
avec un fer chaud, et on les frotte
ensuite avec de la terre à potier.
Cette castration est sans contredit bien
moins cruelle que l’autre, et devroit
bien être préférée. Mais réussit elle
comme il l’assure ? nous avons de la
peine à nous le persuader. Qu’ont, en
effet, de commun les ergots avec les
organes de la génération, si non peut
être, pour donner au Coq la facilite' de
se cramponner sur les femelles, lors de
l’accouplement ?
Les Chapons ne sont presque plus su.?
jet à la mue ; leur voix n’a plus ni la
force ni l’éclat qu’elle avoir auparavant,
aussi sont - ils bien moins empressés à se
faire entendre, ils sont tristes, mélanco.-
liques. Les Coqs les traitent durement;
les Poules les détestent; ils seroient bientôt
leurs victimes, si l’homme, qui ne
les a pas de'grade's pour être les délices
de leur société , 11e les en retiroit pour
les mettre à la besogne à laquelle ils
sont propres, et leur faire remplir le
but qu’il, s’est proposé. Cette besogne,
c’est de boire, manger, et dormir, pour
engraisser le plus promptement pOuSib.e»
Que d’hommes; sans être dans le même
état qu’eux, n’ont point d’autre métier
et visent au même but ?
EDUC A T ION DES C H A P O N S POUR
COU V E R ET CONDUIR E DES
POULETS .
Persuadé que le Chapon n etoit bon.
qu’à être mangé, on ne songeoit point
à en tirer d’autre parti; mais considérant
ja docilité on s’est avisé d’essayer * s’il ne
seroit point possible de le dresser, à
conduire des Poulets. Le procédé suivant
g complètement réussi.
Il faut choisir un Chapon gros et v i-
goureuï, loi plumer le ventre, le lui
frotter avec des orties, l’enivrer avec
une rôtie au vin, te traitement
deux ou trois jours, pendant lesquels on
le tient enfermé dans un endroit étroit;
le porter de-là sous une cage, avec
deux ou trois Poulets, qui mangent avec
lui, qui se glissent sous son ventre comme
sous leur m$rc qui calment ses cuis^
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