probablement a puisé aux mêmes sources que Pline, en distingue trois espèces : la
première, noire et pesante; là seconde, cendrée et piquetée; la troisième, divisée
par des lignes blanches.
Si la-première espèce est le Porphyre de Laconie, ne doit-on pas être bien
surpris de lui voir assigner, par un naturaliste, pour tQut caractère spécifique les
termes Cccçvç kcu ¡xsKces ? On doit croire, pour son honneur, qu’il n’a eu en vue
que des Serpentines analogues à celles dont il a été question à l’article de l’île de
Tine (voyez page 4?)> °ù e^es paraissent avoir été exploitées dans l’antiquité,
comme elles le sont encore de nos jours. On y trouve en effet toutes les variétés
de Dioscoride : l’une noire, dure et pesante; d’autres d’un jaune cendré et nuancé
de taches verdâtres ; d’autres, enfin, à structure réticulée, où le Carbonate de
magnésie forme les filets blancs dont il est parlé.
Nous avons trouvé également près d’Argos une ancienne exploitation de-Serpentine
du plus joli effet : son fond est violet, semé de taches blanches trèS^sèrrées,
et coupées de petites veines rouges. Aucune autre variété ne nous a offert plus de
rapports avec la peau d’un serpent,'et ne nous a semblé mieux mériter le nom
d’Ophite.
§. 6. On voit donc que, si Pline a désigné le Porphyre vert sous le nom
d’Ophite, ce nom lui était commun avec des Roches d’une nature toute différente,
et que l’antiquité ne nbus a laissé que bien peu de motifs pour lui rendre ce nom
dans la nomenclature moderne. Il nous reste à faire voir que des considérations
d’un autre ordre et d’une plus grande valeur aux yeux des minéralogistes, doivent
nous décider à l’en exclure.
La première est la • désignation d’Ophiolith_es, appliquée à plus juste titre par
M. Brongniart aux Roches serpentineuses^on analogie avec Ophites peut amener
de la confusion ou du moins faire supposer des rapports de composition qui
n’existent pas dans la nature.
En second lieu, un nom qui a été appliqué par les anciens et les modernes à
tant de Roches différentes, ne doit-il pas être banni de la nomenclature, si l’on
ne veut s’exposer à des erreurs inévitables? et quel nom a été plus prodigué que
celui d’Ophite? Sans parler des anciens, il a été donné par Wallérius etîde Saussure
à des Trapps et autres Roches amphiboliques ; par Cronstedt, a dés Rochès
de Serpentine et de Calcaire (Cipollino et Verde diprato des Italiens), et par Pa-
lassou et un grand nombre de géologues modernes, à certaines Diorites stéatiieuses
des Pyrénées.
Enfin, celte dénomination d’Ophite, donnée au Porphyre vert, étant sans aucune
analogie avec les noms de Porphyre et de Mélaphyre, a l’incô'nvénient de rompre
le groupe si naturel des Roches à cristaux de Feldspath et à base de Feldspath
TERRAINS PRIMORDIAUX DE LA MORÉE. 4 37
compacte, plus ou moins pur; et il nous semble que,,puisque l’on n était pas retenu
par la craintq,de surcharger la nomenclature par introduction d’ujn nom nouveau,
celui ® Prasophyre eut- été plus convenable, en ce qu’il eût indiqué la
coulepr de la Roche, et la place que lui donnait sa composition au milieu des
Porphyres, Mélaphyres, Argilophyres et Mimopbpes; groupe naturel, dont les
noms ont déjà reçu la consécration du temps. Nous terminerdns donc cette nonce, en nous permettant de proposer pour le
Porphyre vert le nom univoque de Prasophyre, qui, par sa racine, indiquera la
couleur de la Roche, et par sa désinence, la place qu’elle doit occuper dans une
•nomenclature méthodique.