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 verte  pendant  longtemps  d’une  neige  épaisse \  
 ces  oiseaux  pondent  et  élèvent  leurs  petits  
 dans  les  bois 5  ceux-ci  prennent  bientôt 
 un  naturel  plus  sauvage,  ils  sont  toujours,  
 inférieurs  en  taille  aux  Coqs  et  aux  poules,  
 totalement  domestiques',  ne  prennent  pas  
 autant  de  graisse,  mais  en  revanche,  leur  
 chair  est  plus  agréable;  le  plumage  se  
 ressent  aussi  après  quelques  générations  de  
 cet  état  plus  sauvage  ;  les  plumes  sont  
 généralement  moins  larges,  les  huppes  et  
 4a  queue  sont  moins  touffues,  cette  dernière  
 est  moins  relevée,  et  sa  forme  
 approche  beaucoup  de  -cçllg  que  je  viens  
 de  faire  observer  dans  le  Coq  sauvage 
 Bankiva,  de  Java  ;  cette  circonstance  vient  
 à  l’appui  de  mon  opinion  sur  l’origine  
 de  l’espèce  du  Çoq  villageois  et  de  ses  
 Variétés. 
 Buffon  nous  apprend  que  le  Coq  a  beau«  
 eoup  de  soin  et  même  d’inquiétude  et  de  
 soqci  pour  ses  poules  ;  il  ne  les  perd  
 guère  de  vue;  il  les  conduit,  les  défend,  
 les  menace,  va  chercher  celles  qui  s’écartent, 
   les  ramène,  et  ne  se  livre  au  plaisir1 
 de  manger  que  lorsqu’il  les  voit  toutes  
 manger  autour  de  lui;  à  juger  par  le& 
 différentes  inflections  de  sa  voix,  et  parles  
 différentes  expressions  de  sa  mine,  on.  
 ne  peut  guère  douter  qu’il  ne  leur  parle-  
 différons  langages.  Quand  il  les  perd,  il  
 donne  des  signes  de  regret;  quoiqu’aussi  
 jaloux  qu’amoureux,  il  n’en  maltraite  aucune, 
   sa  jaloufie  ne  l’irrite  que  contre  ses  
 concurrent;  s’il  se  présente  un  autre  Coq,   
 sans  lui  donner  le  tems  de  rien  entreprendre, 
   il  accourt  l’oeil  en  feu,  les  plumes  
 hérissées,  se  jette  sur  son  rival  et  lui  
 livre  un  combat  opiniâtre,  jusqu’à  ce  que  
 i’un  ou  l’autre  succombe-,  ou  que  le  nouveau  
 venu  lui  cède  le  champ  de  bataille  (a). 
 Je  joins  ici  la  singulière  description  que  
 Pline  a  fait  du  Coq ;  de  même  que  celle  
 tracée  par  la  plume  élégante  de  Mariduyt. 
 „   Après  le  Paon,  les  oiseaux  les  plus  
 „   sensibles  à  la  gloire,  sont  ces  actives  
 „   sentinelles  que  la  nature  a  produites  p0L:r  
 „   arracher  l’homme  au  sommeil  et  le  ren- 
 0 0   Buffon  a  /’ article  du  Coq.