de cette ville, ils trouvèrent Qumma bey, avec
quatre, cents hommes de troupes : ils s’unirent
ensemble et revinrent sur Halfây. Cette force
effraya les révoltés, qui prirent la fuite. Oumma
bey trouva le pays désert ; cependant il usa de
beaucoup de clémence, et les habitans rentrèrent
peu à peu. La plus grande partie des comestibles
qu’on , avait pillés dans les magasins de l’ar*'
mée, y fut réintégrée ; et la nouvelle qu’Ismâyl
était à Fazoql fit tout rentrer dans l’ordre.
Ici la direction du fleuve Blanc est presque
sud-ouest, et par conséquent, comme je fai dit,
il suit une même ligne avec le Nil, au nord du
fleuve Bleu. A quelque distance , on distingue
facilement les eaux du fleuve Blanc, dont la teinte
laiteuse tranche avec la limpidité de. celles du
fleuve Bleu, et qui coulent avec plus de rapidité.
A partir de Ras el-Gartoum, à l’embouchure du
fleuve, commence la province d’el-Aïze, qui
continue jusqu’à la hauteur du Sennâr. Elle est
habitée par des tribus d’Arabes musulmans,
nommés Hassânyehs, Iletsenàls, Moham-
medyehs, Djemélyêhs, qui occupent la rive
orientale: de l’autre côté sont les Magdyehs, les
Eilahouyehs, &c. Ces Arabes nomades habitent
sous des cabanes de paille. Ils vivent eu partie
de poissons, que l’on dit abonder dans cette province.
Leurs moeurs sont généralement douces;
nous les reconnaissions sans peine à leur abord
humble et honnête. Le village principal est el-
Aïze, à la hauteur duquel coule une petite rivière
ou plutôt un torrent nommékhor Abou-Qassâba,
qui vient, dit-on, d’un lieu appelé Chédère
[nom qui signifie arbres], k deux journées de
distance dans le sud-ouest. Au-dessus de la province
d’el-Aïze, est celle de Dinka, à l’est du
fleuve ; les Chelouks habitent à l’ouest. Dans le
Dinka, au nord, le sol est entrecoupé de torrens
qui sortent des montagnes de l’est et du sud-est,
et viennent grossir le fleuve. On m’en cita dix-
neuf, qui sont : el-Aouây, Oufoud, Magansa,
khor-Ramlah, el-Ahmar Ab-benhar, Saly, khor
el-Hadjar, el-Bourka , Kornoil, Oummelaye ,
khor Harbagui, khor al-Kitir, Absaïde , Ad-
Haoudieh. S’il faut en croire des habitans d’el-
Aïze, le fleuve, à quelques journées au-dessus
de Dinka, tourne beaucoup au couchant; on le
retrouve au lieu nommé Fertit, aussi habité par
des nègres païens, à quarante jours dans le sud-
ouest de Darfour. Suivant ce rapport, le fleuve
reviendrait tourner dans le nord-ouest, comme
le fleuve Bleu le fait dans le nord-est. On assure