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 cette  époque  où  un  phisicien  célébré  qui  
 venoit  d’inventer  le  . thermomètre ;  >  c’est  a  
 dire  l’instrument  le  plus  propre  à  diriger  
 la  température  nécessaire  à  l’opération  de  
 la  couvaison  artificielle,  Reaumur,  se  
 charge  de  recueillir  tous  les  renseigne-  
 mens  des  voyageurs,  de  les  comparer  
 entr’eux ,  de  les  accorder,  de  répéter  
 tous  les  procèdes  de  cet  art,  afin  ce  
 pouvoir  l’établir  définitevement  en  France.  
 Malheureusement  il  s’étoit  glissé  dans  toutes  
 les  descriptions.  de  nos  voyageurs, 
 des  erreurs  que  Réaumur  et  les  autres  
 phisiciens  après  lui,  prirent  pour  des  défectuosités  
 de  Fart  lui  meme.  Réaumur  
 ne  pouvoit  révoquer  en  doute  les  succès  
 qu’on  en  obtenoit  en  Egypte;  mais  il  se  
 persuada  qu’ils  étoient  dûs  à  la  température  
 de  ce  pays ;  il  jugea  qu’il  seroit 
 impossible  d’en  obtenir  de  pareils  en  
 France,  où  le  climat  ne  pourroit,  comme  
 en  Egypte,  corriger  les  prétendus 
 vices  des  procédés.  En  conséquence,  au  
 lieu  de  suivre  sa  première  intention,  
 celle  de  perfectionner  la  méthode  Egyp- 
 D E S   C O  Q  S;  m 
 tienne,  il-  en  chercha,  une:  autre«  .  ü  en  
 trouva  deux  qu’il  présenta  au  publie  
 comme  plus  commodes,  ■ moins  coûteuses 
 et  pins  sures  que  celle  des  Egyptiens. 
 La  première  eonsistoit  à  plonger  debout  
 dans  une  masse  de  fumier  en  fermentation, 
   des  tonneaux  plâtrés  intérieurement,  
 dans  lesquels  il  plaçoit  des  oeufs  rangés  
 dans  des  corbeilles  suspendues,  ou  bien  
 à  couvrir,  à  envelopper  de  fumier  de  
 grandes  et  longues  caisses  couchées,  peintes  
 ou  goudronnées  à  l’extérieur,  garnies  
 en  plomb  à  l’intérieur,  ayant  une  de  
 leurs  extrémités  enchâssée dans  un  mur, 
 et  s’ ouvrant  dans  une  pièce  que  ce  
 mur  séparoit  du  fumier. 
 C’est  par  cette  ouverture  qu’il  glissoit  
 de  petits  chariots  à  roulettes  contenant-  
 des  oeufs. 
 Il  tenoit  toujours  dans  ces  fours  horizontaux, 
   comme  dans  les  verticaux,  des  
 thermomètres  pour  juger  de  la  température  
 qui  y  régneit,  pour  savoir  quand  
 il  étoit  nécessaire  de  l’élever  ou  de  rabaisser* 
 Tom.  II. è