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 le  pays  des  Illinois  jusqu’à  l’ishme  de  
 Panama:  les  oiseaux  que  des  voyageurs 
 ont  refacontre's  plus  au  midi,  et  qu’ils  
 ont  pris  pour  des  Dindons,  sont  des  
 Hoccos.  Ils  vivent  la  plupart  du  tems  
 dans  les  forêts  ;  ils  se  nourrissent  de 
 fruits  sauvages,  ceux  du  chêne  vert  les  
 engraissent  beaucoup.  Leur  chair  est  préférable  
 à  celle  du  Dindon  domestique  ,  
 à  cause  de  son  fumet,  qui  approche  du  
 fumet  du  Faisan.  Ces  oiseau  quitent  les  
 bois  au  mois  de  septembre  et  se  rapprochent  
 des  lieux  habités  ;  aussi  les  naturels  
 du  Nord  de  l’Amérique  appellent  
 cette  saison  le  mois  des  Dindons.  Ils 
 leur  font  la  chasse  en  tuent  un  grand  
 nombre,  et  les  font  gêler  pour  les  conserver  
 et  les  apporter  dans  les  établisse-  
 mens  des  Européens  :  ce  n’est  plus  que 
 fort  avant  dans  les  terres  que  l’on  rencontre  
 les  Dindons  sauvages-,  ils  sont  très  
 farouches,  et  quoique  leur  vol  soit  as  ez  
 lourd,  ils  savent  si  bien  fuir  et  se  cacher  
 que  l’on  a  de  la  peine  de  les  découvrir 
 ^eux  qu’en  élève  dans  leur  pays  natal,  
 qui  mènent  une  vie  toute  agreste  et  qu’on  
 ne  renferme  jamais-,  sont  devenus  aussi  
 foiblcs  en  un  mot  aussi  dégénérés  que  
 ceux  des  basses-cours  de  l’Europe. 
 De  tous  les.  oiseaux  de  basse-cour  le  
 Dindon  est  incontestablement  le  plus  grand:  
 sa  longueur ,  ordinaire  est  de  trois  pieds  et  
 demi,  mesuré  depuis  le  bout  du  bec  à  
 l’extrémité  de  la  queue  ;  la  hauteur  depuis  
 le  plan  des  pieds  au  sommet  de  la  tête,  
 est  de  deux  pieds  :  son  envergure  est 
 d’environ  quatre  pieds;  lorsque  les  ailes  
 sont  pliées  elles  n’atteignent  guère  plus  
 loin  que  l’ origine  de  la  queue.  La  tete,  
 et  une  partie  du  cou  ,  sont  dénués.  de  
 plûmes  et  couverts  d’une  peau  garnie  de  
 mamelons  charnus  de  diverse  grosseur  ;  il  
 s’en  trouve:  encore  de  fort  petits  sous,  
 les  plumes  de  la  partie  inférieure  du  cou;  
 et  jusqu’au  faisceau  de  crins.  Ces  -mamelons  
 sont  d’un  rouge  vif,  à  l’exception  
 de  ceux  qui  se  trouvent  sur  le  sommet  
 de  la  tête  et  de,  îa  partie  supérieure  du  
 cou,  ceux-ci  sont  variés  dq  blanc  ,  de  bleu