
 
        
         
		d'élever  sa  voix  au  dessus  de  la  sienne.  
 Souvent  dans  une  nuit  obscure  ce  chant  
 répété  à  l’envi  par  tous  les  Coqs  d’un  
 village,  a  heureusement  frappé  les  oreilles  
 du  voyageur  égare,  et  l’a  aidé  à  mieux  
 diriger  ses  pas. 
 On  pense  assez  généralement  que  le  Coq  
 n’est  point  destiné  par  la  nature  à  partager  
 les  sollicitudes  de  l’incubation  et  de  l’éducation  
 des poussins  ;  mais  nous  voyons 
 qu’en  observant  les  choses  de  plus  près,  
 on  cessera  d’adopter  cette  opinion.  En  
 effet,,  comment  dans  l’état  sauvage,  si  le  
 Coq  n’e'toit  point  attaché  à  une  seule  femelle  
 ,  celle-ci  pourrait  elle  couver,  et J  
 cependant  aller  chercher  sa  vie.  Cétte 
 impossibilité  pour  la  Poule  de  pouvoir  faire  
 alors  ces  deux  choses  sans  le  secours  du  
 Coq,  prouve  sans  réplique  qu’elle  jouissoit  
 alors  de  ce  secours.  De  qu’elle  manière  
 a - t - i l   perdu  ses  moeurs  et  ses  habitudes? 
 Comme  on  les  perd  par  la  civilisation,  
 comme  on  est  -amené  à  les  perdre  par 
 lésclavage ;  mais  est  il  vrai  que  le  Coq  
 domestique  ait  entièrement  perdu  les  senti-,  
 mens  qui  caractérisent  un  époux  constant 
 D E S   ' C O Q S .   t | t 
 et  un  père  tendre?  On  aura  peine  à  se  le  
 persuader,  en  observant  :  
 i°.*  Que  le  Coq  attire  quelquefois  une  
 de  ses  Poules  dans  . un  coin  ,  que  la  il  
 remue  la  paille  qu’il  y   trouve,  qu’il  fait  
 un  nid,  qu’il  s’y  couche,  qu’il  semble  
 inviter  sa  femelle  à,  y  pondre -,  en  lui  
 vantant  la  commodité’  de  ce  lieu. 
 a*.  Qu’il  va  quelquefois  se  percher  sur  
 le  bord  du  nid  où  pond  sa  Poule  Mb rite  
 pour  lui  offrir  ses  services,  paroissant  disposé  
 à  oublier  pour  elle  ,  à  lui  sacrifier  
 toutes  ses  autres  Poules  ;  et  à  si  comporter  
 entièrement  comme  les  oiseaux  qui  
 n’ont  qu’une  femelle. 
 A  ces  deux  observations  qui  présentent  
 les  traces  des  anciennes  moeurs  du  Coq  
 sauvage  ,  et  qui  font  connoitre  que  l’art  
 des  hommes,  que  l’état  actuel  du  Coq  ne  
 l’ont  pas  complètement  dénaturé,  on  peut  
 joindre  les  témoignages  évidens  de  la  prédilection  
 qu’il  a  toujours  pour  une  de  ses  
 jeunes  et  belles  Poules. 
 On  le  voit  sanscessé  la  combler  de  faveurs, 
   de  présens  et  d’égards.  Ou  réi 
   2.