en lambeaux détachés, comme dans les collines de Vourlia, les modifications sont
trèsr^ensibles, particulièrement au pied des massifs.
La montagne du Marmarovouno au sud de Tégée, va nous offrir des preuves en
faveur de cette opinion, et servir comme d’un lien entre les Calcaires souvent hémi-
lysiens de la Laconie et les Calcaires bleus de l’Arcadie. Cette montagne, située à peu
près à la limite de l’Arcadie et de la Laconie, fait partie d’une chaîne de i4 à i 5oo
mètres d’élévation, qui se prolonge à l’est du village de Yervéna et s’aligne nord-sud
avec la vallée de la Kélesphina. Sa direction (N.-S^) est due à la déviation produite
sur certaines parties du Système Moriembasiquè (N.N.O.-S.S.E.), parla fracture
dirigée du nord au sud, qui a soulevé les Terrains tertiaires' du bord oriental de la
vallée dé Sparte, et formé la gorge profonde de la‘Kélesphina, dont nous avons
décrit les Gypses et les Calcaires celluleux.
La montàgné est divisée en deux parties par une fracture transversale, dirigée
de l’est à l’ouest : dans la partie du sud, en s’élevant vers le village de Yervéna,
on rencontre des Roches schisteuses anciennes, puis des Marnes bleues noirâtres,
surmontées de Calcaires bleus foncés, souvent cariés et celluleux, en stratifications
beaucoup moins inclinées que celle des Roches qui lestsupportent. Il paraît, d’après
les renseignemens qui nous ont été donnés, qu’ils renferment des nids de Gypse et
du Fér oligiste.
Au-dessus s’étend la grande série des Calcaires de couleurfclairè, d’abord rouges
avec'jaspes sanguins, puis jaunë-paillê et blanchâtres; ces dernières couches, minces
et multipliées, forment la crête de la 'montagne. Sur l’autre revers on trouve les
débris d’une grande formation de Grès verdâtre ou Psammite, tendre et terreux,
composé de grains verts, de sable siliceux, de Feldspath et de petits filons de Spath
calcaU-é^ formation que nous aurons occasion d’étudier plus tard dans. diverses
parties du Péloponèse.
Si on traverse la fracturé, én se dirigeant vers le nord dans le sens de la prolongation
des couches, on rencontre aussitôt les Marbres blancs, dont l’abondance
a fait 'donnéf à la montagne lè'-nom de Marmaïovount). Leur grain eSt extrêmement
fin, leur éclat un peu mat et leur‘cassure esquilleuse. Ils reposent, comme
les Calcaires bleus qui leur correspondent, sur les Schistes anciens,-et on peut
observer à chaque instant le passage de, la Roche bleue" compacte au Majrbre
blanc. ‘
Il est a remarquer que les Marbres disparaissent en même temps que les Schistes
qu’ils accompagnent presque constamment, depuis le cap Malée jusqu’au Marmarovouno,
et que cette mdntagne est le point le plus septentrional ou on les rencontre
réunis. Au-delà régnent exclusivement les Calcaires bleus, à texture plus
ou moins cristalline, mais jamais à tëétat de Marbre blanc saccharoïde.
t e r r a in s e c o n d a r e .
Gisement, des Marnes et Calcaires bleus en Laconie. ■
L’antériorité de cet étage, composé de Marnes et de Calcajres bleus noirâtres, à
tout le reste de la formation secondaire, nous es.t démontrée par ses superpositions,
comme nous allons le faire voir en parcourant les diverf.-gisemens ou nous
avons-çu occasion de l’observei, en commençant par la Laconie. Nous devons,
avant tout, rappeler qu’en traitant du Groupe calcaréo-tahjueux, nous* e lui avons
rapporté qu’avec incertitude certains^ Calcaires d’un bleu noirâtre et subsaccharoidey
dont la grand? masse succédait à des Calschistes, à des Grauyvackes et à des Sentes
ou Argiles endurcies, vbrtes et violettes, Il nous paraissait très-probable que «jes
Roches rangées par nous, à raison de leur texture cristalline, dans le Groupe
hémilysien,'n’étaieni qu’une modification lbcale de la partie inférieure des Terrains
secondaires, et en traitapt de ces derniers, nous.devons, pourvu compléter e
tableau, rappeler de nouveau les principaux caractères de ces Roches problématiques.-
En partant de la montagne du Marmarovouno, ou l’identité de formation des
Marbres blancs et des Calcairjs bleus n’offre paVla moindre inceriitude, nous suivrons
cette formation jusqu’au midi de la Laconie, où elle perd, en grande parue,
les caractères qui la distinguent si bien dans la Haute-Arcadie. - :
A l’est des montages de Vervéna s’étend un plateautélevé, compose de Schistes
anciens, et supportant les riches villages de Doliana, Ca.siri efSainrfierre. Le grand
torrent de Saint-Pierre (Taunus de l’antiquité) forme sa limite orientale; son ht,
profondément 'encaissé, est creuSé entre les Schistes anciens et les Calcaires du
plateau aride des Xéro-Campi,A la base de cSx-fi, e#da»s le lit même du torrent,,
on voit des ArgUes schisteuses noirâtres,.et au-dessus des Calcaires d’un bleufonce,
reposant sur la tranche des Roches schisteqses. Le Calcaire est souvent-altéré et
divisé par des fissures tellement nombreuses qu’ontrouve difficilement un fragment
un.peu volumineux, Ce genre d'altération, très-fréquent dans toute la Laconie,
sépare le Groupe des Calcaires bleus des Groupes supérieurs, dans lsquels nen
n’annonce"l’influence des causes qui ont tellement modifié le premier. Ici, en effet,
nous trouvons au-dessus des Calcaires, bleus des assises multipliées, mais très-regu-
lïères, de CalcairS%e couleurs variées, toujours très-claires, que nous croyons identiques
à ce groupe puissant que lés Anglais ont désigné dans les Alpes et les Apennins
sous le nom de Lighl-colourei Limestone, et que nous nommerons Groupe des
Calcaires lithographiques. Ce nom nous paraît lui convenir, à raison de là finesse
et de la compacité de ses.Roches, et de cette circonstance, gui n’est sans doute pas
exclusive, que l’on y rencontre toutesdes variétés employées jusqu’ici dans lart de
là lithographie.