Plus tard nous décrirons ce Groupe avec d’autant plus de soin qu’il occupe les
deux tiers de la-surface du Pélopônèse, il nous suffit maintenant d’avoir constaté
sa superposition aux Calcaires bleus.
Au sud des Xéro-Campi, le pic du Malévo de Saint-Pierre (1958“) présente les
mêmes phénomènes que le Marmarovouno. Le sommet est presque en entier
composé de Marbre blanc, tandis que les Calcaires qui l’entourent sont bleus et
à peine cristallins.
La formation des Calcaires bleus se prolonge isur tout le versant occidental de
la chaîne Monembasiqtte, et en plusieurs points, comme* au Psari ( i 85om), elle
én atteint le sommet. .Nous -l’avons vue aux environs d’Agrianos et de Tsarafona,
Villages situés dans des gorges pittoresques, atteindre une épaisseur énorme. Ce
sont des couches multipliées et d’une épaisseur assez régulière de o“,5o à 1“ , d’un
Calcaire bleu foncé très-dur, subsaccharoïde, dont la masse a plus de 3oom de
^puissance, sans qu’aucune couche intercalée, aucune modification de texture en
altèrent 1 uniformité ; caractère très-général dans cette formation.
En décrivant la montagne du Courcoula, nous avons mentionné les grandes
masses de Calcaire bleu et de Marbre blanc ^jui couronnent son sommet, et
s appuient sur les Calschistes, les Grauwackes et les Amygdaloïdes. On voit ici, à
n en pouvoir douter, que le Marbre blanc n’est qu’une modification du Calcaire bleu,
et des fragmens peu volumineux renferment souvent l’une et l’autre variété de texture.
Toute la régiori. aride et presque déserte des montagnes de Krémasti et de Rikia ,
au nord de Monembasie, appartient au même Calcaire bleu sans passage au Marbre
blanc ;, l’absence de toutes couche arénacée ou marneuse porte la stérilité dans le
fond même des vallées, où partout les rochers sont à nu. Ces Calcaires ne présentent
d’autre^particularités que ’’'quelques gisemens de Rauwackes fétides, d’un
gris -de cendre très-foncé et se désagrégeant avec facilité.
Au sud de la belle vallée qui réunit la côte Monembasiqueà l’Hélos&nous retrouvons
le Calcaire bleu sur presque tous les sommets, et sur plusieurs points des
Rauwackes bien 'caractérisés", comme au-dessus du viliàge de Lyrâl Les Calcaires
reposent ou directement sur les Schistes anciens ou sur les Schistes taïqueux verts
et violets, avec Grâuvyackes et Calschistes; et nous avons dit que;, dans ce dernier
cas, il nous avait paru qu’il existait une liaison entre les deux formations. -
A lest le Groupe dès Calcaires lithographiques s’étend au-dessus de la «Bande
que nous venons de décrire, sur toute la côte du golfe Argolî^ue, avec une largeur
moyenne de près de 20 kilomètres; mais il ne paraît pas dépasser Monembasie,
car toute la presqu’île jusqu’à la montagne du capMalée, ne nous a montré,
a 1 exception de quelques lambeaux isolés du premier Grès vert, que la formation
des Calcaires bleus.
Si nous continuons à suivre cette formation dans le reste de la Laconie, nous la
trouverons au centre de la grande vallée, dans le petit groupe àuLycovouno(5i 6m),
composé en grande partie de Calcaire bleu, à peu près compacte; il repose transgres-
sivement sur les Schistes anciens et se distingue très-nettement des Calcaires de couleurs
variées qui, non loin de là, alternent avec les Roches schisteuses de transition.
Nous devons rappeler que ces Calcaires du Lycovouno, ainsi que certains Marbres
des environs d’Apidia, nous ont offert des traces de fossiles qu’on pourrait rapporter
à des Dicérates. * ' ¡g
Si nous passons de là dans la chaîne du Taygète, nous ne trouverons point
de Roches analogues vers l’extrémité de la presqu’île du cap Ténare; maisdéjà au
fond du golfe de Kololintha, dans la fracture transversale qiù s’étend de Chimpva
à Kothrones (Teuthrohês), des Marnes noires et schisteuses supportent les énormes
masses de Calcaires bleuâtres qui forment les sommets du cap Stavri et du Tricorphy.
Plus au nord, à Guerinïos et à Marathonisi, des Calcaires bleus, en partie con- ^
verlis en l’état de Marbre blanc, doivent être rangés dans ce système, s’ils n’appartiennent
pas au Groupe des Schistes taïqueux, marbrés rouge et vert, auquel ils
semblent liés; difficulté qui s’est déjà présentée, et que l’absence des fossiles nous
empêche de résoudre.
Au-delà, en entrant dans la plaine de la Laconie, le Taygète n’est plus flanqué
que par les Calcaires massifs, espèces de Dolomie que noixs avons déjà décrites,
et que d’assez fortes probabilités nous ont porté à réunir aux Marbres siliceux du
sommet; mais ne serait-il pas possible que ces Marbres siliceux éux-mêmes, de
couleur bleue ou noirâtre, en assises régulières et multipliées, reposant avep une
faible inclinaison sur la tranche des Marbres taïqueux et des Schistes anciens, ne
fussent qu’une simple modification des Calcaires bleus subsaecharoïaës 3e lArcadie,
dont la composition est à peu près la même et le gisement identique. *
Sous le rapport de la composition, on trouve dans les uns et' les autres la
même abondance de Silice; seulement dans les Marbres du Taygète, au lieu dêtre
disséminé elle se montre souvent ou en couches régulières,' ou en nodules et
cristaux isdlfs. En outre, le Carbone, peut-être uni au Fer, semble dans les deux
Roches, être la sçule matière colorante, comme on peut en juger par 1 action des
ageris atmosphériques qui les décolorent et ne laissent que quelques teintes ocreuses
dans les fissures. ||
En admettant l’identité des Marbres du sommet et des Calcaires fendillés du
pied de la montagne, on trouve dans la position géognostique de nouvelles probabilités
en faveur de cette opinion, qui réunirait les uns êt les autres au Calcaiie
bleu de Tripolitza. M. Yirlet a observé en effet sur le flanc occidental de la montagne
près d’Androuvista (voyez Pl. I.”, fig. 5) les masses sans stratification, repo