cherchai de toute part ce beau temple qui ne
le cédait en rien à celui de Khargeh, cès ruines
magnifiques devant lesquelles, à en croire les
Arabes que j’avais questionnés, je devais demeurer
en extase! Avec quelle amertume je
maudis alors mon aveugle confiance dans des
hommes que l’gxpérience m’avait pourtant appris
à bien connaître ! Mais comment être toujours
en garde contre des récits mensongers débités
avec une apparente simplicité , avec cette
bonhomie qui persuade? Nul ne sait mieux qu’un
Arabe deviner ce qui flatte les goûts de l’étranger
qui l’interroge; et comme il prévoit que la récompense
sera proportionnée à l’importance des
renseignemens qu’on attend de lui , s il ne sait
rien, il improvise un conte avec une étonnante
facilité. Heureusement, cette fois-ci, j’en avais
été quitte pour une livre de café et quelques
autres bagatelles. Sélimeh est par 21° 14' 19"
de latitude d’estime et 270 1 9' de longitude*. Les
* La latitude que Browne assigne à cè lieu , est de 22° 15',
plus d’un degre' nord que la mienne ; mais je suis qonvaincu quelle
est erronée, de même que celle du K hargeh, qu’il.d it être de
26° 25', tandis que mes observations placent ce lieu par 25° 28' 29",
position qui se rattache avec celle de Dakhel et des oasis au nord,
d’une manière irrévocable. D’ailleurs l’union constante de mes
observations de latitude entre elles, ne peut laisser aucun doute
sur leur précision.
palmiers «le l’oasis sont sur deux portions de
terrain différentes : la première où l’on arrive a
750 mètres de circonférence; elle est couverte
de végétaux herbacés, de tamarisques et de
dattiers. A 350 mètres de la, dans le nord-ouest,
est la seconde, qui occupe une étendue de mille
mètres en circonférence et offre le même aspeet
de fertilité. Au milieu est un marécage entretenu
par des sources et où croissent beaucoup de
roseaux. On peut compter dans toute l’oasis trois
à quatre cents dattiers seulement, abandonnés
aüx sôins de la nature. II y a des doums et beaucoup
de tamarisques. Dans divers endroits, en
creusant à un mètre de profondeur, on trouve de
l’eau qui est douce et bonne.
A 300 mètres dans le sud-ouest des dattiers
du sud, s’élève un rocher où sont les ruines
d’une habitation distribuée en huit petites pièces ;
les . murs sont en moellons bruts de grès , liés
avec un mortier de chaux : deux troncs d’arbre
pétrifiés forment le linteau de la porte principale
[voy. la vue, vol. H, pl. Y, fig. 1 V: on
voit sur les murailles quelques lettres grecques
ou coptes que les Arabes ont surchargées de
signes insignifians qui empêchent d’y rien reconnaître.
Mon guide me dit que, d’après la tradition
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