratiquer
de nombreux zig-zàgs; aussi rien ne paraît plus bizarre que de voir’ces chemins
dev quelque distance en mer : il semble que les hommes et les^mulets qui les
parcourent marchent au-dessus les uns des autres; et il ne faut pas moins d’une
demi-heure pour monter de la Marine ou port de Phira à la ville, quoique, d’après
notre èalcul barométrique, il n’y ait que 248 mètres de hauteur du point le plus
élevé de Phira , qui est aussi l’un des points les plus élevés de l’escarpement circulaire
au-dessus de la mer. Partout., ailleurs la côte est" inaccessible et aussi’ abrupté
au-dessous qu’au-dessus-du niveau de l’eau; car,, à la distance de vingt-cinq à cin-
quante/pieds seulement du rivage, on trouve une profondeur de soixante à quatre-
vingts brasses, et à un jet de pierre cette profondeur va sur quelques points jusqu’à
aéux et trois cents, en sorte «que les bâtimens, ne pouvant y jeter l’ancre, sont
obligés de s’amarrer à la côte.
En suivant ce chemin presque à pic de la Marine à Phira, nous avons pu facilement
observer sur l’escarpement où il serpente la succession de ses différentes Couches,
et nous en donnons Une vue prise de quelque distánce (voy. 2.0 série, Pl. IV, fîg, 4)
et du brigg que nous montions.
Près du débarcadaire, nous avons d’abord observé, sur la.,gaüche du côté du
nord, un énorme massif de conglomérat rose qui s’avance comme une jetée/à vingt
ou vingt-cinq mètres dans la mer et forme la petite anse que l’pn appelle la Marine,
c’est-à-dire le port de Phira. Cette masse s’élève verticalement à cinquante ou soixante
pieds et flê s’étend que fort peu en longueur; elle se termine.brusquement du côté
déport. C’est un Trâssbïie ou Tu% grossier à* fragmens divers, qui a été indiqué
paï Oli'vier éommé une Pouzzolane; il contient des fragmens. rarement d’un gros
vôliifne, de Tracîyf«s‘ nmrs?vitreuifet compactes^ de Scories rouges et de Por-
phyreS trachytiques*« St assez consistât pouï avoir permis aux habitans d’y
créR&r des magasins«™ l’pff dépos.e les vins, destinés à-être embarqués.
A ce conglomérat rose succèdent, des couches miflpes de Trass, de Rapilhs et
de Çinérites endumes de couleurs variables, jcendréçs, verdâtres,.jaunâtres, etc.,
qui oi£ depuis quatre jusqu’à dix pouces au plus.d’épaisseur, alternant o t grand
nombre de ibis et formant un total de trente à trente-cinq pieds; au-dessus op trouve
une coulée d’une lavé noire, p’est un Porpjiyre traçhytique smalloïde ét un peu
sçoriacé, mélangA de fragmens d’autres Trachytes; puis on reconnaît une bande
d’environ cent cinquantÎ pieds de hiuteur, composée d’un conglomérat rguge d’au
moins vingt pied,s de puissance ; vient après Sine successidn d’autres conglomérais,
les uns à gros fragmens, les-autres à grains fins, et de Trassoïtés gris, noirâtres,
jaunâtres ou -rpugeâtres, le tout couronné par le grand banc de Trachyle qui règne
au-dessous de Phira’ et qui supporte l’énorme conglomérat blanc dont nous avons
déjà signaléJ’existence; celui-ci forme le sol des trois îles. ^
» On peufsuivre l’espace de quelques centaines de pas le rivage de la mer à la droite
du port, c’est&-<£re au sud, et y reconnaître l’assemblage bizarre deAnqmbreuses
.masses conglomérées et incohérentes de toutes couleurf etsde tdiites nuances, se
mariant avec des masses trachytiques qui" se sont moulées dans les anfractuosités que
présentât la surface lors de leur épanchement; il esMacile d’en recueillir le, débris
•épars le long, dû rivage;’ ce sont des Porphyres trachytiques litheideï.oùiitreux,
ou des Obsidiennes noires», smalloîdes, trachjtiques, ponceuses et scoriacées de
diverses variétés. Parmi ces Roches il y en a surtout une assez remarquable, dont
ië massif est représenté dans là figure, un peu Au-dessus ef àla.d/oile.du port;
e’est un Porphyre traçhytique,bleu, lithoïde, tabulaire, mipar&tement stratifié; à
petits cristaux de Feldspath vitreux, et cqnleçailt,„entre sfs fei^ets imparfaits, des
parties de la même pâte où’ toqs íes élémens se sont cristallisés et offrent le grain
grossier du Trachyte : ce Sônt autant de petites zones blanches, qui domjent-à la
mate une structure rubanée. On remarque dans ces zones une multitude de petits
cristaux*!’Amphibole noire, qui paraissent avec le Feldspath vitreux comme autant
de points brillàns.
Les magasins, construits au fond de'Tanse^t si exposés.aux chutes funestes des
gros blocs, sont adossés à un ¡alus.de trente à quarante pieds,¡donné de débris et
de frti|mens trachytiques provenant’soit des coulées, soit des différens conglomérats
de morceaux de Trass, de-Ginérites et autres Roches, confusément désunis, tout