
les chambres inférieures de chaque fôur sur
un lit de paille hachée et de poussière ;
mélange qu’ Aristote a peut-être pris pour
du fumier : on place dans les rigoles des
pièces supérieures, la braise allumée résultante
de la combustion des mottes de fumier,
et qu’on retire du fourneau où nous
avons dit qu’on la préparoit.
Après quelques instans on ferme les portes
des deux pièces, et seulement les ouvertures
qui sont aux voûtes des chambres’
supérieures.
La braise achève de se consommer, on
la renouvelle deux ou trois fois le jour et
autant la nuit, avec la même précaution
à cliaquefois de déboucher un instant le
trou de la voûte, soit pour renouveller
l’air , soit pour garantir les oeufs de la
première impression de la chaleur.
On continue ainsi le feu pendant dix
jours ; une longue expérience , un tact
exercé , l’application des oeufs contre les
paupières, voilà des thermomètres dont on
se sert en Egypte pour le diriger , pour
avoir toujours la même température.
Pendant cet espace de tems on retourne
'souvent les oeufs * on les examine , on
sépare ceux qui sont gâtés et ceux qui
sont clair.
Le onzième jour, on organise la seconde
couvée, c’est-à-dire qu’on place de nouveaux
oeufs dans les loges inférieures des
six fours laissées vides lors de la première
couvée, et qu’on remplit de braise allumée
les rigoles de leurs loges supérieures.
Mais aussi-tôt que le feit est allumée
dans ces fours, on le cesse dans les autres,
de manière que les oeufs de ceux-ci
ne sont plus échauffés que par le feii
nouvellement allumé dans ceux-là, et qu’ils
n’en reçoivent la chaleur que par les
fenêtres latérales , que nous avons dit
exister dans les chambres supérieures dès
fours, et rester toujours ouvertes.
La seconde couvée étant ainsi organisée,
bn retire des chambres basses des premiers
fours employés, la moitié des oeufs, pour
l’étendre sur le planche* des chambres hautes
: on fait ce '.changement , pareeque
les oeufs exigent d’autant plus de soins
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