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 longueur,  des  baguettes  très  foibles^  et  manquent  
 ces  rangées  de  plumes  appelées  
 couvertures ,  ajoutez  y  [la  pesanteur  de  
 l’oiseau,  sa  large  queue,  au  centre  de  laquelle  
 se  trouvent  implantées  deux  grandes  
 et  larges  plumes  qui  excèdent  les  autres  
 de  plusieurs  pieds,  et  il  ne  sera  pas  difficile  
 d’après  cet  exposé,  de  conclure*  que  
 l’argus  est  jusqu’ici  non  seulement  unique  
 dans  son  genre  ,  mais  qu’il  est  le  seul  
 de  tous  les  oiseaux  connus  ,  chez  qui,  
 une  disproportion  aussi  remarquable  ait  lieu. 
 11  n’est  guère  surpreant  qu’un  oiseau  dépourvu  
 des  membres  qui  sont  destinés  k  le  
 souenir  dans  l’air,  tels  que  les  Casoars  et  
 les  Autruches;  ou  d’autres,  qui  manquent  
 à  ces  parties  un  nombre  asséz  considérable  
 de  grandes  pennes,  tels  que  les  Manchots  
 et  les  Pingouins,  soyent  attachés  à  la  terre  
 ou  confinés  dans  les  abymes  de  la  mer;  
 mais  on  est  bien  plus  surpris 9  en  voyant  
 un  oiseau  pourvu  de  grandes  ailes,  oii  plutôt  
 d’énormes  évantails,  être  si  peu  propre  
 à  se  porter  au  loin  dans  les  airs,  L’Argus 
 «Court  plus  qu’il  ne  vole,  scs  pieds  assez  longs  
 l’y  rendent  propre ;  il  est  encore  puissamment  
 sécondé  dans  cette  action,  par  l’usage  
 qu’il  fait  de  ses  ailes  ,  dont  le  mécanisme  
 répond  au  mouvement  des  rames.  C’est  en  
 étendant  et  en  aigitant  ces  évantails,  quil  
 parvient  à  accélérer  la  vitesse  de  sa  course ;  
 la  faculté  du  vol  ne  lui  est  cependant  
 pas  entièrement  refusée,  il  s’élève  quelquefois  
 ,  mais  son  vol  est  alors  pesant  et  
 peu  soutenu. 
 Suivant  le  témoignage  de  Mardsen,  l ’A rgus  
 habite  dans  l’Ile  de  Sumatra  •>  on  le  
 trouve  également  dans  le  midi  de  l’Inde  
 et  particulièrement  dans  les  royaumes  de  
 Pegu  de  Siam,  et  de  Cambôge;  il  est  
 très  -  abondant  aux  environs  de  Malaca.  
 Latham  et  Sonnini  nous  disent,  que  les  
 Argus  sc  trouvent  dans  la  Tartane  Chinoise  
 ,  mais  ces  auteurs  donnent  une  description  
 si  défectueuse  de  notre  Argus,  
 qu’on  a  de  la  peine  à  '  l’y  réconnoître.  
 ÎSle  seroit — il  pas  probable,  quils  ont  été  
 mal  informés  concernant  le  lieu  ou  habitent  
 ces  oiseaux?  Je  ne  veux  pas  nies  
 Tome,  11, b  y