
Si donc , comme j’ai tout lieu de le
supposer, les climats de l’Asie tempérée
et ceux de l’Europe 11’ont point nourri
anciennement des Coqs sauvages ; nous devons
conséquemment remonter à l’époque
des premières navigations, et présumer que
la domesticité du Coq date déjà de ces
tems très reculés. Sous le régné de ce
grand Roi qui gouverna avec tant de gloire
les tribus d’Israël, nous voyons, que les
Paons formaient une conquête digne d’être
énumérée dans la liste des richesses, tant
en or qu’en ivoire dont les flottes for-
moient leur cargaison (a) : il paroit que
c’est du tems de Salomon qu’on fit la
découverte du Paon , rien donc d’extraordinaire,
que le Coq qui habite le même
pays où se trouve le Paon , ait attiré
l’attention des Hébreux.
Quoiqu’il en soit, il est certain que le
Coq de même que le Paon ont été transportés
par les hommes dans les différent
pays où ces espèces vivent de nos jours
Ça) Premier livre des Rois Çhap: X». vers 32»
en domesticité ; ils se propagent aujourd’hui
dans toutes les contrées du ’ globe.
Le Coq et la Poule sont, de tous les
oiseaux domestiques 9 ceux qui nous sont
■ de la plus grande utilité ; ils nous payent
avec usure de tous les soins qu’on a
mis, et qu’on met encore journellement, k
leur reproduction ; l’homme non content
de l’utilité et des agréments dont ces
oiseaux le font jouir, par un goût bizarre
et souvent fertile en inventions destructives
9 les a soumis à des amuseincns
barbares. Les combats de Coqs, si communs
dans l’Inde, font aussi les délices
des nations policées de l’Europe-, on voit
encore dans plusieurs pays des hommes
accourii a ces combats (a) , et risquer des
O ) Ce genre de spectacle plait beaucoup sur
Anglais et encore plus aux Anglo - Américains ;
chez eux des combats de Coqs annoncés avec
solemnité, ont lieu en champ clos, à certaine*
époques de l’année, surtout pendant l’hiver.
Les combattans ont ordinairement les pattes armées
de lames tranchantes ; presque toujours