libres et donner naissance-à cette Marne siliceuse et ferrugineuse qui a comblé
toutes les. fissures et les. petits bassins des- seules^ montagnes calcaires. Telle est
1 explication que nous croyons la plus convenable pour la formation de la terre
rouge, dont l’origine, comme nous l'avons,, dit, antérieure au Terrain tertiaire,
date a peu près de l’époque où la Grèce devint surface continentale.
L érosion des surfaces calcaires avait été observée depuis lóng-temps par M. Bron-
gniart, et décrite pendant notre séjour en Grèce, dans le -Mémoire remarquable
quil publia en .1828 1 sur les Brèches ferrugineuses. Nous sommes heureux de
nous trouver d’accord avec çe savant géologue sur le fait principal, la coïncidence
entre le phénomène des érosions, et la production du ciment des Brèches
ferrugineùses-et de quelques fers en grains. Si nous différons sur la cause principale
que nous attribuons au phénomène, nous présumons que cela provient en
grande partie de ce que l’étude du littoral nous â cônduit à y reconnaître une
cause actuelle, qui produit entièrement les mêmes effets que ceux observés dans
l’intérieur du continent, tellement qu’ils ont été confondus avec les premiers. En
raisonnant par analogie, nous avons, dû regarder ces derniers i effets comme le J
produit d^la même càuse pendant toute là'.période d’émersion. Nous sommes
d ailleurs trop éloigné de ne vouloir admettre-que des causes exclusives, pour ne
pas reconnaître que des sources acides et ferrugineuses ont dû produire des effets
de même nature, quoique avec des caractères distincts de ceux que nous avons
reconnûs. Mais^il est arrivé de l’explication ingénieuse de M. Brongniart, comme
de tant d autres ; on s’en est emparé., et on fa exagérée jusqu’à attribuer aux
sources acides le creusement des vallées et la formation du diluvium; ce due nous
ne saurions admettre.
Résumée Indépendamment de l’action mécanique du flot et des*courans sur les
Rpehes de toute nature, la mer exerce une action en partie chimique, en partie
mécanique, sur les Roches calcaires.
Le plus grand des résultats de cesiactions combinées, est la création d’une falaise
et d’un talus sous-marin, d’autant plus étendus que la Roche est plus destructible,
mais qui ne laissent pas que d’être apparens sur les Calcaires les plus durs.
Dans les époques antérieures, de semblables talus s’étaient formés, et l’existence
du Grès vert sur-tous les rivages occidentaux avait facilité leur exténsion.-
Les plateaux sur lesquels reposent aujourd’hui les lambeaux' du Terrain tertiaire
mis au jour1, ne sont autre chose que ces anciens talus soûs-marins. •*£
Cett^uoüpn érosivè s’exerça de la même marfière pendant et après le soulèvement
du Terrain subapennin ; il en est résulté trois à quatre terrasses qui, décou1.
Annales des sciences naturelles, Mai 1828.
pées dans les Terrains tertiaire et alluvien, indiquent autant de soulèvemens,
avec de longs intervalles de repos.
Dans la zone^u flot il se creuse une ligne de cavités et de cavernesf à formes
particulières, dans les rivages très-esçarpés, et une zone de Roches profondément
cariées sur les côtes , où le flot déferle après avoir brisé.
Des cavernes semblables se rencontrent éri Morée, en Sicile et aillëurs, à la
limite d,es anciens rivages; et, en Outre, si les aspérités branchues de la zone-du
flot ont disparu, on retrouve dans les mêmes localités -la surface des Calcaires
toute criblée de cavités tértueuses.
Nous avons vu qu’au-dessus de1 cette zone cariée, où la lame peut atteindre, il
en;existe une où ]fi rocherest entièrement à nú, corrodé, couvert d’aspérités et de
sillons, suivant les lignes de plus grande pente. L’intérieur de la péninsule présente
encore un phénomène parfaitement analogue; très-prononcé près des anciens rivages,
il se montre même au sommet de montagnes qui devaient en être éloignées,
et ne disparaît complètement que sur les plus hautes cimes. Nous'en avons conclu,
•que là surface Continentale de la Morée fut presque entièrement soumise à l’action
de Vaura marina, avant et pendant le dépôt subapennin; et que"la terre calcaire
et férrugineuse qui recouvre les montagnes calcaires de la Morée, pouvait être due
làn.comme.dans une partie de l’Europe, à cette-action lente, mais prolongée pendant
toute la période d’émersion.
Il résulte de l’ensemble de ces faits, de nouveaux caractères, va;.l’aide desquels
on pourra Reconnaître les limites^des anciens rivages, et le re'tour de lamer sur
des continens qu’elle avait délaissés. La direction déviée des sillons de plus grande
pente,.-fera connaîtreoin soulèvement postérieur à leur érosiôn, dégagé de tous les
effets.des soulèvemens antérieurs. La profondeur des sillons, comparée dans diverses
périodes, pourra conduire ,à apprécier le temps de leur durée ; la distinction
établie entre les,grottes littorales et les cavernes produites par les dislocations du
sol et l’écoulement des eaux, pourra simplifier l’étude des questions qu’elles présentent;
enfin, et cet avantage n’est pas le moindre à nos yéüx, l’ensemble de nos
observations aura détruit la nécessité du recours à des hypothèses hasardées; pour
expliquer des phénomènes qui rentrent dans l’ordr*e actuel des choses.
Dépôts littoraux.
Les dépôts littoraux;,se forment sur les rivages par l’action de la mer, jointe
à celle des agens atmosphériquesr’fce sont, aux diverses périodes, des dépôts^détri-
tiques et alluviens, d’aborc\,. sous-marins, puis continentaux; des dépôts alternatifs
de Sables et de'galets, deS,dunes, des dépôts vaseux marins ou lacustres; en un
mot, tous les matériaux des atterrissemens. Tous ces produits de faction créatrice