
Chez tout les oiseaux la faculté' du vol
et son plus ou moins de rapidité, dépend-
en grande partie de la longueur des .grandes
pennes alaires, ou rémiges; c’est à
l’aide de ces pennes (qui d’ordinaire sont
les plus fortes, et dont les baguettes sont
les plus roides), que l’oiseau peut modérer
son vol, et a la faculté de se rabattre
plus ou moins promptement; les autres
pennes implantées dans le grand os de l’aile,
appelées pennes secondaires , aident aussi
puissamment à le soutenir ; et les couvertures
couchées par étage sur ces pennes,
contribuent encore à affermir celles-ci, et
opèrent une plus grande force à l’action
du vol. C’est par cet arrangement mécanique
que les ailes peuvent fendre et frapper
l’air, et servir à l’oiseau de point
d’apui continuel, pour s’élever à son gré,1
et pour mieux aider $ a son mouvement
progessif dans l’air. Tous les oiseaux de
haut-vol, ceux qui sont obligés de rabatte
avec célérité, et tous ces oiseaux qui
sont forcés à faire de longs voyages, et
qui ont un vol soutenu, se? trouvent
particulièrement pourvus de rémiges longues
et fortes.
Les Gallinacés qui sont oiseau pesants,
dont les ailes peu propres au vo l, ne leur
permettent ni de parti: promptement, ni
d’accélérer leur marche, ni de se rabattre
brusquement ou de sélever à une haute
distance dans les; airs, ont presque tous
les rémiges plus courtes que les pennes
secondaires*, dans- le plus grand nombre,
les ailes dépassent de fort peu le croupion;
c’est d’apres ce caractère que les Gallinacés
ont été désignes par la dénomination de
brachiptères, ou oiseaux a ailes courtes.
Mais, il n’est point d’oiseaux dans la
grande famille des Gallinacés, dont les ailes
soyent si- peu propres ou vol que celles
de l’argus mâle; les grandes pennes ou
rémiges sont non seulement plus courtes que
les secondaires, mais tellement dispropor-
données, que l’on soroit tenté de considérer
cette conformation, comme une erreur de la
! nature.
En effet les pennes -secondaires; sont
trois fois plus longues que les premières