
deux adversaires sont en présence ; ils'ont
les plumes hérissées, le Coü tendu, lu
tête basse, ie bec en arrêt ; ils s’observent
en silence avec deS yeux fixes et
-étinecîans. Au moindre mouvement de
l ’ un d’eax ils- partent ensemble, ils sà
dresfent, ils s’élancent, ils se choquent
et répètent la même manoeuvre jusqu’à ce
que le plus adroit et le plus fort ait déchiré
la crête de son ennemi, l’ait renversé
à coups d’ailes, ou l’ait poignardé de scs
éperons;
Cette disposition des Cocfs à se battre
entre-eu x, à toute outrance, sur-tout
quand ils ne sont point accoutumés à vivre
ensemble et qu’ils se rencontrent pour ia
première fois , le courage , l’opiniâtreté
qu’ils font paroitre dans cette lutte Souvent
terrible, ont fait naitre aux Anglais l’idée
de donner en spectacle public ces combats
de Coqs. C’cSt l’espèce de tragédie qii’ils
paroissent aimer de préférence. Les fastes de
ce spectacle font mention d’une sympathie
bien singulière entre deux Coqs. Ils avoient
battu successivement tous les autres, oh ne
put jamais les faire battre ehtr’eux, malgré
les stimulans des passions les plus haineuses.
Il est des Coqs qui, par excès de tent-
péramment, sont hargneux, querelleurs; ils
fatiguent les Poules sans les féconder. Jaloux
du bonheur des autres, ils troublent toiis leé
ménages des autres Coq§. Pour calmer Ces tur-
bulens le moyen est simple-, on leur fait passer
le pied dans le milieu d’un morceau de cuir
taillé en rond; ils deviennent aussi tranquilles
que les hommes qui ont les fers
aux pieds, aux mains et au cou.
Le Coq aime la propreté ; il est soigneux
de sa parure * on le voit souvent 'occupé
à se peigner, à polir, à lustrer ses plumés
avec son bec. Si, Comme lé rossignol et
la fauvette, auxquels l’amour a fourni des
sons mélodieux, il n’a pas l'ambition de
briller par son chant, au moins on peut
croire qu’il est singulièrement jaloüx de
montrer qu’il à la voix très-haute, très
perçante et très e'tenduë. En effet, lorsqu’il
a chanté il écoute pour savoir si oïl
llli répond; en entend-il un autre, il recommencé
aussiwtôt, et il semble le défier
Tome II, j