demie..de fond , avec une étendue de quatre encablures (48° brasses ou 800 mètres)
de l’est à l’ouest, et deux et demie (3oo brasses ou 5oo mètres) du nord-au sud.
Le fond est partout de Roche et couvert de quelques Algues. A partir du milieu,
il perd graduellement de sa hauteur, au nord et à l’ouest depuis quatre brasses et
demie jusqu’à vingt-neuf brasses , -et à l’est et au sud jusqu’à quarante-cinq : au-delà
on ne trouve plus qu’un très-grand fond. Il résulte des nouveaux sondages que
M. le colonel Bory de Saint-Vincent fit faire sous nos yeux par le capitaine du
brigg le Nota Botzaris,.le i 5 Septembre suivant, trois mois seulement après ceux
faits par M. De Lalande, aue ce bas-fond s’était encore élevé d’environ une brasse;
il n’avait plus vers son point culminant que trois brasses et demie à quatre brasses.
U est probable qu’il est-composé, comme une partie des Kaymméni, d’Obsidienne
trachyùque-'et porphyroïde. Si cet-écueil, encore« sous-marin, continue à s’élever
progressivement, il formera; bientôt au milieu du golfe de Santorin une île nouvelle,
sans que les catastrophes qu’elle présage devoir agiter encore ce golfe soient une
conséquence nécessaire de l’époque de son apparition au-dessus du niveau de la mer.
En attribuant, comme quelques géologues l’ont fait dans ces derniers temps, le
soulèvement des montagnes aux seules actions volcaniques, il nous semble qu’on a
beaucoup trop exagéré leur puissance. Il est bien vrai que,dans quelquës contrées
les volcans se présentent suivant-dés lignes qui semblent en rapport avec la direction
de certaines chaînes de montagnes; mais s’ensuit-il qu’on doive les regarder
comme la seule cause du soulèvement de celles-ci? ou la formation de ces lignes
volcaniques ne serait-elle pas plutôt la conséquence des dislocations qui ont donné
naissance à ces chaînes? C’est en effet,..comme nous l’aVons dit, ce que. nos observations
sur le Terrain et les phénomènes volcaniques de la Grèce semblent clairement
prouver. De cette hypothèse du soulèvement des montagnes, p'ar“la puissance-
incommensurable des phénomènes ignés, pour arriver à celle si spécieuse eii apparence
des cratères de soulèvement, il n’y avait qu’un pas à faire, et l’on s’est dit :
si les volcans ont produit des soulèvemens reclilignes, ils doivent nécessairement
en avoir produit aussi de centraux ou circulaires; desquels.ont dû résulter certaines
formes toutes particulières', que l’on avait/econnues dans quelques contrées; volcaniques
et auxquelles on a donné le nom de Cratères de soulèvement, pour les dis-,
tinguer des Cratères d’éruption.
M. Léopold de. Buch, auteur de cette hypothèse, aujourd’hui si vivement contestée,
au moins p.our tous les exemples qui ont été jusqu’ici cités-à l’appui, regarde
ces sortes de cratères, dus, selon lui, à des soulèvemens circulaires, comme le
phénomène en quelque sorte préparatoire de tous les volcans existons et qui dut
nécessairement précéder leur apparition; ainsi, les cratères de soulèvement, comme
le grand- cirque volcanique appelé la Caldera, dans l’île de Palma, qui ne'pré*
sentent pas dans leur centre de cônes d’éruption, ne sont pour lui que des volcans
manqué«. En accordant, de la sorte, aux actions volcaniques une puissance bien
exagérée, il est arrivé qu’on a très-probablement pris les résultats pour la cause;
mais une fois entré dans le domaine des suppositions gratuites, il ny a plus de
limites où l’on puisse s’arrêter, et quelques difficultés que l’on rencontre, on trouve
toujours moyen de les éluder. C’est ce qui arrive aujourd’hui aux idées préconçues
de M. de Buch, .si pompeusement décorées du. nom de Théorie, comme si elles
résultaient de l’observation rigoureuse des faits. Séduits d’abord par son apparence
de probabilité, ses partisans se sont peu occupés d’examiner les conséquences
qu’une semblable hypothèse devait entraîner, par rapport à la configuration de la
surface du globe, et bientôt toutes les cavités centrales, quelles que fussent d’ailleurs
leur forme et leur dimension, ont®été regardées comme autant de cratères de soulèvement;
on en a vu, et lafbhose était tout-à-fait rationelle, non-seulement dans les
Terrains volcaniques , mais encore dans toutes espèces de formalions ^dans les
Pyrénées, dans les Alpes, dans les Vosges, etc:, voire même aux environs de Paris...!
Nous ne reviendrons pas ici sur les longues discussions que nous avons soutenues
au sein de la Société géologique de France sur cette question des cratères de
soulèvement en général^çe serait nous écarter beaucoup trop du plan de cet ouvrage :
mais l’île de Santorin ayant été regardée comme l’exemple le plus caractéristique et en
quelque sorte comme le type de. cette espèce de Cratères, nous ne pouvons 'nous
dispenser d’en dire quelques mots et d’exposer les faits qui nous ont servi à combattre
cette hypothèse; ils compléteront d’ailleurs la description du groupe volcanique
qui nous occupe. Nous rappellerons à ce sujet une partie de ce que nous
avons dit- dans une première note insérée au tome m du Bulletin de la Société
géologique1, où nous ne nous étions appuyé que de nos propres observations.
L’une des premières conditions d’un cratère de soulèvement doit être, d’après la
théorie, de présenter des couches ou nappes continues, soit basaltiques, soit tra-
chytiques, soit de toutes autres Roches, régulièrement superposées et alternant
ordinairement avec des conglomérats de même nature ; de telle sorte qu’une coupe
verticale, suivant un cylindre'concentrique à l’axe, d’un tel cratère, montrerait
toutes lès couches suivant des lignes parallèles et horizontales, décrivant des cercles
, 1 . D é jà , lorsque nous avons p u b lie cette n o te , M. Co rd ier s’é ta it élevé avec'forc e con tre l ’h jp o -
thèse de M. de B u c h ; M. C . Prévost avait également émis ses d ou tes , e t ava.it com b a t tu , d ’après
des rapports de simple an a lo g ie , l ’applica tion qu’on eh avait faite à la S om m a , au v a l d i B o v e , e t c .;
M. C h . Ly ell l’avait aussi repoussée dans son excellent Tra ité de g éo lo g ie; e t en fin , tou tré c em m en t,
M. H o ffm an n , compatriote et d ’ab o rd partisan de l ’h jp o th è se du célèbre géo lo gue pru s s ien, est
revenu avec b eaucoup de franchise, après a vo ir étudié les volcans de l ’Italie e t de la S ic i le , a unè
opinion toute contraire.