
la pâte et l’oblige à sortir par le bout'
du tuyau courbe que l’engraisscur tient
dans le bec de l’oiseau, au dessus de la
langue. Il a soin de retirer le Poulet a
l’instant qu’il sent qu’il a pris assez de
nourriture; s’il a de'passé la dose convenable,
il le fait dégorger dans un vaisseau
place' an - dessous de la machine pour l’empêcher
d’étoufîcr.
Chaquefois qu’on se sert de l’entonnoir,
on a soin de le laver à l’ eau fraiche, dans
la crainte qu’il n’ y reste de la mangeaille
qui s’aigriroit.
Les Poulets nourris de cette manière,
qui convient surtout aux marchands de
volaille, sont, an bout de huit jours,
bien blancs et d’un goût excellent; en
quinze jours, ils ont acquis leur plus
haute graisse.
Il y à des personnes qui ajoutent à lâ
nourriture prescrite un peu de semence
de jusquiame, dans la vue de la rendre
somnifère; mais il reste à savoir si cette
semence partage réellement les propriétés!
de la plante d’où elle provient. D ’autres
d’orties >
D E S C O Q S ;
y mêlent des feuilles et graines
séchées et réduites en poudre.
Enfin, au lieu de mettre les Chapons,
les Poulardes ou autres volailles dans des
épinettes, plusieurs les enferment dans des
cabas suspendus en l’a ir, et faits de tell«
manière que d’un côté leurs têtes sortent
dehors, et de l’autre leurs croupions 4
ainsi empaquetés, immobiles, ils mangent;
dorment et digèrent à peu près comme
dans l’épinette.
Anciennement, sous prétexte de les délivrer
de la vermine qui, pendant l’opération
de l’engraissement, les tourmente et
èn empêché les efiets ; ou les éplu-
moit sur la tête 3 sous le ventre et sous
les aiieSi
Enfin la gourmandises avoit tellement
rendu féroce et si peu avisé, qu’au lieu
de les mettre, comme nous le conseillons,
dans un endroit obscur, ou leur crevoit
les yeux.
Dans le tems où la nation avoit im
goût décidé pour les épices et les aro»-
mates, on imagina de varier à son gré
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