sairement la mesure d’une base, ainsi que la détermination de son azimut,'et de
la latitude et la longitude d’une de ses extrémités ; à la rigueur on pouvait se borner
à l’azimut, en rattachant la triangulation de la Morée à l’un des points déterminés
astronomiquement par le capitaine de vaisseau Gauttier ; c’est le parti que l’on a
pris, pour la longitude seulement. On va successivement rendre compte de ces
diverses opérations, en commençant par la mesure de la base, la plus délicate
de toutes. »
«Une base provisoire de 35o o mètres avait été mesurée avec soin à la chaîne,
dans la plaine qui s’étend entre Argos et Nauplie, de l ’un des angles des ruines de
Tiryn the à celui d’une maison détruite près du village d’Aria. Les résultats des
deux mesures s’accordaient à o“ ,5 6 ; on avait eu égard à la température, et la
chaîne avait, été étalonnée avec un mètre étalon en cuivre de Be llet; mais la
chaîne ayant été plus tendue pendant l’étalonnage sur un plancher, que pendant
la mesure sur le terrain, on devait s’attendre à.un résultat trop fort; i l l’était en
effet de o“ , 7'3 1. C’est de cette base provisoire que l’on partit pou r commencer
les opérations géodésiques, et pou r faire les premiers ca lculs,-se -proposant-bien
d’en venir plus tard à une mesure exacte. » -
«Vers la fin de Février i 83o , nous entreprîmes (MM. Peytier et Boblaye) une
nouvelle mesure de la môme base; dans ce bu t, nous fîmes confectionner à l’arsenal
de Nauplie, par des ouvriers de l’artillerie française, trois grosses règles en vieux
sapin, de 5“,23 environ de longueur chacune ; on leur donna la forme de prismes
triangulaires droits, ayant pou r bases des triangles de o“ , i de base', sur o " , i de
hauteur; les arêtes supérieures furent abattues, .de manière à présenter des petites
faces propres .à l’application d’un niveau de maçon; on les fit peindre fortement
à l’h u ile, et on fixa aux extrémités des bandes de fer, terminées par des arêtes très-
vives. On commença donc la mesure avec ces règles, que l’on plaçait sur des
chevalets, qué l’on établissait horizontales avec un niveau: de maçon, et dont on
mesurait les petits intervalles avec un double décimètre (ces règles furent étalonnées,
au commencement et a la fin de l’opération, avec le mètre dont on a déjà
parlé). Lorsqu on eut mesuré près de îo o o mètres, nous fumes obligés d’abandonner
l’opération, qui marchait lentement, pou r nous occuper des stations géodésiques
que l’on voulait terminer promptement, parce qu’il était question de la prochaine
rentréé en France. On fit Une nouvelle mesure à la chaîne, en employant à son
étalonnage la partie mesurée avec les règles; le résultat que l’on obtint, plus exact
que le premier, était encore trop fort de om,47 ->> ;
: i . Cette mesuré fut faite le 24 Octobre 1828, avant qu’il fût question des travaux dont nous
rendons compte, par M. Peytier, aidé du capitaine du génie Garnot, comme lui délacbé près du
comte Capo d’Istria.
« L ’occupation de la Morée s’étant p ro lon g ée, on entreprit enfin, en Novembre
i 83 o , une mesure définitive de la base : on pensa d’abord à en choisir une plus
grande, mais la perte de temps qu’eût pccasionée sa recherche et l ’établissement
de massifs et de signant à ses extrémités, fit renoncer à ce p ro je t; o n se borna à
mesurer la même bése, en apportant le plus grand sojp dans tontes les parties de
l ’opération. Les règles, qui étaient confectionnées depuis près d’un an, n ’avaient pas
sensiblement v arié ; après avoir été redressées dans quelques parties, elles.fitrent
étalonnées successivement par den t de nous (MM. Pey tier et Servier), qui exécutèrent
la mesure dont i l s’agit. On donnera les résultats d e ces étalonnages, avec
ceux obtenus à la fin de l’opération. » --
a La base fut jalonnée à l ’aide d’u n AéodoKte de Gambey; les règles, établies
sur des chevalets, s’alignaient sur une mire placée à une petite distance sur un des
piquets du jalonnage; les pentes.des règles forent mesurées avec un grand niveau
de maçon; à défaut de languettes à vemie r et à vis de rappel, les intervalles des
règles, toujours fort petits (d e o, à o” ,o ü ) , forent mesurés avec deux règles à côtés
n on parallèles, en forme de coins très-alongés, et dont l ’écartement croissait de
O",oo l sur une longueur de o " ,o 1 2 environ; ce q ui permettait d’apprécier o “ ,o ô o o 5.
Nous divisâmes-(MM. Peytier et Servier), .chacun de son .côté, une de ces règles,,
q ui se trouvèrent parfaitement d’a c co rd ; chacun de nous mesura avec sa règle les
divers intervalles, qu’il écrivit sur un registre particulier ; de même que chacun
mesura les pentes des règles, qu’i l écrivit sur le même registre. Chacun ayant fait
de son côté les divers calculs de réduction des règles a 1 horizon et les additions
des intervalles,’ v o ic i les deux résultats obtenus:
M. Peytier : 35o i ” ,3 l 6o , d o n t la m oyenne 5s o i ” ,5 i 8 est la base définitive à zéro
M. Servier : 5 5 o i " , 53o 5.” ’ de température.
.V o ic i les résultats de l ’étalonnage des règles avant et après la mesure de la base:
Le.21 Novembre 1800, avant la mesure. I Le 8 Décembre i 83o ,après la mesure.
M. Peytier 13“ ,234613“ ,2340 13” ,23.79 M Peytier 13“ ,2343513“ ,23370I3“ ,2 3 77 5
M. Servier |3“ ,2 3 4 6 | 3“ ,2 3 3 9 13” ,2 3 7 9 |M. Servier |3“ ,2345o|3“ ,23 3 8 9 p “ ,23770
« L a température pendant l’étalonnage du 22 Novembre, étant de i 48, et cêlle
du 8 Décembre de i5 8,7 , on a tou t réduit à 14®; ce qui a donné p o u r la portée
moyenne à i4 s 9m»7o6279; la base a été calculée avec cette portée, et. réduite
ensuite à zéro. »
« Nous ferons remarquer, qu’à l’époque où la mesure fut faite, la température
fut peu variable; et que la moyenne, pendant la durée de l ’opération, fut a peu
près de i4 B; ce qui fait qu’on n’a pas à craindre d’erreurs sensibles, provenant de
la dilatation des règles. »