
 
		collines  arcrondies  qui  l’avôisinent ne montrent pas  d’autres Roches*  En s’élevant  
 vers  le  sommet  on rencontre,  avant  l’escarpement formé  par  le plateau calcaire,  
 une Brèche  inclinée  en  talus  rapide.  Elle  est  composée* de fragmens  du  Calcaire  
 de  la montagne, réunis par un ciment  calcaréo - ferrugineux ;  il e^t  facile  de voir  
 qu.’une  grande partie  de  cette Brèche a  été formée  sur place,  et  sans autre  transport  
 que de faibles éboulemens. En s’approchant du sommet on la voit entièrement  
 en  place,  c’est-à-diae  quelle  est formée  par  les bancs du Calcaire, brisés en  tous  
 sens  et resoudés  par un  ciment  quelquefois  spathique,  quelquefois  terne  et  ferrugineux. 
  Dans certaines parties le Spath calcaire est tellement'abondant que la montagne  
 en paraît formée,. Quand les fragmens sont éloignés, l’espace qui les sépare est  
 rempli  par de‘l’Albâtre  calcaire,  très-souvent  eih  concrétions  cylindriques,"dont  
 lé  centre  présente des  couches  noirâtres.  Ces  concrétions  en  forme  de tul^s, se  
 montrent en beaucoup de ,lieux de la^Morée dans les fissures des  Calcaires.anciens,  
 au  voisinage du ^Terrain tertiaire. 
 Les  fragmens des Calcaires de  la montagne  de Vourlia  sont d’autan?; plus  cris-  
 tallins, ’que les fentes qui les trayerserif-sont plus rapprochées, et quand un fragment  
 atteint un certain volume, on voit,que le centre a conservé la compacité et la couleur  
 bleue qui dansjl’origine appartenaient à cet^e Roche. Dans les uns*et des autres  
 la,^surface s’enlève  en plaques ternes  et blanchâtres, que ton ne  peut mieux  comparer  
 qu’à la croûte d’un Calcaire,-qui a  éprouvé Un  conqnencement de cuisson. 
 La ressemblance qui existe entre les altérations du Calcaire bleu des environs des  
 lacs Phonia et Zaraca^avec cellestdès Calcaires de Vourlia, ¿nous fait présume^qu’elles  
 sont dues les unes et les autres à un seul et même phénomène., celui de l’apparition  
 du Fer oiigistexet de la formationgdes Gypses.^ 
 Les Calcaires fendillés,  les Gypses, les Dolomies, le Fer oligiste qui crible toutes  
 les Roches <3%s cantons de Vburlia etvCollinès, les lambeaux de Calcaires qui restent  
 *comme  témoms  au  sommet* des  collines  schisteuses»,  prouvent  que  toute« cette  
 région,  qui forme  le plateau ëleVé  de la vallée de l’Eurotas, fut couverte, comme  
 lés montagnes voisines, par  le dépôt  calcaire,  et que des actions  dont nous  pouvons  
 déjà pressentir la nature^t l’époque, l’ont en partie dissous, en partie fracturé,  
 et eg^ont  dispersé  les  débris. 
 L’île de Salamine nous montre des  altérations analogues dans les Marbres blancs  
 compactes,  durs  et  sonores,  qui  couronnent  les  sommets. Les  couches  en  sont  
 asse? minces  et  très-fracÎhrées ;  les  fissures perpendiculaires au  plan deg Couches  
 sont souvent en partie vides ,  et les fragmens^recourbés sont adhérens par la partie  
 inférieure  sans aucun ciment visible, comme  si, ployés à l’état de mollesse,  ils ne  
 s’étaient brisés  qu’à moitié:  souvent  aussi  on  voit qu’ils  ont  été  ressoudés  après  
 coup par un  ciment  cristallin., 
 TERRAINS  PRIMORDIAUX  D E   LA  MORÉE. 429 
 Recherches  sur  les Roches  désignées pur les  unciens soùs  les  
 noms de Murhre Lacédémonienet d Ophites (PbVTÏt, fig. 3).  
 P a r   M. BOBLÀYE. 
 L u . à  l ’A cadémie  des  scienc es ,  dans .sa  séance  d u  24  Ju in   i8 3 3 .   ' 
 §.  1.  La minéralogie qui embrasse aujourd’hui l’ensemble 4n règne inorganique,  
 se borna chez les  anciens à la connaissance  rles-pierres précieuses« des substances  
 les plus  utiles.  Les «recherches  s™ la minéralogie  antique ne peuvent  donc  conduire  
 à perfectionner la partie théorique de la  science; mais  ce  n’est pas,  à notre  
 avis1; un motif poufles  dédaigner.  L’histoire  littéraire des  sciences  naturelles  éjrt  
 lije„sous  plus d’un  rapport,  à leur  étude;  et,  sans parler du haut  intérêt  qu’elle  
 doit  offrir sou» le pbint  de -Vue de la marche  l’esprit humain, on  aio^ra, tant  
 que le-gopt des études classiques subsistera, a  connaître la natués d&ces substances  
 .minérales¿dont les  écrits  des  anciens ne  nons  apprennfent  queles  noms  et les  
 usages;  eysurtaüt aussi long-temps qu’existerônt lès  chèfsbd’oeuvre  déserts qu’ils  
 nous ont laissés pour modèles, on voudra connaître les noms et la patrie des miné-  
 raux avec llsquels ces objetsont été  créés. 
 Sou*.le point de  vue. de  l’utilité  directe  on devra  voir-dans  ces  recherches,un  
 moyen  de. perfectionna la  nomenclature  moderne,«¡dont des  noms.'ônt  étmem-  
 pruntés, en partie^ la minéralogie des anciens, mais appliqués fort souvent^ des  
 substances  toutes  différentes ;  on  leur  trouvera «fin. une  tàilité plus  directe  encore  
 et  de nature  à . satisfaire les esprits les plus positifs dafas la découverte qu’elles  
 amèneront des substances employées jadis, maisdont les'noms'et le gisement étaient  
 perdus pour nous. Cest ainsi qu’enTprenant pour guide les écrits de Patjsanias, nous  
 avons retrouvé 1S nom antique et les cargères  du magnifique PorpByre qui fait Je  
 sujet de ce Mémoire, et quinous semble destiné à embellir avant peu les monumenS  
 d’uné nouvelle Athènes. 
 §.  2.  Le Porphyre vert peut  être  regardé ébmmè. le type du  groupe de loches  
 plutoniques  ou d’origine ignée, qufe nous  avons désigné sous le nom de  Groupe  
 entriliqul;,  huÀSnstance  avec  laquelle  il  se  présente  dans  les  localités  les, plus  
 éloignées et l’identité, en tous lieux, de sa composition minéralogique, lui donnent  
 des  droits  incontestables  à  cette  désignation. 
 Mafe «e n’est pas seulement sous, le rapport géognostSpge que cette Roche mérite  
 iotreattention ; la célébrité dont elle X joui dans l’antiquité, sous le nom de Marbre  
 de  Laconie,*son emploi dans  les.monumens  où le luxe des Romains  l’a prodigué,  
 et  enfin les  savantes»-dissertations  des  archéologies ju i   depuis  plusieurs  siècles  
 recherchaient  sonmom  antique  et  son  origine,  saqs  soupçonner, la  plupart du 
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