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 de  son  espèce1,  il  tache  par  des  soins  assidus  
 ,  souvent  même  par  un  rafinement  de  
 stratagèmes,  à  étendre  le  cercle  borné  de  son  
 savoir  ;  ici  en  s’obstinant  à  pénétrer  dans  
 les  entrailles  de  la  terré  pour  y   lire  les  
 secrêts  de  la  création  renfermés  dans  le  sein  
 du  globe ;  là  pour  tâcher  de  se  procurer  des  
 notions  plus  parfaites-  sur  les  êtres  organisés  
 qui  l’entourent;  mais  ceux-ci  en  reconnoissant  
 le  tyran  de  la  nature  disparoissent  devant  lui;  
 les  uns  par  la  rapidité  de  leur  course ;  
 d’autres  en  parcourant  le  fluide  des  airs ;  
 quelques  uns  en  se  cachant  dans  des  retraites  
 Souterraines;  d’autres  enfin  en  s’enfonçant  dans  
 la  profondeur  des  abymes  ;  ceux  que  la  
 nature  a  doué  d’une  force  étonante  et  d’un  
 courage  indomptable  évitent  cependant  le  
 fier  regard  de  -l’homme;  ceux  dont  les  
 masses  énormes  sembleraient  capables  de  
 l’anéantir  par  le  plus  léger  contact,  craignent  
 sa  présence;  ils  se  retirent  dans  les  affreux  
 déserts  ou  ce  maître  curieux  n’ôse  à  son  tour  
 adresser  ses  pas  indiscrêts;  ces  vastes  
 solitudes  triomphent  bien  mieux,  que :  la 
 SUR  L’O R D R E   DES  G A L L IN A C E S .   3  
 puissance  des  armes  et  Je  courage,  des  vaincs  
 tentatives  qu’il  fait  pour  les  franchir. 
 Des  êtres  moins  partagés  du  côte  de  la  force  
 doivent  paraître  plus  exposés  aux  perquisitions  
 de  l’homme  ;  mais  ceux - ci  ont  obtenu  en  
 compensation  une  plus  grande  perfection,  
 d’instinct;  pas  des  ruses  qu’il  n  est  point  
 encore  parvenu  à  déjouer  complçtt.ement,  
 ils  savent  se  soustraire  a  son  oeil  observateur  
 en  franchissant  d’énormes  précipices,  ou  
 choisissant  pour  demeure  les  régions  inaccessibles, 
   dont  les  pitons  couverts  de  frimats  
 et  de  glaces  éternelles  s’élèvent  jusques  vers  
 les  cieux. 
 D’autres  animaux  se  cachent  ou  habitent  
 dans  ces  antres  profonds,  ou  l’oeil  de  l’homme  
 ne  sauroit  les  suivre  ,  bien  moins  peut- i l  
 espérer  de  trouver  des  moyens  pour pénétrer  
 assez  avant  dans  ces  vastes  forêts  qui  ne  
 tombent  que  sous  la  hache  du  temps ;  le»  
 petits  animaux  se  dérobent  par  leur  petisse  
 même;  vivant  autour  de  lui  ils  échappent  le  
 plus  souvent  à  sa  vue;  enfin  ces  êtres  
 parasites  qui  font  le  tourment  de  l’homme  
 en  se  nourrissant  habituellement  de  sa  propre 
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