un puissant véhicule pour la statuaire et l’architecture. DansTEgypte,
des matériaux d’une exjrême dureté, de couleur somhre, tels que les
Basaltes, les Syénites., les Trapps^etc., ne laissaient à l’artiste d’autre
mérite à poursuivre que l’indèstructibilité et la difficulté vaincue. Cette
seule cause aurait suffi pour rendre les formes raides et simples, et l’art
stationnaire. Dans la Grèce^ au contraire, ’des Marbres répandus avec
profusionyd’un travail facile, d’une blancheur éblouissante, permirent
auxÆrecs a’avoir la perfection pour but de leurs travaux.
Les Marbres delà Grèce exercèrent sur l’architecture la même influence
que sur la statuaire; mais en outre on pourrait penser que l’architecturej
en s’harmoniant dans ses formes générales avec les caractères du paysagf?,
subit encore ainsi l ’influence du soif ,
De grandes assises rougeâtres de Marbre ou de Calcaire compac|e,
disposées comme des degrés au sommet des montagnes, sans qu’aucune
verdure en masque la régularité, des escarpemens taillés à pic, qui
semblent plutôt des murailles que l’oùyrage de la nature, dessinent à
l’horizon des formes tout architecturales ; on* dirait partoubda base
d’imriïengës édifices, dont le*temple dorique avec ses lignes simples et
majestueuses ne serait que le couronnement. Chacun dé nous a dû être
frappé de cette pensée k la vuè des temples^ déTa^Grèee, et surtout du
^magnifique^Parthénon, assis sur les rochers *de l’acropole.d’Athènes,
et» que représente la vignette de cette Jntroductiop. Le génie grec, en
plaçant le Parthénon et le Culte dÜ Minerve sur cétte^base| dont fart
n’aurait jamais pu atteindre le grandiose et la majesté ,• créa une harmon
ie sublime d’effet et de pensée.
On pourra nier la vérité historique de cette influence du sol siu\
• l’architecture ; mais tous les voyaggurs conviendront que Pharniohie
des formes est si parfaite, ^qu’-on la croirait difficilement l’oeuvre du»
hasard, et qu’on s’explique aussitôt comment ^architecture grecque,
transportée dans nos paysages k lignes molles et ondulées, perd la
beaute que nous lui trouvions sur le sol qui l’avait vue naître. •
On reconnaît cette influèncedu sol dans l’enfance même de l’art; car.,
tout en accordant que l’architecture- cych)péen§e$u pélasgique a pu
suivre les Pélasges dans leur migration$on devra convenir que les gros
polyèdres dans lesquels se divisenj^naturellement les bancs épais et
multqfliés du Calcaire compacte ^durent lui donner naissance dans le
Péloponèse et dans toute la Grèce îoÇcidenjtale.1
l5ns la crainte de nous laisser entraîner k des inductions systématiques,
nous nous bornerons k cet aperçu des qioestions Nombreuses qui
se rattachent k la géognosi? de là Grèce. On ,a pu juger de leur importance
et de leur étendue; on*ne jugeraSpaslavec plus démérité que
nous-mêmes combien nous sommes, loin de leslavoir résolues.
•A u premier rang des obstacles que nous avons éprouvés, et qui seront
en partie notre excuse, nous devons mettre l’insalubrité du climat, dont
tous les membres de la Commission scientifique ont failli être victimes,
le peu d,e durée de notre Voyage ët l’étendue de la contrée qufe nous
avions % explorer.
Nous avions en outre,k lutter contre des difficultés qui tenaient a la
science‘même et k la constitution géognostique de la Grèce. On ne peut
comparer avec certitude les. formations d’une'* contrée éloignée k celles
qui doivent servir, de typ<% que par l’étude de positions jntefmédiaires,
et en établissant ainsi de proche en proche ’les rapports qui doivent
unir les extrênfés. Or ce moyen nous manquait par l’impossibilité où
nous étions de -traverser la Turquie. Il ne nous restait donc que les
caractères minéralogiqqes ët les caractères palæonthologiques.
Ces derniers caractères ont été’ employés avec succès pour la déter-
mination de nos Terrains tertiaires fmais il ne pouvait en être ainsi des
Terrains secondaires; cette immense formation,-de près de deux mille
mètres de puissance, composéeien grande partie de Calcaire compacte«
et qui recouvre les trois-quarts du Péloponèse, appartient sans aucun
doîite k^ette^rande zone des Calcaires 'secondaires du midi, si différente
de celle du nord. Mais riche en fossiles dansées Pyrénéés et une partie* dë
l’Apénnin, elie nous a paru en être presque entièrement dépourvue dans
la Üjorée : k peine dans deu#ou trois localités en avons-nous pu trouver
quelques-uns, et toujours très-altésés.
Nous nous sortîmes donc trouvés réduits a l’emploi des caractères
i . Nos observations sur^fes-«»arriéres de Cleonse et de Tiijnthe, ersur cç^enre de construction,
suivi encore dRjourd’hui par les ManiateS^pn donneront là preuve.