Ici le sol change et devient de grès. Nous laissâmes
à i’est la montagne de Berq el-A’nâq. Sur
les 11 heures, il s’éleva un . vent chaud du sud-
ouest, qui soulevait une telle quantité de sable
et dépoussiéré, que nos chameaux ne pouvaient
pius avancer ; ces tourbillons nous dérobaient la
vue des ob jets à quarante pas de distance : ïe thermomètre
monta jusqu’à 48 degrés centigrades.
Cette tourmente nous obiigea de rester au petit
viiiage d’Egueg. Le fleuve est encore ici obstrué
de rochers : on y trouve une seconde île nommée
Kôurqos.
Le 14, nous continuâmes notre route à sept
heures. Le soi change de nouveau; il est primitif.
A une heure et demie d’Egueg, près de la route,
je remarquai une énorme masse de quartz hyalin,
isolée j qui s’élève de 50 pieds environ au-dessus
dû niveau de fa plaine : sa blancheur, qui tranche
avec là teinte des terres qui l’entourent, fa fait
découvrir de loin. J’appris que les naturels lui
donnent le nom à'A djar-Meroiieh. Ce nom plus
ou moins défiguré de Méroé semble setre conservé
parmi eux pour signifier des choses remarquables
par leur nature ; et ce rocher bizarre,
unique dans ces contrées, méritait bien qu’ils
fui donnassent un nom qui appartenait aux pyramides,
à ces monumens antiques si extraordinaires
pour eux. Je fis des recherches dans
í e s environs , m’informant de tout côté s il se
trouvait, dans le pays, des ruines d’anciens
édifices; je ne devais pas être bien foin de fa
position que d’Anville assigne à Napata. Cependant
mes démarches furent tout-à-fait vaines ; je
ne recueillis pas le moindre indice qui put me
faire soupçonner l’existence de rien de semblable
en ces lieux; et déjà la constitution géologique
des terres d’alentour m’avait suggéré la réflexion
qu’elles ne renfermaient pas fes matériaux en
près ou calcaire nécessaires aux constructions
égyptiennes. A gauche, des dT oums, dT es dT at* ti*ers ,
des acacias, nous masquaient souvent ïe»fleuve;
à droite s’étendaient d’immenses plaines désertes
et raboteuses. Le vent se leva comme la veille ;
mais il devint si terrible et si brûlant, qu’il nous
fut impossible d’aller au-delà d’el-Qoueyb, village
qui consiste en quelques maisons près du fleuve ,
dont les bords sont cultivés sur une largeur de
trois à quatre cents pas. Nous n’avions pu marcher
qu’une heure et demie.
Le 15, au. bout de deux heures de marche ,
nous traversâmes le village d’el-Koudrouâb. A
midi, nous étions à l’extrémité méridionale de