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 Il  est  étonant  que  les  ornithologistes  ayent  
 «'té  induits  en  erreur  par  ce  seul  caractère,  
 de  la  blancheur  du  plumage;  tous  ces  oiseaux  
 yariés  accidentellement  de  blanc  ont  toujours  
 Je  bec  et  les  pieds  colores  des  mêmes  teintes  
 que  les  autres  individus  de  leur  espèce.  J'ajouterai  
 *»  encore  qu’il  paroit  que  la  coulcui  
 blanche,  la  ronge,  ainsi  que  la  couleur  
 jaune  du  plumage,  demande  un  laps  de 
 tems  plus  considérable  pour  parvenir  à  sa  
 perfection.  Plusieurs  especes  d oiseaux  de  îica-  
 ge,  qui  sont  plus  ou moins  blancs,  ont  souvent  
 besoin  de  quatre  années  pour  achever 
 .l’entier  développement  de  leurs  couleurs;  le  
 Loriot  à  besoin  d’un  nombre  d’années  a  
 peu-près  égal,  la  Spatule,  le  Courlis  rouge,  le  
 Phénicoptère,  ne  prennent  leurs  belles  livrées  
 qu’aprés  plusieurs  mues  et  un  tems  conside-r  
 rable-.  Mais ■ revenons  à  nôtre  sujet. 
 Biiftbn,  en  voulant  prouver  la  blanche inconstante  
 du  Paon  dans  les  pays  septcntrio7  
 naux  s’explique  ainsi.  —  ,,Lç  climat  n’influe  pas  
 moins  sur  le  plumage,  des  oiseaux  que  sur  
 le  pélage  des  quadrupèdes :  nous  avons  vu  
 „   dans  les  volumes  précédents  que  le  Lièvre,,  
 ,  l’Hermine,  et  la  plupart  des'autres  animaux, 
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 ctoient  sujets  à.  devenir  blancs  dans  les  
 .5,  pays..froids,  sur  tout  pendant  l’hyver;  et  
 „   voici  une  espèce  de.  Paon,  ,  ou  si  l’on  
 veut  une  variété,  qui  paroit  avoir  éprouve'  
 j,  les  mêmes  résultats  par  la  même  cause,  et  
 ■y,  plus  grands  encore,  puis  qu’elle  à  .produit  
 3,,  une  race,  constante  dans  cette  espèce  et  
 qu’elle  semble  avoir  agi  plus  fortement  sur  
 „   les  plumes  de  cet  oiseau;  car  la  blancheur  
 ,,  des  Lièvres  et  des  Hermines  n’est  que  
 3,  passagère,  et  n’a  lieu  que  pendant  l’hyver,  
 ainsi  que  celle  de  la  Gélinotte  blanche  ou  
 du  Lagopode;  au  lieu,  que  le  Paon  blanc  
 „   est  toujours  blanc,  et  dans  tous  les  pays  
 ,,  l ’été ,  Comme  l’hyver,  à  Rome  comme  à  
 „   Torneo;  et  cette  couleur  nouvelle  est,  
 ,,  même  si  fixe  ,  que  des  oeufs  de  çct  oiseau  
 ,,  pondus,  et  éclos  en  Italie,  donnent  encore  
 ,,  dès  Paons  blancs,  (a) 
 Supposons  pour  un  moment  l’existence  d’une  
 race  de  Paons  blancs  originaires  des  pays  du  
 .Nord;  comment  se  fait-il  1  donc  que  ces  
 oiseaux  blancs  se  trouvent  aux  Indes ?  Certes  
 ils  n’ont  pas  été  transportés  de  Suède  au 
 ( à )   Bifffon  Edit:  de  Sonnuù  y,  6 .  p*  14S. 
 d  s