avec des cristaux d’Épidote, de Sphène et de Zircon. Toutes deux sont couvertes
de ruines et de fragmens des plus beaux Marbres de la Grèce. Les habitans de
Mycone et de quelques îles voisines y viennent, sans respect pour les arts ou les
temps passés, enlever ces restes fameux, et en font.les matériaux de leurs mesquines
constructions, quand ils ne les transforment pas en chauxl
Les autres écueils que comprend le groupe Délien, sont: ceux de Prasonisi,
Situés entre Délos et Mycone; de Tragonisi ou Dragonera, de Stapodia ou les
Frères, situés à la partie orientale de Mycone; de" Rématiari, situés dans le canal
que forment les deux Délos; de Kounélonisi ou île des Lapins, voisin de Rhénée
et enfin, ceux de Géorgionjsi ou Saint-George et de Kavaronisi ou île aux Écrevisses,
situés entre la ville de Mycone et le cap Alagomandra, pointe nord de la
presqu’île d’Anavolousa. Tous ces écueils, de même formation que les îles qu’ils
avoisinent, présentent absolument les mêmes Roches, et surtout les formes déchirées
que nous avons déjà signalées comme distinguant le groupe Délien du reste des
îles de l’Archipel. Ces formes dentelées donnent lieu à une multitude de criques
très-commodes pour les petits, bâtimens des pirates ; aussi ces parages ont-ils été
jusqu’à ces derniers temps un des principaux repaires de forbans.
Nous terminerons ce que nous avions à dire sur le groupe Délien, en faisant
observer que les Roches schisteuses y sont fort peu développées, et pour ainsi
dire subordonnées au Granite, dont elles paraissent souvent n’être qu’une simple
modification, tandis que dans les autres îles, au contraire, le Système schisteux
est très-développé et tout-à-fait indépendant du Terrain granitique.
Les îles qui viennent après celles dont nous venons de parler, toujours dans
le prolongement de la chaîne de l’Olympe, sont : la petite île de Sténosa, voisine
de Naxie et de même constitution géognostique, Amorgos, Stampalia, qui, par
ses formes dentelées et découpées, et les nombreux écueils qui l’environnent,
présente au moins une grande analogie de formes avec le groupe Délien. Saint-
Jean de Cherni avec ses écueils, et sans doute aussi une partie de Scarpanthos,
appartiennent également au prolongement de cette chaîne, qui vient se terminer,
du moins ostensiblement, à cette dernière île, après avoir parcouru une ligne
évidente d’au moins quatre cents lieues, depuis les Alpes camiques jusqu’au point
où nous sommes parvenus. Nous avons peu de renseignemens sur la constitution
géologique de ces dernières îles, où le chef de l’expédition n’eut pas le temps de
nous conduire; mais il est probable qu’elles appartiennent, comme les précédentes,
au Système des Roches anciennes. Nous savons seulement que Scarpanthos est très»
élevée, et que ses montagnes passent pour être fort riches en minéraux.
VII. NAXIE (N Cette belle île, l’une des plus grandes et des plus fertiles
de l’Archipel, représente à peu près un ellipsoïde, dont le grand axe, dirigé du
midi au sud, aurait environ dix-huit milles, et le petit, onze de lest a 1 ouest; la
direction de ses principales montagnes est N.-S. Son sol est très-hérissé, et les
Roches principales qui le composent sont des Granités, des Gneiss, des Micaschistes
et des Calcaires grenus.
Toute la partie sud-ouest de Naxie, depuis la ville jusqu’aux environs du port
Saint-Jean, est granitique. Au mouillage de Triangata c’est un Granité à Mica noir,
où dans quelques parties il y a absence presque totale du Feldspath, tandis que dans
d’autres il s’y trouve en larges cristaux, donnant à la niasse une structure porphy-
roïde ; ou bien encore dans quelques endroits ce Granité renferme de nombreux
noyaux à grains plus fins, et où le Mica devient toujours prédominant. Il passe plus
loin à une Pegmatite schisteuse, à grains fins, à structure entrelacée, qui devient
elle-même, par l’absence du Feldspam, un Quartzite blanchâtre, fibreux, ayant
un peu l’aspect d’un Pétrosilex. Cette Pegmatite offre ici un fait qui se rencontre
souvent dans cette espèce de Roche, et même dans le§.Granités; elle présente des
fissures à surfaces noires et luisantes, comme celles que laissent certaines empreintes
végétales sur les Grès ou autres Roches du Terrain houiller. Il est évident qu’ici
elles sont dues à une tout autre cause : c’est un enduit ou d’Amphibole, ou de
Tourmaline; mais plus probablement de cette dernière substance, attendu qu’elle
est la, seule qu’on trouve disséminée en cristaux dans la Roche. En Bretagne, où
l’on remarque le même fait, l’un de nous (M. Boblaye) a pu reconnaître que
c’était réellement à la Tourmaline que cet enduit noir était dû; car dans une fissure
où la substance noire s’était plus développée qu’ailleurs, il a pu y reconnaître des
cristaux de Tourmaline.
Une petite montagne, appelée Stellida, qui borne le mouillage au nord, est
toute recouverte, si elle n’en est pas entièrement composée, de Jaspes et de Silex,
qui présentent toutes les nuances entre le gris, le rouge et le noir, et qui sont
parfois à structure celluleuse, brècheuse ou arénacée. Nous n’avons pas été en
position de bien saisir les rapports de ce dépôt de Jaspes avec les autres formations
de l’île, dont il se trouve tout-à-fait isolé. L’on rencontre aussi, au pied des montagnes
environnantes, d’assez gros morceaux d’Émeril, à surface scoriacée et d’un
rouge de brique.
Le mont de Jupiter ou Dia, et par corruption, Zia, le plus élevé de l’île, en
forme à peu près le point central; il atteint une hauteur de 1007,5 mètres au-dessus
du niveau de la mer; il est, ainsi que les chaînes qui sont au sud-est, composé de
>. Voyez la carte donnée par M. le colonel Boiy de Saint-Vincent, planche V, 1 ." série.