calcinées; ailleurs ils renferment une grande quantité de fragmens d’une très-belle
Obsidienne vitreuse, noire, parfois zonaire, montrant souvent à leur surface une
.légère croûte blanche,- spongieuse, quï-semble résulter d’un refroidissement prompt;
on y observe quelquefois des espèces d’Orbicules semblables aux Orbicules siliceux
qui.recôuvrent certains corps organisés fossiles. Celte Obsidienne, employée dans
les arts par les anciens, ressemble parfaitement à celle du fameux mont Ararat,
rapportée par M.«Fontanier. Elle»3 abonde surtout dans le premier défilé que l’on
rencontre en se rendant du débarcadaire àKastron; toute la route en est semée;
on s’y croirait aux approches de certaines forges, couvertes par les laitiers et les
scories des hauts fourneaux. "Parmi .ces fragmens on en trouve d’Obsidienne perlée
(Stigmite perlaire de M. Brongniart), les uns d’un gris cendré, les autres rougeâtres,
et de gros fragmens d’Argiles schisteuses ou Trassoïtes endurcis et passés presque
à Fétat de Jaspe ou de Silex rubanés, d’un brun blanchâtre ou gris hleuâtre. Ces
conglomérats forment parfois une Roche dure, mais le plus souvent friable et à
peine agrégée; ils renferment aussi des fragmens du Calcaire tertiaire coquillier
qu’ils recouvrent. Nous avons reconnu dans quelques-uns de ces fragmens des
Peignes, des Huîtres et autres coquilles.
Les environs d’Apollonia présentent, au-dessus du Calcaire Poros, des conglomérats
ponceux et trachy tiques«* des Trass ou Tufas à grains fins, blanchâtres,
altérés, et une couche argileuse, molle, de terre cimolée. On reconnaît que Cette
couche a été anciennement exploitée tria multitude d’excavations qui s’y voient
encore. Aux environs du couvent d’Hagia-Marina se trouve une autre couche très-
étendue et souvent fort puissante d’un conglomérat trachytique et ponceux, à grains
■fins,' dont le ciment calcarifère a été en partie converti en Gypse, que l’on y
exploite aussi depuis long-temps comme pierre à plâtre. Cêtte substance existe
partout où il y a eu altération des Roches et présence du Calcaire; on .trouve le
Gypse en amas, en lamelles et en petits cristaux trapézoïdaux dans la terre à foulon;
oü le voit se former journellement en masses rayonnantes à la surface du sol, du
côté de SainterVénérande, aux environs des anciennes mines d’Alùn, tandis que
dans l’intérieur de ces mines il se forme, également, mais en filets très-déliés. On
l’exploite encore sur plusieurs autres points, notamment aux environs du port de
Poloni. Les habitans l’emploient pour la préparation de leurs vins, mais jamais
pour la bâtisse : à défaut de bois, ils le cuisent avec des bouses de vache.
Les Roches anciennes de la partie sud sont tellement altérées, qu’elles sont
devenues méconnaissables et difficiles à distinguer des conglomérats et autres Roches
qui reposent immédiatement au-dessus; ainsi, aux environs de la chapelle de Saint-
Cyriaque et de la montagne de Kalamo, située tout-à-fait au sud ’de Kastron, et
qu’Olivier cite à tort comme un cratère de volcan, tous les Terrains anciens et
modernes ont été soumis à des actions ignées et chimiques qui y exercent encore
aujourd’hui leur action d’une manière très-prononcée ; le sol est crevassé en tous
sens et a une température assez élevée dans les environs, pour qu’en introduisant
la main dans quelque cavité, on y éprouve une sensation brûlante; il s’en dégage
des matières gazeuses, que l’on reconnaît à l’odeur pour contenir une certaine
quantité d’Hydrogène sulfuré ; l’existence d’une assez grande quantité de Soufre,
probablement due à la combustion lente d’une certaine quantité de cet Acide, y
indique .aussi du gaz acide sulfureux, comme le Muriate de Soude, dont toutes
les Roches sont imprégnées, montre que cette substance se dégage aussi à l’état
de vapeur. Ces dégagement de gaz s’annoncent quelquefois dé très-loin, lorsqu’on
Se trouve dans la direction du vent; ce sont ces fluides élastiques qui les corrodent
et les modifient aujourd’hui comme autrefois.
Du temps de Tournefort lès environs fumaient continuellement et jetaient même
souvent des flammes dans le voisinage de la Soufrière; aujourd’hui il s’en échappe,
dit-on, encore parfois des vapeurs,, qu’on assure augmenter considérablement pendant
et après les pluies. La surface du sol est recouverte d’une Grôûte de Sel marin,
et les Roches, presque toutes passées à l’état d’Alunite, sont pénétrées par le Soufre,
qui se présente souvent en aiguilles très-déliées dans les fentes et cavités ; on y trouve
également des efflorescences d’Alun et de Sulfate d’Alumine et de Fer. Des bancs
argileux et peut-être un peu marneux ont été convertis en une terre blanche à
foulon, parfaitement semblable à celle qu’on trouve aux environs d’Apollonià; elle
est d’une consistance brûlante et très-molle; quand on y enfonce le doigt ou une
baguette, il en sort des fumerolles; c’est sans doute au milieu de ces terres molles
que Bruguière et Olivier s’enfoncèrent et furent sur le point de périr pour s’être-
trop imprudemment approchés du prétendu cratère de Kalamo. Yauquelin a fait
l’analyse de cette terre et.l’a trouvée composée, sur 100 parties, de 66 de Silice,
20 d’Alumine, î d’Oxide de Fer, 4 de Chaux,'a de Muriate de Soude, 6 d’eau et î
de perte. Olivier là regardait comme un Trachy te altéré; mais il suffit de l’observer
avec un peu d’attention, pour voir qu’il s’est trompé, que la Roche est arénacéè
et qu’elle renferme des fragmens encore distincts d’autres Roches : un Porphyre,
un Trachyte ou un conglomérat trachytique auraient donné lieu à la formation
d’une Alunite. Cette terre à foulon ou Gimolithe sert aux habitans en guise de
savon pour nettoyer leur linge, qu’ils lessivent à froid.
Les Schistes anciens sont devenus friables et ont tellement été altérés, que sans
leur texture il serait impossible de les distinguer des autres Roches; ceux qui étaient
feldspathiques sont passés à l’état d’Aluminite; d’autres à celui de Tufs blanchâtres,
souvent pulvérulens ; à la partie supérieure du mont Kalamo, des parties de ces
Schistes anciens, qui semblent destinées à fnieux constater l’i-gnition du sol, sont