raître. Le lendemain, quoique affaibli par la
fièvre , qui ne le quittait point, il voulut aller lui-
même sur ces montagnes, et se mit à fa tête de
douze cents hommes: mais, comme il était facile
de le prévoir, les nègres ne l’avaient point attendu.
La troupe revint avec quarante esclaves seulement
: la plupart étaient des femmes avancées
en âge , et des vieillards décrépits qui n’avaient
pas pu ou qui n’avaient pas cru nécessaire de
prendre la fuite. On ne voyait pas trop, en effet,
ce que les Turcs pourraient faire de ces spectres:
mais comme on leur avait promis une piastre
d’Espagne par tête de nègre, peu leur importait
que ceux qui leur tombaient dans les mains
fussênt valides ou non.
Qu’on me permette encore une courte digression
sur les sables aurifères de Qamâmyl. J ’observerai
d’abord que cette contrée est sous
une latitude analogue à celle du Brésil , c’est-à-
dire $ par 10 à 11 degrés; for s’y trouve dans
des terrains d’alluvion, qui semblent avoir recouvert
et nivelé le sol dansForigine , et qui sont
aujourd’hui coupés par de nombreux torrens.
Des terrains de même nature revêtent les flancs
des collines, de formation primitive : leur massif
se compose principalement de roches amphiboliques
et feld-spathiques d’une belle pâte, de
roches ou pétrosilex verdâtres, du calcaire contenant
sopvent des pyrites. Les bords des torrens
et leurs lits mêmes sont les endroits où la recherche
de For se fait avec le plus de fruit :
ici, en effet, la couche terreuse s’est accrue
par les dépôts successifs qu’y ont laissés les eaux;
néanmoins son épaisseur n’est au plus que de 8
à 10 mètres, et souvent de la moitié seulement.
Ce sol de transport est en grande partie ferrugineux.
Les coteaux d’Abqouigui sont généralement
empreints d’oxide de fer-; il se montre
par-tout à leur surface. Dans la partie nord de la
province, la présence de ce minéral y est moins
commune ; c’est ordinairement dans des couches
d’argile verdâtre que For est enfermé. J ’ai reconnu
plusieurs fois, avec For, des grains de fer
sulfuré. Aucun fragment de gemme ne s’est offert
à mes regards. Sans doute en poussant les recherches
aussi loin qu’il eût été nécessaire , et
avec du temps et des facilités, on aurait entrevu
la possibilité de faire des découvertes en ce genre
bien plus précieuses. Cependant, d’après, des
essais multipliés, je me suis convaincu que les
sables de cette région, réputés les plus riches,
ne donnent au lavage| terme moyen, que quatre
III. 2