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P A O N B L A N C .
Pavo cristî t'.’.s albus. L a t k.
L A blancheur du plumage dans les oiseau}?
ainsi que des poils dans les quadrupèdes, a
souvent donne' lieu à. des méprises graves,
il est cependant à pre'sumcr que le froid du
pôle glacial doit influer puissamment sur
toutes les productions de la nature, puis
qu’il paroit contraire à l’entier développement
de la géne'ration: les plantes mêmes sont
plus petites et naines dans ces contrées;
les hommes y sont d’une taille beaucoup
inférieure, comparés avec les- habitans des
régions tempérées; on y trouve aussi des
animaux dont la livrée principale est d’un
blanc pur, cette couleur y est répandue en
plus grande abondance sur le plumage des
oiseaux que par tout ailleurs; mais la majeure
partie des quadrupèdes et des oiseaux de ces
pays, n'ont cette livrée blanche en partage
que durant la saison hybernale ; le Lièvre,
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fHermine, le Rat et d’autres quadrupèdes
reprénent en été leurs couleurs ordinaires et
telles que nous les voyons dans les contrées
tempérées; il existe cependant peu de quadrupèdes
qui sont constamment et totalement
blancs; l’Ours polaire et le Furet sont je
crois les seuls animaux vivipares, dont la
fourrure ait une blancheur constante ; nous
retrouvons à peu près les mêmes exemples
dans les oiseaux; la plupart changent de livrée
à l’approche de l’été; les espèces de Lagopèdes
ne sont blancs qu’en hiver, encore conservent
ils dans cette saison leur queue composée
de pennes noires. Plusieurs autres oiseaux
du Pôle Arctic ont la majeure partie
de leur plumage d’un blanc pur : ceci prouve
bien que la couleur blanche répandue principalement
sur les animaux qui habitent ces
contrées, est propre au climat glacial ; de même
que les couleurs brillantes peuvent être considérées
comme des dons accordés aux régions
chaudes, et produites par. l’influence d’un
soleil ardent; mais ceci ne prouve pas,
qu’un oiseau originaire des régions de la
zone torride paré des couleurs les plus