Roches, tandis que les colonnes ^construites en Calcaire tertiaire sont corrodées
dans une partié-considérable de lëür diamètre.
Phénomènes identiques fiir les anciens rivages.
Les anciens rivages que la mer occupa succèssivement depuis l’époque des dépôts
subapennins vont nous montrer tous les phénomènes que nous avons décrits- sur
les rivages actuels. Quelques-uns de ces faits ,-tels que l’existence des sillons, des
Roches corrodées, des cavernes, avaiènt été observés, mais attribués à des causes
à peu près étrangères à l^ordre actuel. Nous croyons que nos recherches montreront
combien il est nécessaire de ne recourir, pour l’explication des phénomènes
géognostiques, à de telles causes, que lorsqu’aucune ae celles-ci n’aura pu*y
satisfaire. -
Terrassés ou anciens gradins sous-marins. Le phénomène le plus remarquable
par son étendue est celui des terrasses à peu près horizontales ou des anciens gradins
sous-marins^'dont l’existence sur le littoral de la Grèce nous frappa.dès notre
arrivée (voyez Bulletin des sciences naturelles^ Octobre 1829). Ces terrasses, dont
le nombre ¡nous a paru varier de deux à quatrejîsont faiblement prononcë'es et n’ont
que peu d’étendue sûr les Marbres et Calcaires compactes; mais il n’en est pas ainsi
à la. surface du Grès vert et dm Terrain tertiaire.
Tout le plateau entre Coron, Modon et Navarin peut être "regardé comme le
résultat de la destruction du Grès .vert et de ses Marnes, à une hauteur de 2ÜJ0 à
3 00 mètres. au-dessus du niveau de la mer. Cest une terrassé*spus-marine, parfaitement
caractérisée, au-dessüs de laquelle s’élèvent Comme des îles les chaînes de
Calcaire compacte, de Jaspe et les débris des *Poudingues du Grès vert. Il en est
encore ainsi du plateau horizontal de même nature qui s’étend de Navarin à.Arca-
dia, parallèlement au pied des monts Mali, et se termine à l’ouest de Gargaliano
par un second talus plus bas et plus récent..
L’effet destructif de cette mer ancienne ne se borna pas au Grès vert; la côte
de Laconie, depuis l’Hélos jusqujau cap Malée, était formée par des.Roches schisteuses
qui supportaient des Marbres et des Calcaires blancs. Aujourd’hui une falaise
de i 5 à 20 mètres, taillée à pic dans les Schistes par la mer actuelle, se termine
par un talus en pente douce, qui supporte le Terrain tertiair^et les alluvions
anciennes, comme le fait, en Messénie, le gradin ou là terrasse dé Grès vert.
à quarante-cinq lieues dè la mer , montrèrent tous les caractères de l’eau marine et donnèrent en
Sels o,oo3 pour 100 (voyez Mémoires de l’Académie de Manchester, Janvier i832), et M. le
colonel Boryide. Saint-Vincent’ en reconnaît l’action partout ou croît le Roxella iinclbria (voyez
la Flore, 11.° i4i8), qui en contracte une saveur saline et nrie propriété hygroiïiélriqiî$ très-
retnarquable.
C’est, en effet, à la surface de> ces anciens gradins enfoncés sous la mer par le
mouvement de bascule qui souleva les Gompholithes (Terrain1 tertiaire ancien
du nord de la Morée), que se déposa la plus graÙde partie du Terrain tertiaire
subapennin que des; soulèvemens plus récens ont mis au jour; en sorte que,nous
ne voyons le Terrain tertiaire développé sur une certaine étendue que là ou des
gradins sous-marins avaient été formés par la destruction du Grès vert ou dés Schistes.
Depuis lé cap Malée jusqu’à Argos, où régnent exclusivement les Calcaires compactes
formant une falaise de 400 mètres d’éléyation, il n’existe de Terrain tertiaire
que sur quelques petits talus de 26 à 5o mètres^de largeur et dans l’ouverture de
quelques vallées. Il en est de même sur les côtes calcairés de l’Argolide, etc.
Ce n’est pas seulement dans ces Roches, les pluslanciennes de la Morée, que se
--remarque le phénomène des terrasses; il est parfaitement prononcé sur. le Terrain
tertiaire, et annonce que le soulèvement ne s’en est pas opéré d’un seul jet, ni
d’un mouvement continu, mais par dés mouvemens séparés par de longs intervalles.
Ce phénomène est très-distinct dans l’isthpie de Corinthe, comme 'on peut le"
voi%sur notre carte et encore, mieux sur le plan en relief, exécuté pat; les Vénitiens.
En descendant vers le Léchée ou au rivage actuel ; on trouve dans la ville
même un premier gradin de peu d’élévation, quÜcontourne la, base de l’Acro-
corinthe; puis, au-dessous du palais de Kamil-Bey, un gradin beaucoup plus prononcé,
tout criblé de cavernes littorales, dont l’une communiquait à la cavité du
cirque ; et eh fin dans la plaine on en descend un troisième, avant ^’arriver au
bord de la mer. Nous avons cité les gradins qui se dessinent à la basé'dès montagnes
d’Àliki, vis-à-vis l’île d’Élaphonisi ; à Marathonisi, le Terrain tertiaire
est teHëment, destructible, qu’ils ont probablement,tous disparu dans la grande
falaise de cent mètres' de hauteur, qui forme, aujourd’hui l é rivage.
La carte fait voir les trois ou quatre grandes marches qui découpent le Terrain
tertiaire et les alluvions anciennes, depuis le cap Grossô jusqu’à Kalamata, sur
toute la côte occidentale du„M*gne* -ô. Coron, on voit un premier, plan bien distinct,
sur lequel était située, suivant nous, TancienBe Asine; puis au-dessus le
plateau du Grèsryert.
La côte de Messénie, entre le pied des inonts Mali et la mer, montre plusieurs
de ces terrasses;la plus étendue est celle qui, recouverte de Terrain tertiaire, borde
le pied des montagnes; au-dessous, on voit, le Grès vert Dercer dans tous les
torrens. Une seconde terrasse, d’un niveau inférieur,-commence au-dessous de
Gargaliano, dominée par un?escarpement de vingt-cinq à trente .mètres, taillé
dans le Terrain tertiaire et tout (criblé d’anciennes cavernes littorales.
Cavernes et érosions des 'anciens rivages. Les anciens rivages de la Morée,