ce bloc, sont sculptés des captifs garrottés comme
pour être immolés et que des vautours paraissent
déchirer de leurs griffes et de ieur bec. Il est
vraisemblable que c’était sur cet escaiier, et au
pied de l’autel, que l’on immolait les ennemis
vaincus*. 'Revenant dans la pièce du centre, on
en traverse une longue qui aboutit au sanctuaire
et à des pièces latérales : celle de droite se
partage en deux-, le cabinet du fond communique
avec le sanctuaire seulement. A gauche
de celui-ci, il y a deux pièces plus grandes qui
vont de l’une à l’autre.
Ces différentes salles étaient consacrées, à la
célébration des cérémonies du culte, et je ne
pense pas qu’aucune ait servi d’habitation. Un
second mur avait été adossé au mur postérieur
de l’édifice, sans doute pour lui donner sur ce
point plus de solidité* Quelques assises seulement
qui subsistent au-dessus du sol, m’ont aidé
à reconnaître toutes les distributions de ce temple.
J’en ai dressé deux vues (voy. pl. LXII et pl. LXHI
dans le fond ). Cette division bizarre de la partie
* Jém ets ici cette conjecture, sans prétendre établir que la coutume
barbare d’immoler des victimes humaines existait en Ethiopie,
comme on en a accusé, non sans fondement peut-être, les Egyptiens
et d’autres nations anciennes. *
postérieure de l’édifice en compartimens est peu
usitée dans les temples égyptiens.
A quelques pas dans l’est du grand temple,
sous la montagne, on voit des monceaux de tessons
de vases en terre cuite, qui tous étaient de
forme conique. Je suppose qu’ils renfermaient
des oiseaux embaumés , comme ceux que l’on
trouve à Memphis, et qu’ils proviennent d’hypogées
qu’il faudrait chercher dans ce lieu ,
où l’on reconnaît des portions de murailles en
grès.
A peu de distance dans le sud-est, sur un monticule,
on trouve des restes de petites colonnes,
et Un peu plus loin, un grand nombre de frag-
mens semblables : une partie des bases de ces
colonnes, encore en place, sont sur des lignes
de six et huit et forment des carrés. Parmi ces
décombres , j’ai trouvé des piédestaux et des
ffagmens de chapiteaux , d’un travail grec et
romain. Le sol, inégal et raboteux, est couvert
de morceaux de briques cuites sur une assez
grande étendue. Je conjecture que là était l’emplacement
de la ville ancienne.
L’identité de l’ancien pays de Mèroé avec la
péninsule ou l’île de l’Atbarah, étant désormais
bien établie, on sera naturellement amené à re-
III. 1 5