gète (nord 24° ouest), dont ils ne différent essentiellement que par l’absence de cristaux
de Quartz, et des couches et nodules de Phtanite : cependant, jusqu’à ce que
de nouvelles observations aient éclairci la question, nous croirons devoir faire des
Marbres siliceux un Groupe bien distinct, du moins par ses caractères minéralo-
giques, caractères qui ne sont pas sans valeur à- des distances aussi rapprochées,
et réunir les autres à la série supérieurè, à raison de leur parfaite analogie avec les
Calcaires des hauts bassins de l’Àrcadie ; et surtout à cause de la présence de
quelques Dicérates dans les Calcaires du Lycovouno.
P Dans d’autres parties du Péloponèse des Groupes calcaires, appartenant au Système
des Calcaires compactes et lithographiques, présentent encore de grandes
analogies avec le Groupe qui nous occupe, et pourraient faire naître les mêmes
incertitudes; ainsi, tous les Calcaires, tantôt compactes, tantôt^ubsaccharoïdes, gris
ou jaunâtres, de l’Argolide, et en particulier du mont Vélonidi^ près de Hiéro,
sont couverts, à leur surface, de tubercules siliceux ; et des couches et nodules de
Jaspes rouges et jaunes semblent y remplacer les Phtanites des Marbres du Taygète.
Mais une considération décisive nous engage à ne les point réunir dans une même
formation, c’est que ce grand Système de Calcaires^ compactes, avec ses Jaspes,
ses Argiles schisteuses et ses Grès verts, se retrouve au pied même du versant occidental
du Taygète, appuyés sur les Marbres siliceux (près de Scardamoula, à l’est
de Calamata, et plus au nofd).
ARTICLE II.
Suite du Terrain secondaire dans la Laconie, la Haute ~ Arcadie
et VArsolide.
Pa r M; BOBLAYE,
Les considérations géographiques et géognostiques nous conduisent à réunir
dans un même chapitre la suite, des formations secondaires de la Laconie et de la
Haute-Arcadie. Ces .deux contrées sont liées, sous le point de vue géographique,
par la continuité de la grande chaîne Monembasique, qui se prolonge dans la
Haute-Arcadie par le Parthénius et l’Artémisius, jusqu’à la rencontre du Système
Achaxque, et par la prolongation de la grande vallée Laconienne dans les bassins
de Tripolitza,d’Orchomène et de Phonia.
D’un autre côté, la Géognosie, d’accord avec la Géographie physique, nous
montre des rapports intimes dans la constitution géognostique de ces deux contrées,
et des différences très-prononcées avec le reste du Péloponèse; ainsi, ce n’est que
dans cette région centrale qu’apparaissent encore, de distance en distance, les
Roches schisteuses si fréquentes dans la Laconie : ce n’est que dans ses plaines de
6 à 700 mètres d’élévation et dans les énormes massifs qui les dominent , ,que
régnent ces Calcaires bleus que nous avons déjà signalés dans plusieurs parties
de la Laconie, telles que le Lycovouno, le versant occidental du Système Monembasique
et la région âpre et montueuse (Sciritis des anciens), barrière naturelle
entre la Laconie et l’Arcadie; tandis qu’à l’orient et l’occident les' Schistes disparaissent,
et les Calcaires bleus ne ¿percent plus que sur quelques points isolés,
et à une faible hauteur au-dessus du niveau de la mer.
L’Arcadie offre encore d’autres rapports avec la Laconie, dans la disposition
générale et la stratification de ses masses minérales: de même que dans la Laconie
les deux grandes chaînes parallèles du Taygète et de Monembasie composées de
Roches anciennes#à leur base, et recouvertes par des formations de plus en plus
récentes, qui toutes se redressent vers le centre de la valléey réprésentent sui une
grande échelle la disposition qu’on a désignée, dans ces derniers temps, sous le
nom de Vallée de soulèvement; de même, dans la plaine de Tripolitza, où les
Roches primordiales ne se montrent pas au jour, la disposition des Calcaires dans
les monts Mænale et Artémisius, est aussi celle d’immenses voûtés concentriques,
qui auraient été brisées et séparées à leur sommet; en sorte que les couches les plus
récentes sont rejetées à l’est vers la plaine de l’Argolide, et à l’ouest vers le bassin
de Mégalopolis. *
Cependant on doit reconnaître qu’il existe des différences essentielles dans les
Calcaires de ces deux régions : d’abord les Marbres siliceux dû Taygète ne se
retrouvent plus dans la Haute-Arcadie, à moins qu’on ne veuille les regarder
comme une modification locale de la grande formation des ^Calcaires bleus ; et en
second lieu, la texture des Roches de la Laconie devient plus fréquemment cristalline
que celle des Roches analogues de l’&rcadie. Nous dirons à cet égard que
le phénomène si bien observé par M. Élie de Beaumont dans les Alpes de la Taren-
taise, semble se répéter ici : d’un côté, sur le Vèrsant de la Laconie, où percent
les Roches primordiales, les Pprphyres et les Amÿgdaloides, on voit les Calcaires
bleus et les Argiles schisteuses endurcies présenter,' en un grand nombre de lieux,
les caractères de&Roches hémilysiennes; tandis que dans le plateau de l’Arcadie,
soulevé tout d’une maSse, les Calcaires bleus et les Argiles schisteuses conservent
leurs caractères de. Roches de sédiment.
C’est une observation que nous avons déjà eu occasion de présenter au sujet
de l’apparition des Roches entriliques : que toutes les fois qu’un terrain, par suite
de sa cohésion ou d’autres causes, résiste au déchirement ëtest soulevé en masse,
les loches n’éprouvent que peu de modifications ; et que lorsque^àu contraire , il
a été fracturé et brisé en chaînes minces et prolongées, comme au Taygète, ou