Nos observations vont constater que c’est aux Qphiolitlies que le Terrain du Grès
vert doit ses^caractères les plus essentiels; Fait Nouveau, qujî la composition de
ces Roches arénacées-démontÎe dans la Grèce, et aurait pu'faire soupçonner dans le
nO'rd même de l’Europe.
Cet épanchement ne par^t pas s’ètre fait d’un seul jetf mais à plusieurs reprises,
comme celui des, Trachytes, pendant toute la' période subapennine, et celui des
déjections laviques dans la période actpelle. Les observations de l’un dé nous(M. Vir-
let) sur lès Serpentihes de Tino, liées intimement aux Terrains anciens, etdiffé-
rant M âpeurs autant par leurs caractères minéralpgiques; que par leur, gisement
de celles de la Morée, pro^vént que là première“ apparition de ces Rochestdoit
être rapportée à une époquésgéologiqçi&beaucoup plus reculée que celle du Terrain
secondaire de la Morée;
Le qpnthient ne nous a offert aucun* phénomène analogue, et tout-y annonce
que 1’appaïition des Qphiolith.es., y est comprise dans la période secondaire. Ces
Rochesrne sont pas-également répandues sur toute ;ïa surface de la'Morée,belles
sont «très-abondantes dans l’Argolide, où elles percent dans toutes les vallées et sur
les flancs des montagnes, forment des collines arrondies sur les bords des plaines,
et quelquefois s’élèvent en masse droite jusqu’au sommet des cols entre les couches
brisées du Calcaire lithographique. L’épancheuient de cette Rochç à l’état pâteux
fut si général dans toute ç'ette région^ qifavant le dépôt des Grès verts^et Calcaires
Supérieurs il ne devait exister, pendant un certain temps, que^uelques îles»rocheuses
de Calcaires lithographiques à la surface de ce bain dé matières ignées. Dans les
autrui provinces de la Morée elles nepercent que«sur qUelguë^ points isolés, tels
que la plaine de Tripolitsa, Trinisa én Laconiég les environs de*Scardamula, ét
toujours dans des cols ou parties du sol" un peu dlpriméës.
Leurs caractères minéralôgiques les distinguent très-nettéméntdes Serpentines des
Terrains anciens (Tirio, leCornouaille, la Bretagne, etc,) ,- dont elles;n’ont-jamais ni
l’homogénéité, ni l’éclat^pi la dureté. Elles offrent des variétés irës-nombreiises, souvent
dans le même gisement, variétés qu’on peut diviser en deux classes? l’une très-
riche en^Diallage bronzé, l’autre'dans laquelle cetté|substance n’est plus apparente*
Les premières sont en général compactes, et les secondes réticulées, à teintes
variant du vert au rougeâtre. Ainsi les Serpentines^'hoires compactes ou diallagi-
ques (Diallage compacte ou porphyrcùde de M. Cordier) de l’isthme de Corinthe,
de l’Acrocorinthe, des collines de Katchingri, d||Damala, d’Épidaure, de Kastri,
diffèrent essentiellement de celles d’Argos, de la plaine de Bédéni, des environs de
Trinisa et de Porqs, lieux où elles sont, réticulées, à teintes sales et variées, et
sans lamelles apparentes de Diallagëi '4
♦ La variété la plus abondante est une Serpentine diallagique, d’un vert foncé,
merde-d’oie ou bronzée, mélangée de nombreuses lames de Diallage métalloïde
(Bronzifé). Elle passe souvent au Diallage compacte ou porphÿroïde; la structure
est en général fragmentaire^ quelquefois cependant elleîparait'én même temps feuilletée
(au port Tolon), et leSIffeuillets sont parallèles aux couches du Calcaire,- au
milieu desquélles elles se sont fait;jour;la direction dé cettë ' fausse stratification
(N. j E.-S. ^ O.) est à noter dans cette Rc&he, comme dans toutes tes Roches plu-
toniques, par® qu’ellë indique la direc.tion de la fracture.
Dans quelques localités, comme àHiérSj les fissures sont enduites de Manganèse
oMdèf ce qui ‘pourrait faire présumer que l è Manganèse de cette localité, que nous
ayo^ cité en traitant du gisement dei Prasophyre, appartiendrait plutôt aüx Serpentines:
On remarque encore dans cette variété des petits filons d une substance vërdatre,
nacrée èt soyeuse; d’autres, d’une substance savonneuse, blanchâtre ou verdâtre,
qui donnent à la masse un aspect^réticulé. Cette idernièreyvariété, p renant dès
environs de Damala (vqyezPl. EX., fig. 3) a été^employée par lès anciens-^*
La description des divers gisemens fera connaître les autres Variétés les . plus
remarquables; le gisement des,agglomérai ophiolithiques, près' de Naüplie, est le
premier que noùs devions signaler,-à raison des conséquences importantes qu’on
en peut tirer. Il Consiste, comme nous avbns déjà eu pccasio^4e Ie dire (page f l l f j l
en un agglomérat dé'graviers et petits galets d’Ophiolithe, dé4 Jaspe et de quelques
Roches verdâtres ou mrunes., à pâte aphanitique, dans un ciment de Calcaire tendre
et terreux ; les fossiles qu’il renferme, remplis dlhs leur intérieur<3e grains de même
nature ou de Câlclire saccharo'tde,; sont tousreconnus pour appartenir à la ^ande
formation du Grès vert et de la Craie1. Mais il est à remarquer en même temps,
qu’une grande partie de Ces fossiles appartient également, suivant les déterminations
deM.Deshayes, au Coral-Rag de Saint-Mifriel, ce qui pourrait provenir ou de
ce qu’e’fès mêïÈes espèces se sont maintenues plus long-temps dans le bassin du
midi, âprès leur disparution dans celui du nord, ou de ce que l’on réunit dans la
Craie du midi des groupes qui pourraient appartenir à la formation jurassique.
Quoi qu’il en soit, la conséquence que l’on doit'déduire de ce gisement* elative-
ment à Tapparition des Ophiolithes, c’est qu’elle a précédé le dépôt de l’étage
moyen de la*, grande formation, que nous,désignons sous le nom de dépôt méridional
de la Craie et du Grès vert. Nous afn.vqns.au même résultat à la vue des
diverses Roches calcaires intercalées dans toute la série du Grès vèrt, et notam%
ment du Calcaire blanc à Hippurites des entrons di^Nauplie, dont kl»“ compacte
i . V o y ez les mémoires sur les caractères de laX t fa ieU u midi. (D u f r ë u o j, Annales dès mines*
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