MM. Brbngniart et Studer, à la partie supérieure du Terrain de Molasse, et par
conséquent au Terrain tertiaire, supérieur au Gypse parisien; dans le bassin de
Vienne, où M.'Constant Prévost les^place au-dessous de ce même Terrain tertiaire;
au pied des Apennins de la Ligurie, d’après M. Pareto.; dans la basse Styrie, d’après
Mj Sedwick; au pied septentrional des Balkans, d’après M. Hauslab. Tous les, caractères
d analogie nous portent donc à considérer cette grande formation de Gompholithes
comme l’équivalent des Nagelflue de la Suisse; ,ou du Terrain tertiaire
moyen.
Cette formation, déposée sur le-revers septentrional de la chaîne Achaïque,
dirigée N. 6o° O. dans la prolongation des Pyrénées, doit être postérieure à ce
Système de fractures. Les directions de soulèvement qvui l’ont affectée se rapprochent
de la ligne Est et Ouest, et on doit y joindre, suivant M. Virlet, la direction
N. 6o° E , a laquelle nous avons donné le nom de Système de l’Érymanthe.
En suivant sur la carte l’espace occupé par les Gompholithes, oh voit qu’à
l’époque de leur dépôt il existait un rivage continu, depuis l’ouverture du golfe
de Patras jusqu’à Mycènes, à travers les mdhtagnes actuelles de l’Argolide, et au-
delà jusqu’à l’extrémité de l’Hermionie. Si on observe, qu’à partir des hauts sommets
de l’Achaïe, cette formation s’abaisse graduellement jusqû’à l’extrémité de l’île
de Spezzia, pour disparaître ensuite dans tout le midi de la Morée, et que la stratification
plonge constamment vers le sud et le sud-ouest, on devra penser que le
soulèvement des montagnes de l’Àchaie fut accompagné d’un mouvement de bascule
qui plongea, sous les eaux le miçli de la Morée.
ARTICLE II.
Formation subapennine.
Disposition générale et étendue^ de cetle formation. Le Terrain tertiaire subapennin..
qui, dans l’ordre d’ancienneté, constitue la troisième des quatre formations
tertiaires reconnues jusqu’à présent dans l’Europe , forme une ceinture
autour de la Morée, et se montre en lambeaux sur presque toutes les parties de
spnsol les moins élevées au-dessus du niveau;cÎè la mer. Une courbe horizontale,
tracée entre,.-3oo-; et 400 mètres -d’élévation, dessinerait à peu près les contours de
la Mo.rée pu les rivages de l ’ancienne mer , au iiîpment où il se déposait (voyez
la carte n. 11). Au nord, resserré entre l'é golfe Corinthiaque et le grand escar-
pem^nt des montagnes Achaïques, il ne forme qu’une bande étroite et souvent
interrompue, qui s’appuie sur le pied découches redressées des Gompholithes,
Terrain tertiaire le plus ancien. Il constitue entièrement les isthmes de •Gorinthë
et de Mégare, dans lesquels il acquiert une grande puissance. Son existence se signale
dans tout le golfe defAttique par des lambfeux soulevés à la surface plane dis îles
Platia, Éléousa, à la partie nord d’Égine et àfcla côte orientale de*îa presqu’île de
Méthana. Mais dans l’Argolide, depuis Méthana jusqu’à Jïauplie, où un lambeau de
cette formation paraît au niveau de la mer, ohjie trouve que son étage supérieur,
si même les’Calcaires qui le constituent n’appartiennent pas à une »époque plus
récente ericore. Il en est ainsi sur toute la côte occidentale dji golfe ; Argoliqu’e, où ,
cette formation manque entièrement au pied des rivages les plus escarpés, et ne
paraît en nappes un peu étendues qu’à l’ouverture des .vallées. Sur les "cojes du
golfe de Laconie, elle forme une bande d’autanf plùs large que le rivage ancien a
moins d’élévation; et quoique, en général, sâ hauteur au-dessus de. la mer ne
dépasse pas 200 mètr.es, elle atteint une élévation de 400 mètres dans les localités
où elle a été affectée-par les dislocations nord-sudv
DansJa vallée de Laconie, déjà excavéeri l’époque du Terrain teptiaire subapen-
nin, cette formation s’étend presque jusqu’aux sources de l’Eurotas, s’élevant en
quelques localités à la hauteur de 5oo mètres, par suite des dislocations récentès.
Dans la Messénie, elle a reconvertie plateau entre Navarin et Coron, et a comblé la
large vallée du Pamisus dont l’existence est antérieure à son dépôt ; elle forme sur
tout le revers occidental de la chaîne du Taygète, une lisière qui atteint 5oo mètres
•à Androuvitsa, et sur les côtes de la Messénie une large bande qui, resserrée par les
montagnes de la Triphylie, se développe sur une grande surface dans toute la basse
Élide. et dans la gisatide, au pied des escarpemens de Gompholithes du plateau^de
T^tla La vallée de l’Alphée existait déjà-, et le dépôt tertiaire, en s’y accumulant, donna
naissance aux collines-: des environs dplympie et des deux rives du fleuve, jusqu’au
delà d’Ayani, l’ancienne Héræa.^La région étendue qu’il occupe dans la basse
Ëlide et la Messénie, est.isillonnée par une multitude de ravins et de vallées profondes.
Plus au nord, il forme une partie de l’ancienne Achaïë jusqu’à Patras et
Vostitza, où il s’élève le long de la base du mont Voïdia à plus de 3oo mètres.
C’est en grande partie aux dénudations successives des collines tertiaires que le sol
alluvial et sableux des plaines de Patras doit son origine. Plus loin, sur la côte
septentrionale, il ne se présente plus qu’en lambeaux isolés à Couverture de quelques
unes des-vallées.
- Le Terrain tertiaire se montre donc tellemeiït lié dans son ensemble aux formes
actuelles de la Morée, qu’à part quelques dislocations locales, dues en géande
partie au soulèvement nord-sud, on pourrait croire son élévation actuelle aussi
bien le résultat de l'abaissement d’une mer intérieure, que du soulèvement dû
continent Si nous parcourons l’étendu^de l’immense bassin méditerranéen, datfs
lequel il a été observé, depuis les environs de Grenade et de Malaga, la base
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