sant sur les Marbres de la série calcaréo-talqueuse et supportant la série secondaire
des Calcaires lithographiques et les formations àrénacées qui lui succèdent; position
identique à celle qu’occupent les Calcaires bleus dans toute la Morée-
Si- nous continuons à suivre le flanc occidental du Taygète, nous verrons les
mêmes Calcaires bleus sublamellaires régner depuis la hauteur de Calamata jusqu’au
sommet de fHellénitsa (1297“ ). En descendant de cette dernière montagne
vers la plaine de la Messénie, nous entrons dans la bande stérile des Calcaires
lithographiques qui forme la crête de la montagne sainte de Coccala; au-dessus,
géologiquement, s’étendent des collines de Grès vert, avec Jaspes verts et rouges,
qui descendent vers la vallée supérieure du Pamisus avec des pentes douces, recouvertes
d’une forte végétation.
Le éol de Macriplai, par lequel on pénètre de la Messénie dans l’Arcadie, en
traversant la prolongation de l’Hellénitsa, montre les Schistes argileux associés à
un Calcaire qui nous a semblé être de transition; et au-dessus,, en gisement non
concordant, la grande masse de nos Calcaires bleus. Dans dÉfce localité, point le
plias occidental où percent les Roches anciennes, les deux Calcaires, malgré leur
analogie de couleur et de texture, se distinguent parfaitement par leur discordance
de stratification.
La belle montagne de l’Anémodouri ou du Tchimberou, placée aux sources
de l Alphée et de l’Eurotas, est encore formée par les assises multipliées'de la
même Roche, saris aucune couche marneuse intercalée; des collines de Grès vert
et de Marnes bleues s’appuient sur son pied oriental, sans l’intermédiaire des Calcaires,
j lithographiques ; phénomène qui va-se répéter dans la côupe de Tripolitza,
et qui prouve l’indépendance de ces deux formations.
g Terrain secondaire de la Haute-j^rcadie.
Un long séjour à Tripolitza noùs ayânt permis d’étudier avec soin la composition
des montagnës qui l’environnent, nous essayerons, parla description de cette localité,
d établir l’ensemble des phénomènes que présente le Terrain secondaire dans
la Haute-Arcaaie.
La plaine de Tripolitza, comme tous les bassins fermés, présente quelque Analogie
avec ces effets d’un soulèvement central, qu’on a désigné irès-improprement
sous le nom de Cratères de soulèvement; îës couches se rédrèssent, en* effet, à l’est
et à l’ouest vers le centre de la plaine; triais, c*fest làïoù s’arrête l’analogie : les petits
chaînons qui, au nord‘ et au sud, complètent l’enceinte du bassin, ne sont autre
chose que le produit de fractures transversales qui croisent le Système Pindiquë,
et il en est ainsi des bassins de Phonia et d’Orchomène.
Ü résulte de la disposition générale de la stratification, qu’à partir de la plaine
on trouve dans le même ordre la succession des couches du Terrain secondaire,
soit en descendant vers l’Argolide, soit en flversant le massif du Mænale vers
Mégalopolis, et qu’en outre la forme des montagnes offre de part et d’autre une
certaine symétrie. C’est d’abord au eentre de la plaine quelques collines, lambeaux
des terrains supérieurs, puis un premier étage à crête régulière de Calcaire bleu,
remarquable par la bordure de couleur sombre dont il entoure la plaine; ensuite
une succession de vallées ou de dépressions irrégulières, occupée par des Roches
marneuses et arénacées, et enfin, sur un dernier horizon, les grandes chaînes du
Mænale et de l’Artémisius qui, s’élevant rapidement au-dessus de cettedigne de
dépressions, dessinent une seconde enceinte, dont les teintes lumineuses, dues a
l’éloignement et à la nudité de la Roche, contrastent avec la couleur sombré de la
coupe intérieure.1
Le chaînon du Mænale, auquel est adossé (voyez Pl. III, cOupe 4) Tripolitza,
est formé de la base au sommet d’un Calcaire bleu foncé, un peu grenu et brillant
dans la cassure, très-dure et très-sonore, laissant dans sa dissolution par les acides
un résidu siliceux très-abondant; il est divisé en assises, qui n’atteignent pas un
mètre de puissance, mais tellement multipliées qu’elles forment une épaisseur de
plus de 3oo mètres au pic de Pilly, situé à l’ouest de la ville. Un leger enduit
ocreux, d’un brun foncé, sépare quelquefois les couches et s’interpose dans les
fissures. L’uniformité de la Roche est telle que, de la base^au sommet du pic, on
ne remarque presque aucune différence de texture. Cependant les couches placées
à la base de la montagne du côté de la plaine; couches qui nous ont paru tout-a-
fait inférieures, montrent sur leurs surfaces altérées quelques traces de fossiles^: ce
sont des Nummulithes très-sinueuses et très-aplaties, et dont les dimensioris surpassent
tout ce°que l’on avait vu jusqu’à présent (5 à 6 cent, de diamètre); et
d’autres moins grandes et plus bombées (M. Deshayes les regarde comme des espèces
nouvelles). .. - » ¡- % | W"
A peu4 e distance de là, près du village de Boléta, et toujours au pied du Mænale,
on^fencontre dans un Calcaire noir, un peu brunâtre, très-friable, d’autres
Nummulithes, beaucoup plus petites et tellement nombreuses que la Roche en paraît
entièrement composée; ce sont ces mêmes fossiles que M. le capitaine Peytier a
trouvés au sommet du pic SaiS; à t8»a mètres d’élévation, dans une Roche identique.
Il nous a paru au reste que ces bancs de Nummulithes de Boléta étaient plutôt
. . H Diras semble que I e !ùom de Vast dW u r , donné par un écrivain célèbre à la crête rougeâtre,
de l’Ithome, conviendrait mieux, surtout au printemps, à la coupe à doubles bords de
Tégée et de Mantinée.
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