châtres, à Mica et Amphibole noirs et Feldspath blanc vitreux. Toutë cette formation
trachytique affecte une structure massive et fragmentaire, et paraît avoir été
soulevée dans un sens vertical, antérieurement au dépôt du Terrain tertiaire suba-
pennin qui la recouvre en partie. •
Dans la région nord- est sé trouvent -des Porphyres trachytiques d’un gris
noirâtre, un peu celluleux et assez légers, quoique fort durs, très-tenaces et peu
altérables à l’air. Leshabitans les emploient comme pierres à aiguiser ; ils ont servi
à là construction de l’ancienne ville de'Milo, aujourd’hui presque entièrement
dépeuplée, bien qu’elle comptât, il y a "à peine un siècle, au-delà de cinq mille
ames. Cette dépopulation, effrayante; tient au voisinage d’un marais infect et pestilentiel,
sous l’influencé délétère duquel la ville se trouve placée.
En face de l’Argentière se Trouvent d’autres Porphyres trachytiques, gris noirâtres,
prismatiques et basalliformes, d’une origine plus ancienne que le Terrain
tertiaire qui les recouvre aussi. L’escarpement ou falaise qu’ils forment présente une
belle colonnade, assez semblable-aux masses-basaltiques de la grotte, de-Fin gai ou
de la Chaussée-des-Géans en Irlande. Les Trachytes prismatiques de Milo (voyez
la vignette due au crayon exercé de M. le colonel Bory de Saint-Vincent qui termine
le présent^ chapitre) s’avancent dans la mer-en formé de jetée, et déterminent avec
l’écueil appelé Kaloyéri (KoeÀoygfj;), le port d’Apollonia, fort bon mouillage pour
les petits bâtimens. Cet écueil ou rocher du'Kaloyéri, si.tjaé à peu de distance, est
un piton presque vertical, formé du même Trachyte colônnaire; il a évidemment
été détaché de la masse principale, qui constitue l’escarpement d’Apollonia.
Les parties sud-est et sud-ouest de Milo appartiennent aux Roches anciennes ;
mais ces Roches y ont été plus ou moins altérées et-y sont souvent recouvertes
par le Terrain tertiaire et les conglomérats trachytiques, également modifiés par
l’action du feu et des vapeurs acides, lesquels ont altéré et même modifié du süd
au nord-le sol de l’île, c’est-à-dire depuis la montagne de Kalamo jusque vers
Apollonia : toutes les Roches y portent les traces évidentes de l’action ignée qui les
modifie encore chaque jour; elles sont devenues plus ou moins, alunifères; sur
quelques points elles sont mélangées de-Soufre et ordinairement couvertes d’eifio-
rescences salines. En parcourant ces régions désolées, aujourd’hui presque inhabitables
et sans végétation, où..la blancheur souvent éclatante de certaines Roches
tranche avec les couleurs sanguinolentes, lie de vin ou verdâtres, etc., que ces
Roches ont parfois contractées, l’on ne peut méconnaître la puissance des actions
volcaniques auxquelles elles sont depuis long-temps soumises. Dans le voisinage
du couvent d’Agia-Marina, situé au pied du Saint-Elie, on rencontre ençore des
Trachytes porphyroïdes, gris noirâtres, très-lourds, à pâte presqùè homogène et
un peu lithoïde; ils sont recouverts par des Trass et des conglomérats trachytiques;
enfin, entre la montagne de Kalamo et la vieille ville on trouve d’autres Trachytes
granitoïdes, altérés et devenus gris blanchâtres; comme ils se décomposent et se
désagrègent facilement, ils laissent à la surface du terrain une-grande quantité de
paillettes de Mica, formant un Sable gris.
Le Terrain tertiaire subapennin forme une partie du sol de Milo, s’y élève sur
quelques points à une-assez grande hauteur, mais, jamais au-delà de ^Ôo mètres
au-dessus du niveau de la mer; loin d’offrir une enceinte circulaire à bords escarpés,
comme l’exigerait l’hypothèse de M. de Buch, les couches se relèvent, au
contraire, en pente douce de la rade vers l’extérieur, comme si l’île s’était plutôt
soulevée suivant sa circonférence extérieure. Le côté méridional de cette rade a
bien des bords assez élevés, mais non escarpés comme ceux de l’intérieur d’un
cratère, tandis que le reste forme une espèce d’amphithéâtre très-surbaissé. Milo
n’est donc pas une île formée par un soulèvement central circulaire, mais résultant
de diverses dislocations en partie plus, récentes que celles auxquelles sont dus les
reliefs de la plupart des autres îles de l’Archipel. Le'Terrain tertiaire constitue la
partie supérieure des collines élevées situées entre la plaine où se trouve la vieille
ville et la montagne de Kastron ; il est composé d’assises nombreuses de Calcaire
Poros, jaunâtre et tufacé, rarément à ^texture compacte, au milieu desquels nous
avons reconnu quelques-uns des fossiles trouvés? en Morée; mais ils y sont assez
rares et beaucoup moins variés. Ce sont Y A rca minuta ex-YA. pectinataY A nomia
ephippium, YOstrea edulis et YO. Virletï, le Terebratula vitrea, le Pecten Jaco-
ttoeus, le P. flabelliformis, le P. squamulosus et le P. soleare ; nous y avons également
observé des Cythérées, des Vénus, des Cardium. dés Trochus, des Turri-
telles., des Cérithes, des JSatices, deS'Buccins, des Murex, des Oursins, des Balanes j
etc. Ces Calcaires Poros ont été autrefois- exploités : on voit encore en plusieurs
endroits des galeries souterraines qui en rendent témoignage ; telles sont, par
exemple, les excavations servant aujourd’hui de retraite aux troupeaux, qu’on
rencontre dans lès hauteurs situées entre Kastron e.t les sources thermales de
Protothalassa ; telle est encore celle qti’on désigne à peu de distance de là par le
nom de Làiitra. Les environs d’Apollonia présentent les- mêmes bancs calcaires
avec plusieurs espèces d’Huîtres, d’Oursins, de Térébratules, de Peignes et quelques
autres fossiles. Ce dépôt tertiaire existait également dans la partie sud-est de l’île;
mais il y a été, comme nous l’avons dit, entièrement dénaturé par l’action chimique
des gaz et des feux souterrains.
Au-dessus du Calcaire Poros sont des conglomérats différant essentiellemënt selon
les localités; ceux qui recouvrent en partie les Trachytes blanchâtres et bruns des
environs de Kastron sont à ciment blanc calcarifere, renfermant une grande variété
de fragmens de Roches trachytiques et autres Roches blanchâtres altérées et comme
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