Cantal, Ténérîffe, Palma, etc., ont été reconnus appartenir en partie à des Trachytes
offrant des coulées inçontesta%s ; en Grèce les jTrachytes présentent? soit à San-
torin, soit à Méthana, de véritables coulées.
Quelquefois au milieu des Trachytes fragmentaires on observe des bancs continus.
avec uni apparence schisteuse qui semble indiquer une espèce de stratification;
tels sont les Trachytes bleus et lie de vin de Méthana et d’Êgine. Les carac-
t o topographiques ,fie ce Terrain doivent différer suivant le mode de structure
du de formatiooede ses Roches, dues tantôt àdes soulèvemens cylindriques droits
de masses déjà consolidées, tantôt à. des éjections incohérentes de matières sèches,
spuyent incandescentes, ou à des co"ulées de matières à l’état dé fusion. A Milo à
l’Argentière, à Polycandros, où la formation trachytique offre, comme à Santorin
de nombreux conglomératss dle y présente, à l’aspect près, tous les caractères’
physiques extérieurs des Terrains stratifiés de sédiment ordinaire.
'A g e des Trachytes. Si les caractères généraux des Terrains volcaniques et, la
nature partieqlièfe de leurs Roches sont dus plutôt-à des différences géologiques
qu’®des différences minéralogiques, plus on étudiera ces formations, et plus on
trouvera de difficultés à’ffes -séparer. Nous sommes convaincu que les caractères
minéralogiques des Roches volcaniques „auxquels on attachait autrefois tant d’importance,
tiennent beaucoup plus aux circonstancesigéologiques différentes dans
lesquelles elles se sont formées, qu’à des différences de composition. Les différences
que l’on remarque entre les Laves, les Basaltes et les Trachytes tiennent donc plutôt
au mode d’agrégation chimique ou au plus ou moins d’abondance' de cgrtains
élémens constitutifs, qu’à leur composition, qui paraît être partout à peu près la
même.1
Si c’est simplement à des causes physiques que tiennent» les difficultés qu’on |
toujours éprouvées pour classer minéralogiquement les Terrains volcaniques, ces
difficultés ne sont pas moins grandes lorsqu’il s’agit de leur assigner une époque
relative bien déterminée de formation, ou, pour parler plus juste, une époque
d’apparition à la sur&ce du sol : efi effet, il n’y a pas de raison pour que telle
espèce de Roche n’ait paru à plusieurs époques plus ou moins éloignées avant
ou après l’apparition de telle ou telle autre espèce de Roche. Ainsi les Trachytes
ont été reconnus aussi bien au-dessus qu’au-dessous des Basaltes, et bien qu’on les
regardât généralement comme de formation pltts ancienne que les Laves des Terrains
volcaniques proprement dits, ils se trouvent faire également partie des volcans
4P- Ê’est aussi l'opinion de notrù.ancicn condisciple M. Boussingault, auquel nous devons la con*
naissance des différentes Roches qui'Constituent une partie des volcans de l’Amérique méridionale
dans lesquelles nous avons trouvé tant d’analogie avec celles de la Grèce, et notamment de Santorin.
récens que des volcans anciens; en Amérique, comme en Grèce, toutes les Roches
Te jetées par les volcans actuellement en action, appartiennent exclusivement a cette
espèce de Roche.
Si le»faits historiques et l’observation des lieux nous ont montré à Santorin, à
Méthana, peut-être même à Égine et à Négrepont, des Roches trachyjiques de formation
ou d’apparition moderne, d’un autre côté nos observations nous ont aussi
démontré que leur première apparition remonte à une époque assez ancienne,
et qu’il en est des Trachytes comméides Ophiolithes de la Morée^leur apparition
paraissant résulter des dislocations successives qu’ont éprouvées les, dépôts tertiaires.
Nous avons déjà,dit, en parlant de la configuration du sol de cette contrée, que
l’apparition des Trachytes nous semblait devoir être due à la première dislocation
du dépôt des Gompholithes et être ainsi la conséquence du Système de l’Érymanthe
qui a précédé le dépôt du, Terrain tertiaire subapennin. A Égine et à Méthana,
coniple à Skyros-, les Trachytes ont redressé les Calcaires compactes dans la
direction exacte de ce Système, c’est-à-dire N. 68° à rjO° E. De plus,.on les trouve
à Égine, à Méthana, à Milo, etc., recouverts parla formation subapennine■*igiais
les Roches trachytiques ont continué à s’élever pendant les différentes dislocations
postérieures, telles que celles qui ont donnéjieu aux Systèmes Argolique, du Ténare,
Dardanique, et aux divers soj^èvemens circulaires que nous avons signalés enMorée.
Ainsi à Égine les Trachytes ont relevé sur quelques points les Argiles bleues de la
partie inférieure du Terrain subapennin avant le dépôt sablonneux coquillier qui a
succédà; tandis qu’à Méthana, entre Vromo-Limni et Kosonia, ce dépôt sableux et
les Calcaires Poros de la partie supérieure ont été relevés et disloqués.
Cependant, si l’on considère l’ensemble du Terrain trachytique dans le sud de la
Grèce, il semble1 en rapport avec le Système Achaïque ou Pyrénéen, qui est ¿antérieur
à celui de l’Érymanthe, au soulèvement duquel nous rapportons la première
apparition des Trachytes.. Ceux de Poros et une partie de ceux de Méthana affectent
exactement la direction Achaïque, N. à 6o° O., si bien indiquée par la dépression
du golfe de Lépante ; une ligne parallèle qui partirait d’Égine et passerait dans
l’isthme de Corinthé, par le torrent de Korantria ( KegavrCta.), où ont lieu des
éruptions gazeuse§ qui donnent journellement naissance à du Gypse, du Soufre, du
Sulfate de fer et des Sels alumineux, irait rencontrer les eaux chaudes de Loutro,
situées de l’autre côté de l’isthme, ef les sources thermales sulfureuses situées à
l’ouest de Lépante, dans lé défilé de Kaki-skala : phénomènes que nous croyons en
rapport avec la formation°trachytique.
Plus au sud, cette formation semble s’être également établie suivant une seconde
ligne parallèle; en effet, si l’on suppose une bande comprenant Santorin et les
rochers de Christiana, Polycandros , 'Polyno, l’Argentière , Milo, Antimilo , les