4 2 2 TERRAINS PRIMORDIAUX^ LA MORÉEï
et quelque peu de Cuivre carbonaté bleu dans les Roçhes schisteuses près du cap
Sunium. Fourmont raconte que ce métal se trouvait dans le mont Phouca en
Argolide ; mais ce gisement est aujourd’hui tout-à-fait ignoré.
Plomb. Tine et Siphante contiennent du Plomb sulfuré, susceptible de devenir
l’objet d’exploitations; on en trouve aussi quelques filons dans l’île de Zéa.
Émeril. Naxie présente seule, entre toutes les îles, de l’Émeril en abondance.
Gypse, Alun et Soufre. Milo renferme du Gypse, de l’Alun et du Soufre; mais
ce n’est pas ici le lieu de parler de ces substances, qui tiennent à des phénomènes
volcaniques contemporains. w»
Titane, Manganèse et Baryte. Syra présente , le Titane oxidé rouge en noyaux
dans des filons de Quartz hyalin. Paros renferme également, au milieu des Diorites,
le Titane oxidé rouge et des filons de Manganèse oxidé; enfin, on rencontre aussi
en Morée cette dernière substance dans le Terrain porphyrique de Hiéro (Argolide).
Myco^éjrenferme de beaux filons de Baryte sulfatée. Mais les seules substances minérales
vraiment essentielles à décrire, que l’on rencontre dans ces Terrait#;' sont le
Fer à différens états et le^Gypse.
Fer. Le Fer se présente Jpartout en grande abondance, et presque à tous les
états,tels que Fer oligiste, lenticulaire et en masse, spéculaire, micacé et écailleux,
oxidulé (Aimant);-Fer carbonaté spathique; Fer oxidé (Hématite brune); Fer oxidé
hydraté, et hydraté résino'ide; Fer sulfuré (Pyrite).
Fer oligiste. Gést particulièrement en Morée que le Fer oligiste se trouve répandu
avec profusion dans les Roches schisteuses des trois Groupes que nous avons décrits;
on les rencontré rarement sans le voir apparaître : sa manière d’être habituelle
est en filons, desquels se détachent des veines qui traversent la Roche en tous sens,
et s’interposent même entre les feuillets.
C’est ordinairement dans le voisinage des couches quartzeuses qu’on le rencontre
en plus grande abondance ; mais les filons s’y disséminent, tandis que dans les
Schistes ils conservent plus long-temps leur allure et leur puissance.
Dans les Calcaires les filons sont assez rares; on dirait, en plusieurs localités,
que le Fer s’est arrêté pour s’accumuler au point de contact avec les schistes, et
qu’en général le Calcaire a converti lès émanations ferrugineuses en Chaux carbo-
natée ferrifère, ou même qu’il les a transformées en Fer carbonaté, plutôt qü’il
n’a permis leur cristallisation dans les "fissures.
Le canton dé Collinès, couvert, il y a peu d’années encore, deforêts de chênes,
qui ombrageaient les sources de l’Eurotas, possède les filons les plus riches et lés
plus nombreux; mais cette richesse est perdue pour long-temps par le défaut de
combustibles. Le plus remarquable de ces filons se voit à une heure du village de
Collinès, sur la route de Mistra, on dirait une plaque de fonte de deux à trois
centimètres d’épaisseur; il paraît courir nord-sud. Le filon cité par le voyageur
anglais Gell, sur la route de Mistra à Tripolitza, et que nous avons également
reconnu, se dirige N.N.O.-S.S.E., comme les couches de Schistes dans lesquelles
il est enclavé.
Dans la montagne de Vervéna, située au-dessus du village de ce nom, on voit
au-dessus des Schistes argileux et au milieu d’Argiles bleues, qui paraissent être
le résultat de la décomposition de Schistes alumineux, des amas de Fer oligiste
micacé, qu’on dirait avoir été remanié par les eaux; ils sont accompagnés, dit-on,
de Gypse, fait intéressant que nous n’avons malheureusement pu vérifier.
Tous les grands torrens qui descendent du canton de Saint-Pierre, roulent en
abondance le Fer oligiste.
Nous l’avons trouvé dans le Saranda-Potamos associé à du Fer carbonaté spathique
à larges cristaux, et à des scories, sur lesquelles nous allons revenir tout à
l’heure.
Dans le même canton, au petit village de Koutraphg, situé entre Douliana et
Saint-Pierre, on trouve dans le Micaschiste, indépendamment du Fer oligiste, le
Fer nydroxidé résino'ide.
En descendant de là vers le sud, et ne s’arrêtant,qu’aux localités les plus remarquables,
nous, citerons les exploitations de Gypse des bords de la Kéléphina, près
de Aïani-Théologos, où l’on voit le Fer oligiste traverser les Schistes luisans, les
Calcaires gris qui les recouvrent, et même le Gypse qui lui est àfiossé.
On le rencontre aussi en véritables filons dans les collines de l’Hélos, près de
Stéphania, dans les Roches bréchoïdes et porphyroïdes rougeâtres du Terrain de
Prasophyre. Ce fait est intéressant, en ce qu’il tend à confirmer la liaison que
nous avons établie entre la formation des Porphyres et lés Roches du second Groupe,
par cette considération que le Fer oligiste ne nous a jamais paru pénétrer de formation
plus récente que nos Terrains primordiaux.
Dans les collines à l’ouest de Lébetsova on trouve d’autres filons au milieu des
Schistes luisans et des Quartzites micacés, que le Fer oligiste pénètre en petites
lames fort nombreuses.
Dans la presqu’île* du cap Malée, près du cap de Koulendiani que nous avons
déjà cité, se présente un des gisemens les plus riches et les plus curieux que l’on
puisse rencontrer. On voit parallèlement à une fracture dirigée E.-0 ., ou transversalement
à la stratification générale, des veines nombreuses de Fer oligiste.eourir
dans les bancs de Marbres blancs ou jaunâtres; leur direction, sans être régulière,
est parallèle à la stratification, et ils jettent des rameaux qui se perdent bientôt
dans la Roche. Dans toute la partie où ils régnent, le Calcaire a changé de nature;
il est devenu d’un jaune d’autant plus foncé qu’on se rapproche de la réunion prin