
tous les avantages qu’ elle a droit d’en
attendre.
Les Poules , quoique facilement effarouchées
par le plus petit animal étranger,
s’accoutume volontiers avec tous les gens
de la ferme ; elles osent venir manger
avec tous les animaux jusque dans les
râteliers et dans les auges ; elles se pla-
ccroicnt même à la table des maitres, si
on voüloit les y souffrir. Mais fideles a
la maison qui les nourrit, et non contentes
de l’enricher tons les jours de leurs
oeufs, elles ne s’en écartent jamais, de
sorte qu’en appercevant une Poule le voyageur
qui çhercheroit une habitation est
assuré qu’elle est près de lui: à la vérité,
voraces , gourmandes et volages comme
elles sont, elles ont besoin d’être surveillées
et contenues.
Dans les maitairles un peu considérables,
la fermière a toujours un agent secondaire,
sur lequel elle se repose comme sur elle
même de tous les details minutieux et
multipliés que demande la condite de la
volaille : cet agent est ce qu’on nomme
la fille de bassecour. Pour se bien acquiter
de son emploi, il faut quelle soit
propre, soigneuse, douce, pateinte, 2droi-
tre, attentive et vigilente; quand elle rénuit
toutes ces conditions., c ’est un vrai
trésor, il faut tout faire pour le conserver.
*
Son premier devoir en entrant en fonction
, c’est de chercher à se faire aimer
de la peuplade volatile dont le Gouvernement
lui est confié ; de venir souvent
au milieu des individus qui la composent
pour entretenir la paix parmi eux, ap-
paiser leurs querelles, connoitre le carractère
de chacun, distinguer les moins farouches
en leur parlant un langùage qu’ils
entendent, en leur donnant à manger dans
la main, et leur témoignant par des gestes
caressants son affection. Que de Poules
hargneuses ont été condamnées à péril-
avant le tems, sous le conteau du Cuisinier
, qui auraient perdu leur carractère
farouche et seroient devenues sociables, si
elles eussent trouvé dans leur premier âge
plus de bienveillance de la part de la