suivant cette direction. Nous citerons celle de Mârathonisi au Lycovouno ; celle de
la presqu îlé Xily .au Courcoula; des collines du Ménélaïon et de la roule de Sparte
à Tégée; c’est aussi la direction de la montagne d’Aliki-Vôuni et de la côte orientale
de l’île dÉlaplioni'si(dans la partie occidentale de la Morée, la côte de Coron,
la ligne qui s’étend de l’île Sapience par Modon au San-Nicolo, l’escarpement
abrupte de Gargaliano, et dans l’Elide, les trois presqu’îles de Seaphidia ou de
Catacolo, de Clarentza et du Mavron-Oros, offrent encore la même directipn. La
montagne du Santa-Méri présente une/disposition fort remarquable : elless’êlève
entre deux vallées profondes, bordées de chaînes parallèles qui se rejoignent vers
le nord en forme de fer à cheval ;®n dirait le résultat d’un soulèvement central en
ellipse alongée. La direction de ses trois chaînes, au lieu d’appuyer de quelques
degrés à l’ouest, est au contraire N. 3° à 4° E., circonstance qui indique un système
de dislocation différent. Cette .direction N.-S. se dessine dans la Qrèce continentale
avec des caractères beaucoup plus prononcés encore. On la retrouve dans le cours
de l’Aspropotamos (Achéloüs), dans la côte occidentale dè l’Albanie, depuis le
golfe d’Avlone jusqu’aù-delà de Scutari, dans les grandes chaînes N.-S. qui bordent
à l’est et à l’ouest le lac Okhrida et la vallée du Drin-Noir, et rattachent le Système
du Pinde ù celui des Balkans.
Ce Système de fracture affecté à peu près la même direction que celui' de la
Corse, de la Sardaigne et du Liban, que M. de Beaumont place entre le premier et
le second Terrain tertiaire; cependant les époques de soulèvement nous paraissent
différentes. Dans toutes les localités qùè' nous aVons^citées en Messénie et en
Laconie, notre Système N.-S. a produit dans le Terrain tertiaire des dislocations
très-sensibles. Ce sont en général des failles d’une grande hauteur, plutôt que des
redressemens de couches, Nous ignorons s’il en est ainsi dans la Grèce continentale
; mais il nous paraît incontestable que dans la Morée ce Système de fractures
est postérieur à la partie même la plus récente du Terrain subapennin. D’un autre
côté la présence des grandes nappes d’alluvions, appuyées contre le pied des escárpemeos
N.-S. du Terrain tertiaire de Gargaliano en Messénie et de Lebetsova en Lîfconie,
prouve que leur dépôt est postérieur ji la formation des fractures N.-S., dont l’époque
est ainsi fixée entre le Terrain tertiaire subapennin et les alluvions anciennes. Il
sémble résulter de ces faits qu’il y a en Grèce deux Systèmes de dislocation très-
voisins de la ligne N.-S., dont l’un, appuyant un peu à l’est, représenté en Morée
par les chaînes du Santa-Méri, correspondrait exactement au Système de la Corse
et de la Sardaigne, et l’autre, 'appuyant au contraire de 4° à 5P à l’ouest, serait
plus récent.
7.° SYSTÈME DARDANIQUE. On pourra peut-être encore reconnaître un
Système particulier de fractures dirigé N:-4o° E. dans la fente qui a donné naissance
à la partie méridionale ‘des Dardanelles et dans celle quiea relevé les Calcaires d’eau
douce d’IÜQdroma et la plupart des lira du petit Archipel du Diable. On retrouve
la direction de~.ee Système dans la chaîne principale du Bigha, qui s’étend de la
Troade à la nSir de Marmara, parallèlement à l’ouverture des Dardanelles, dans
la Chersonèse de Thrace et une partie des côtes de la mer de Marmara. Ces diverses
chaînes de collines supportent des Terrains à Lignites très-récens, et M. Olivier,
dans son Voyage en Orient , cite dans les Grès des rives des Dardanelles des coquilles
d’espèces encore vivantes aujourd’hui dans les mers voisines.
L’examen fait par M. Deshayes des coquilles d’eamdouce d’Iliodroma, nous
porte à regarder ce Terrain comme d’une origine très-récente, Si d’un autre"côté on
remarque que la ÿrecàon N.-4o° E. ne digère que de 1“ à a” de celle sous laquelle
le Système des Alpes occidentales coupe le méridien de la Grèce, on sera disposé
à lui assimiler, pourM’âge «Mime pour la direction, la fracture des Dardanelles,
et à la rapporter, par conséquent, à l’époque intermédiaire entre le deuxième et le
troisième groupe tertiairei*
8 ° SOULÈVEMENT HORIZONTAL DU TERRAIN TERTIAIRE SURAPEN-
NIN ET DES ALLUVIONS ANCIENNES, Nous avons déjà dit que le Terrain tertiaire
avait généralement conservé sa position horizontale. On peutàjouter qu’en faisant
abstraction d’un petit nombre de localités ou’ il à été disloqué, et des dépôts continentaux
de la même période, il occupe aujourd’hui un niveàu .supérieur à peu
près constanï,(noo à a5» mètrçs) dans toute la circonférence du Péloponèse.
Cependant on doit signaler s.on absence sur les rivages de l’Argolide et sur tonte
la côte d’Argos à Monembasiéysoit que l’escarpement desvivages n’en ait pas permis
le dépôt, ou que le soulèvement qui l’a porté au jour dans le reste de la Morée,
ne se soit fait sentir que. faiblement dans cette direction. Il paraît, en outre , d’après
l’examen des-terrasses.horizontales qui, découpent les rivages de la Grèce, quelle
que soit leur nïture, que- ce soulèvement ne s’est pis fait d’un seul jet, mais à
plusieurs repriséà-Ce phénomène, également observé en Sicile et sur les côtes
méridionales de lâ,France et de l'Italie, est encore constaté par les lignes de Pholades
qnç l’on rencontre à diverses hauteurs dans toutes ces localités. 1
L’apparition d'un Grès blanc calcaire sur les côtes de Laconie, Grès très-récent
et tout-à-fait semblable à celui de l'Égypte, de la Syrie et du détroit de Messine,
paraît êlre%résultat d’un des demiersîsbnlèvemens. Il en est encore ainsi de la
disposition que présentent les alluvions anciennes sur tousses rivages de la Grèce.
Partout ellés comblent à un niveau élevé les vallées qui aboutissent à la mer et se