enclavés dans le terrain de Grès vert que nous décrirons bientôt, que liés à la grande
massé des Calcaires bleus; mais il n’en est pas ainsi, des grandes Nummulithes de
Tripolitza, dont la position, quelque extraordinaire qu’elle soit, ne nous paraît
pas laisser d’incèrtitude.
Nous rapporterons encore au même étage un Calcaire tout pétri de fossiles, que
l’on rencontre partout dans les ruines de Tripolitza, mais dont il nous a été impossible
de retrouver les carrières (voyez Pl. XVII, fig. 3 et 4)- Sa pâte, d’un
blanc grisâtre ou bleuâtre, renferme une grande quantité d’univalves, dont le têt
est converti en Spath calcaire, d’un noir foncé; en sorte que la Roche polie donne
lieu à un: Marbre analogue à celui que l’on a nommé en Italie Marbre drap mortuaire,
et qui conviendrait parfaitement à la décoration des tombeaux, i
Après avoir examiné une immense quantité de fragmens,-« nous n’avons trouvé
que cette coquille univalve répandue par milliers, qui a beaucoup de rapports avec
les Mélanies, et une seule bivalve, que nous croyons une; Bucarde et-qui nous a
paru identique à un fossile rapporté par M. Dufrenoy-de la vallée de Barcelonnette,
gisement où se présentent, en outre, toutes les mêmes Roches qu’à Tripolitza.
On voit au pied de la citadelle de Tripolitza des Psammites micacés verts en
masse, plutôt qu’en couches régulières, adossés immédiatement au Calcaire bleu,
tandis qu’à un quart-d’heure vers le sud les étages B , C, D de la coupe sont bien
distinctement interposés et complètent de bas en haut la série suivante. (Voyez la
coupe de Tripolitza, PlfX, coupe t.)
A: Calcaire du Mænale, bleu, compacte ou un peu grenu, avec veines spa-
thiques et cavités remplies de cristaux; quelques grandes Nummulithes sinueuses'et
aplaties"se dessinent sur les surfaces. Les couches, très-inclinées, s’appuient vers la
plainë; ce Calcaire nous paraît identique aveG celui qui, dans toute là Laconie,
repos,ç sur le Terrain schisteux.
B. Brèche ancienne, en amas adossé au Calcaire bleu plutôt qu’en couche régulière,
pâte jaunâtre, fragmens noirs, espèce de portor; Brèche que nous avons
rencontrée dans toute la chaîne Monembasiquejà Marathonisi, au lac Phonia et
dans beaucoup d’autres localités, toujours-adossée au Calcaire bleu.
C. Calcaire schisteux verdâtre, tendre, aspect mat et terne, structure plutôt
bacillaire que feuilletée ; on le voit régner le long de l’aqueduc qui aboutit à la
citadelle; il s’appuie sur le Calcaire bleu en cotiches beaucoup moins inclinées; il
est entièrement dépourvu de fossiles. Ce Calcaire se sépare'toujours d’une manière
bien tranchée des Calcaires bleus inférieurs et par sa composition, et par la discordance
de sa stratification; tandis qu’il se' lie intimement au Système supérieur du
Grès vert, formation d’un âge plus récent, et sépai'ée des Calcaires bleus par la
grande série des Calcaires lithographiques, qui manque dans la plaine de Tripolitza.
D. Alternances très-répétées d’Argiles noires schisteuses et micacées, avec petites
couches noduleuses et très-dures de Calcaires noirs sublamellaires; Système de
couches que nous citerons plus tard dans des localités voisines, où il acquiert
une énorme épaisseur.
2?. Psammite massif, gris verdâtre ou jaunâtre, tendre, terreux, composé de
grains de Quartz, de paillettes de Mica, de Talc terreux, verdâtre, de grains de Feldspath
blanc et de quelques galets calcaires; on n’y voit d’ailleurs point de traces
de Glauconie : cette observation est générale et s’applique aux divers Grès verdâtres
de la Morée.
La pâte de cette Roche est rarement effervescente;.cependant des fragmens d’un
même bloc font souvent une vive effervescence, et se classent ainsi dans les^Ma-
cignos, tandis que la majeure partie de la Roche doit être, à raison de l’abseneè du
Calcaire, rangée dans les.Psammites.
F . Psammites schistoides verdâtres, en couches multipliéesitrès-abondantes. en
Mica blanc. Ce Système, ainsi’ que le précédent, renferme une grande quantité de
petites couches %t de veines d’un lignite brun, tachant et pulvérulent, dans lesquelles
on reconnaît bien distinctement des Fucoïdes; malheureusement la friabilité
du Lignite et de la Roche elle-même ne permet pas de les conserver.
G. Calcaire marneux vert, à structure schisteuse identique à C; alterne avec les
Psammites F , et finitfpar les recouvrir. Ces deux groupes F et G montrent cette
abondance de petits filons spathiques que nous remarquerons plus tard dans les
Couches calcaires suivantes et dans le ’Grès vert de la Messénie. A cette série
marneuse et arénacée succèdé§ en gisement concordant, une série de Calcaire de
couleur claire, composée des Roches suivantes:
H. Calcaire violet fissile, couches très-contournées.
I. Calcaire compacte, jaune clair, traversé en tous sens de veines spathiques;
le Spath est quelquefois plus abondant que le Calcaire compacte,
K. Calcaire lie de vin, traversé des mêmes veines spathiques.
L . Calcaire gris blanc, à parties cristallines se fondant dans la pâte compacte;
cette dernière Roche termine, vers la porte d’Argos, la petite chaîne de collines
sur laquelle est assise l’enceinte méridionale de la ville.
Cette .coupe peut se résumer ainsi :
i.° Calcaire bleu, à grandes Nummulithes, que l’on peut croire avoir été déjà consolidé
et redressé, et déjà flanqué de Brèches, formées de ses débris lors du dépôt
des Systèmes suivans. La discordance de stratification, jointe surtout à la présence
de la Brèche (voyez la figure î de la plancheX), rend cette opinion très-probable.
2.° Marnes noires et Calcaire marneux, noirâtre et verdâtre, avec.petites Nummulithes?
3.° Psammite ou Grès vert. 4 ° Calcaire compacte, à veines spathiques.