situés à l’extrémité supérieure des terrasses que nous venons de signaler, montrent
les cavernes et tous les phénomènes d’érosions du littoral actuel. Nous avons déjà
décrit la Caverne ou plutôt la*grande cavité comhlée par les alluvions anciennes,
que l’on observe derrière Nauplie, à la limite supérieure des Terrains tertiaires.
Il en existe de semblables à l’extrémité de deux contre-forts au nord d’Epidaure-
Liméra; lé Terrain tertiaire, revêtu d’àlluvions anciennes,.vient en affleurer le.pied
sans; y pénétrer. On remarqué ausSï^les petites cavités que nous avons Signalées
dans la zone du flot, quoique les aspérités aient pour ,1a plupart disparu. Les
grandes cavernes de l’Érasinus, au-dessous desquelles s’étendent les nappes de
Brèches ferrugineuses qui régnent autour de la plaine d’Argos, nous paraissent
encore dues à l’action de la mer des anciens rivages, quoiqu’ici les. courans souterrains
se fussent déjà pratiqué une ouverture.
Dans les rivages du Terrain tertiaire nous trouvons partout de semblables cavernes,
lorsque le sol est assez consistant dans sa partie supérieure pour ne s’être
pas affaissé. Il y ’en a un grand nombre sur la route de Gargaliano à Arcadia, et
dans tous les environs de Corinthe. gt
La route de Modon à Navarin présente deuX.niveaux de la mer bien distincts., et
tous deux d’une origine plus récente que celui auquel est dû le plateau de la Messénie.
Nous les avons décrits dans le chapitre des Terrains tertiaires (voy. page 223).
Au col situé entre Navarin et Modon, nous trouvons d’autresésignes des rivages
anciens. Ce sont , ces cavités tortueuses que nous; avons signalées sur les rivages
modernes dans la zone du flot. Toute la surface,du col est hérissée de pointes de
Calcaires compactes, perces à jour par ces cavités - rameusès qui pénètrent profondément
dans leur intérieur: elles ne diffèrent de celles, du rivage aciûel que
par la disparition des aspérités, ce qui doit être attribué à l’action des eaux allu-.
viàles, qui les a comblées de terre rouge et de fragmens. Celte zone, en quelque
sorte taraudée, s’étend dans tout le col, et elle n’est que superficielle, comme il
nous a été facile de le reconnaître dàns tous les grands escarpemens -rocheux que
présente le Calcaire compacte au-dessus et au-dessous du col, et non loin de là,
dans les fossés de Modon et de Navarin. En descendant vers le port de cette ville,
nôus retrouvons les traces d’un ancien rivage dans les lignes de Lithodomes creusées
dans le‘Calcaire tertiaire, et plus loin, à 4-0 mètres d’élévation au-dessus de la
rade, dans la Craie compacte, qui formait à cette époque, comme aujourd’hui,
une falaise verticale.
On trouve hors de la Morée de nombreuses* cavernes, que l’on doit regarder
comme littorales: telles Sont les grottes de San&Cirogprès de Palerme, situées à
la base de ïa falaise de l’époque tertiaire, et remplies de coquilles marines»et de
Brèches osseuses (Christie, Ed. new phil. journ.), celles indiquées par M. Constant'
Prévost dans le bassin de Vienne; celles de la rivière de Gênes, décrites par Saussure,
etc. Nous présumons qu’une partie des grottes du midi de la-France, situées
à la limite du Terrain tertiaire, appartiendrait encore au même phénomène.
Surfaces corrodées et Terre roug$»Le phénomène des surfaces corrodées, avec
sillons dirigés suivant les lignes de plus grande pente, se présente également
dans l’intérieur du Péloponèse avec tous les caractères que nous luiâvoris reconnus
sur le littoral dans la zonè que nous avons nommée zone Blanche. En effet,
l’action des agens atmosphériques sur les Marbres et les Calcaires compactes
de l’intérieur se réduit aujourd’hui à des fendillemens qui produisent à la longue
la destruction des parties saillantes, mais sans aucune érosion telle que celle du
littoral; et- cependant on^observe, en un grand, nombre de lieux et à de grandes
hauteurs, des surfaces sillonnées suivant les ^lignes de plus grande pente, et
montrant ses sillons ramifiés qui imitent un r'élief de montagnes; on peut même
dire qu’il n’y a que les plus hautes chaînes qui n’offrent pas quelques localités
où les Roches soient corrodées. Les seules circonstances qui distinguent ce phénomène
de son analogue sur le rivage, sont : la présenté d’une pellicule verte
qui, recouvrant uniformément le .rocher, annonce que l’action d’érosion a cessé;
la forme émoussée des arêtes et les dimensions souvent plus grandes des principaux
sillons?de plus grande pente.
Dans ht vallée qui conduit de Nauplie au port Tolon, on remarque de grands
plans de rochers, dans lesquels ces sillons ont à leur base plus ¿d’un décimètre
de largeur^et une profondeur proportionnée; ils appartiennent à un rivage dont
les produits, à quelques mètres au-dessous, sont le Calcaire récent de Nauplie,
recoùvért'-des alluvions rouges. Nous avons vu la trace de ces .sillons se prolonger
dans les trqus de la zone à cavités rameuses, ce qui annonce, qu’après^ la retraite
de la mer, l’érosion continentale, produite par Y aura marina, n’avait pas cessé
d’avoir lieu.
Ce n’est qu’à peu de hauteur au-dessus des. limites du Terrain tertiaire que ces
sillons acquièrent une aussi grande étendue; mais on les trouve en ../outre sur
presque toutes les montagnes, et ce n’est peut-être que faute d’observations suffisantes
, si nous, n’en avons pas rencontré partout? quelques traces. L’étendue du
phénomène s’explique par la grande élévation de la mer?à l’époque du Terrain
tertiaire, la forme de la Morée, découpée en archipel et recevant de toutes parts
l’action de Y aura marina, sans parler de l’accroissement d’énergie que devaient
lui donner les marées et la force du flot dans une mer alors ouverte. Nous^avons
donc constaté par les faits une destruction lente et presque générale des Calcaires
sur toute la surface de la Morée; et en-admettant pour ¡.cause l’action chimique du
Muriate de Soude sur le Carbonate de Chaux, le Fer et la Silice devaient rester