
dessein de rendre plus durable le feu qu’on
fait sur cet grille, Bonnemain renverse
dessus une boîte cylindrique en cuivre,
remplie de charbon, et qui est fermée
à sa partie supérieure par un couvercle
luté, c’e s t-à -d ire qu’il fait de son fourneau
un athanor. Et pour avoir une
température plus uniforme, il bouche l’extrémité
du cône qui reçoit et par oû on
retire les cendres, et il y ajoute à une
porte latérale placée plus bas que le
grille, le régulateur du feu, dont il
est l’inventeur et que tout le monde
connoit.
Les choses ainsi disposées, Bonnemain
Choisit les oeufs les plus nouveaux qu’il
peut trouver, ceux dont le vide est le
moins considérable et ne change point de
place, ceux qui ^proviennent de Poules
ayant des Coqs vigoureux, ceux surtout
qu’on a retirés des. paniers aussi-tôt qu’ils
ont été pondus, et sans attendre que le
séjour que fait chaque Poule pour pondre
dans le nid commun ait donné aux germes
des premiers oeufs ce, mouvement de
vie qu’il est dangereux qu’ils aient reçus
lorsqu’il ne doit point-être aussi-tôt entretenu
par une incubation continuée pendant
tout le tems convenable ; Bonnemain
expose ces oeufs à une température de
j g à 16 degrés, et les place aussi-tôt
dans les tiroirs de son étuve déjà échauffée
à 32 degrés, à l’aide de l’eau en
■ circulation dans les tuyaux dont nous
avons parlé-, malgré la température à laquelle
sont élévés ces oeufs avant d’être
introduits dans létuve, il se chargent,
aussi-tôt leur entrée, d’une vapeur humide
qui ne se dissipe qu’au bout de
vingt-cinq à trente minutes, et qui annonce
que l’air n’y est point trop desséché.
Deux ou trois jours après l’introduction
des oeufs, Bonnemain les passe
à la lumière, et reconnoit à une ombre,
qui y flotte qu’ils sont fécondés-, au
bout de dix jours il sent à la chaleur
généralement répandue dans les oeufs, que
les germes sont en vie ; il retourne
souvent les oeufs pendant le tems de
l’incubation, suais U aide le moins possi