
à ecarter de lui, tout ce qui pouf oit nuire, eu
porter obstacle à son bonheur.
L ’Argus qui en se promenant tranqui'.emcnt
paroit un ciseau modeste et dépourvu de
parures extraordinaires; étant conduit par le
besoin de la reproduction, : s .embellit inopinément
et dévoile comme par un charme, les
richesses d’une beauté d’autant plus ravissante,
qu’il est d’ailleurs soigneux à cacher ses
attraits; il étale sa queue, qui de verticale
qu’elle étoit, devient herisontale; ses ailes
parsemées sur leurs barbes intérieures d'une
quantité d’yeux se déploient, et en les écai-
tant du corps l’oiseau prend plus de trois pieds
de terrain'; la tête etle cou se colorent du plus
bel incarnat; par l’attitude fiere, le pas giave
et cadancé il semble orgueilleux, des richesses
qu’il se plait à étaler aux yeux dune modeste
compagne.
Le Coq, ne paroissant connoître d'autres
coûts et meme oubliant ses besoins particu-
liers, se précipitant l’oeil en feu vers son
sérail, semble menacer tout ce qui paroit
porter obstacle à sa jouissance; de ses yeux
étincelants fixant son ennemi, il se fait
feÜR L ’ORDRE DES G A L L IN A C E S , i j
redouter dans son domaine, et sa figure
altière semble lui assurer la victoire.
Le Tétras oubliant de veiller à >sa sûreté
individuelle , s’étourdissant par le désir
dont il est possédé, ne voit que leS
objets auxquels s’adressent ses cris
amoureux ; tout lui paroit indifférent dans
îa nature, hormis celles qui dans ces instants
captivent tous ses sens-, souvent au milieu
des plus doux ébats, le coup meurtrier
l’avertit trop tard de -cet oubli.,
Les Peintades, les Faisans et les Pénélope^
redressent leurs plumes * leurs joues se
colorent du plus bel incarnat, et ces parties
ainsi que les barbillons en s’alongeant ajoutent
des grâces à la beauté d’un plumage éclatant;
.enfin, c’est dans le tems des amours, que
les Perdrix et les Cailles se livrent des
combats opiniâtres et meurtriers.
L’anatomie trouve aussi sa part dansv~Rétudc
des Gallinacés. Ces oiseaux occupent dans
la classe ailée la place que les quadrupèdes
ruminans tiennent parmi les mammifères. Mr.
Virey dans l’édition du Buffon de Sonnini
•bserve que l’analogie est frappante, sur tout
Tome I I b