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 sur  l’exportation  de  ce  Faisan,  le  rendront  
 toujours  rare;  ajoutez  à  cette  difficulté  à  
 vaincre,  celle  de  son  existance  au  centre  
 et  dans  la  partie  septentrionale  de  ce 
 vaste  Empire ;  et  l’on  jugera,  si  l’acquisition  
 de  cet  oiseau  est  une  tentative  facile  à  
 entreprendre.  Tout  ce  qu’il  est  possible  
 de  faire  pour  l’acquisition  d’un  couple  de  
 ces  oiseaux,  a  été  mis  en  oeuvre  par  
 mon  Père,  qui  par  sa  charge  de  Trésorier  
 de  la  Compagnie  des  Indes,  étoit  à  
 même  d’obtenir  par  la  voye  des  capitaines  
 de  vaisseaux  de  cette  Compagnie,  divers  
 objets  d’histoire  naturelle  peu  communs :  
 il  n’a  cependant  jamais  pu  parvenir  à  se  
 procurer  une  dépouille  complette  de  cette  
 espèce;  la  seule  parcelle  qu’il  ait  pu  obtenir, 
   consiste  dans  les  deux  longues  plumes  
 du  milieu  de  la  queue  ;  ces  plumes  sont  
 déposées  dans  mon  cabinet,  et  servent  à  
 comfirmer  l’existance  si  longtems  douteuse  
 d’un  oiseau  ,  qui  à  en  juger  d’après 
 cette  partie,  doit  être  une  espèce  de  la  
 plus  grande  beaute'. 
 Pour  ne  pas  donner  dans  les  mêmes  
 erreurs  que  no\ s  condamnons  dans  les  
 autres  naturalistes,  je  ne  veux  point  faire  
 mention  des  couleurs  de  cet  oiseau  :  il 
 suffira  de  dire  que  les  différentes  descriptions  
 des  auteurs,  sont  prises  d’après  les  
 représentations  qu’on  voit  sur  les  papiers  
 Chinois :  l’on  jugera  du  peu  de  vérité 
 qui  règne  dans  ces  détails,  par  l’inexactitude  
 des  couleurs  qu’on  donne  dans 
 ceu x -c i,  aux  deux  longues  plumes  du  
 milieu  de  la  queue;  les  auteurs  disent 
 que  ces  pennes  sont  teintes  de  bleu  et  
 de  rouge  ;  deux  couleurs  qui  ne  s’y  trouvent  
 point,  comme  il  est  aisé  de  s’en  
 convaincre* 
 Ce  Faisan  est  du  nombre  de  ceux  dont  
 la  queue  est  rassemblée  en  faisceau ;  c’est 
 à  dire,  que  les  deux plumes  du  milieu 
 très  rebombées  et  creusées  en  goutière 
 renversée  cachent  les  autres  pennes,  comme  
 c’est  le  cas  dans  le  Faisan  tricolor;  
 je  soupçonne  encore  que  le  Superbe  doit  
 avoir  beaucoup  d’analogie  avec  ■ cette  dernière  
 espèce.  La  longueur  totale  de  l*oi