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 la  volaille,  on  mêloit  à  la  pâtée  destinée 
 à  l’engraisser,  des  dragées  au  musc,  à  
 l’anis  et  d’autres  drogues  aromatiques,  en  
 Angleterre,  on  fit  une  pâtée  composée 
 de  farine  d’avoine  et  de  thériaque.  On 
 vit  une  de  nos  -reines  dépenser  quinze  
 cents  livres  pour  engraisser  trois  oies,  
 dont  elle  vouloit  rendre  les  foies  plus  
 délicats, 
 On  sent que  cette  méthode,  qui  ne 
 pouvoit  être  employée  que  par  des  gens  
 très-riches,  ne  fit  pas  fortune  chez  les  
 cultivateurs,  et  qu’elle  dut  passer  comme 
 une  mode. 
 Cependant  nous  croyons  qu’on  doit  reprendre  
 cette  ancienne  idée,  mais  en  
 mettant  plus  de  sagesse  et  d’économie  
 dans  son  exécution.  Nous  croyons  qu’il  
 seroit  très  important  de  rechercher  et  de  
 reconnaitre  les  substances  communes  qui,  
 ajoutées  à  la  nourriture  de  la  volaille*  
 peuvent  la  rendre  plus  fine  et  plus  savoureuse. 
 En  effet, Si  lés  grives  sont  excellentes 
 lorsqu’elles  mangent  du  raisin,  si  leur 
 chair  est amère  quand  elles  ne  trouvent 
 que  des  baies  de  genièvre,  si  les  merles  
 soint  moins  bons  à  manger  lorsqu’ils  v ivent  
 de  grains  de  lierre ;  s’il  y  à  tant 
 de  différence  entre  le  l’apin  qui  vit  de  
 chou  et  celui  ’qui  broute  le  serpolet,  :  que  ne  
 doit  On  pas  espérer  en  faisant  entrer  dans  
 la  nourriture  des  Poulets  des  substances 
 capables  de  modifier  avantageusement  la  
 saveur  de  leur  chair?  ne  sait  on  pas  
 déjà  que  des  Dindes  qui  avoient  mangé 
 beaucoup  de  feuilles  d’oignons,  avoient  une  
 chair  d’un  goût  exquis ;  tandis  que  d’autres, 
   qui  avoient passé  la  forêt  de  Fontainebleau  
 et  mangé  du  genièvre  ,  en 
 avoient  une  très  desagréable?  - Ne  sait-on  
 pas  que l’ortie  grièçhe  ,  le  persil,  le 
 fenouil,  la  chicorée  sauvage,  la  millefeuille,  
 Pail,  introduits  dans,  la  pâte'e  des  Dindonneaux, 
   ont  changé  avantageusement  la  saveur  
 de  leur  chair?  Ne  soit-on  pas  enfin  
 que  les  Poulets  dans,  la  nourriture  desquels  
 entre  du  phosphate  calcaire,  deviennent  plus  
 ibrts,  et;  leurs  os  plus  solides ?