
 
        
         
		l’époque  de  la  domesticité  du  Paon;  nous  
 savons  qu’elle  remonte  à  la  plus  haute  antiquité, 
   puisque  les'  flottes  d&  Salomon  dans  
 leurs  courses  lointaines,  rapportaient  tous  les  
 trois  ans  des  Paons  ,  qu’on  énumérait  dans  
 ces  tems  parmi  les  richesses  dont  se  composaient  
 les  cargaisons-de  ces  vaisseaux.  Pline  
 le  naturaliste  nous  apprend  que4 ’orateur  Hortensias  
 fut  le  premier  Romain  qui  fit  tuer  un  
 Paon  pour  sa  tablé.;  lorsqu’il  donna  son  repas  
 de  réception  au  collège  des  Pontifes:  et  
 le  premier  qui ■  ait  engraissé  des  Paons  est  
 Aufidius  Lurcon,  vers  le  tems  de  la  dernière  
 guerre  des  pirates  ;  il'  se  procura  par  ce  
 moven  un  revenu  de  soixante  mille  Sesters  
 qui  font  13,500  francs.  Dans  les  festins  des  
 Empereurs  Vitellius  et  Héliogabale  on  servait  
 fréquemment  d’encrmes  plats  composés  de  
 ragoûts  de  langues  et  de  cervelles  de.  Paons,  
 |c  premier  de  ces  Empereurs  avait  coutume  
 tle  désigner  un  plat  de  ce  mets  par  le  
 nom  de  l’égide  de  Pallas.  Buffon  dit  qu’ils  
 furent  d’abord  très  rares;  à  Athènes  on  les  
 montra  pendant  trente-  ans  a  chaque  néoménie  
 ,  comme  un  objet  de  curiosité >  et  on 
 accourait  en  foule  des  villes  voisines  pour  
 voir  les  Paons. 
 J ai  examine  deux  males  du  Paon  sauvage,  
 i’un  me  fut  adressé  vivant  de  Batavia,  et  
 l’autre  se  trouve  dans  une  Ménagerie  U  
 : Londres.  Ces  oiseaux  se  ressemblent  parfaitement, 
   ils  sont  aussi  familiers  que  les  
 Paons  domestiques. 
 Je  regrette  beaucoup  de  n’avoir  pu  suivre  
 la  propagation  de  ces  Paons,  avec  les  pao-  
 nés  domestiques,  pour  observer'  dans  les  
 générations  suivantes  l’altération  dans  les  
 couleurs  de  leur  plumage :  h   Paon  qui  me 
 fut  envoyé  étant  mort  des  la  première  
 année  de  son  arrivée  en  Europe. 
 Le  Paon  sauvage-  est  un  de  ccs  oiseaux  
 uniques  pour  les1  brillantes  couleurs  dont  
 son  plumage  est  décoté  on  chercherait  
 vainement  à  mettre  d’autres  sur  les  ran^s  
 pour  disputer  ces  attributs  de  magnificence,  
 aucune  espèce  ne  saurait  rivaliser  avec  iuf.  
 s’il  est  possible  de  se  faire  une  idée  des  
 limites  de  la  richesse  que  la  nature  se  plait  
 a  1 eparidre  Sur  le  plumage  des  oiseaux  on  
 Serait  tenté  de  considérer  sous ce  rapport