cartouches du roi*. La face opposée du nord-
ouest est d’une parfaite conservation. On y voit
représenté le même sujet ; ia pose seule des
figures est différente ; ici elles portent des fleurs
de lotus sur la tête. On juge du bon style de
cet autel par sa coupe régulière en talus et sa
corniche. Les deux autres faces (pl. LXVI)
offrent chacune le même roi Taracus représenté
quatre fois avec son nom, levant les bras au
ciel, qui est indiqué par une ligne d’étoiles**.
Ce monolithe a 1 mètre 56 centimètres en
carré; il est terminé par une corniche cannelée;
les faces en sont parfaitement planes et polies.
Sur des parties de muraille à droite, on distingue
des restes de figures en relief d’un joli travail;
de ce côté est une chambre longue d’où l’on communique
à d’autres appartemens, ou plutôt à de
* Le même sujet et des figures semblables se trouvent sur les
côte's des chaises des statues de Memnon à Thèbes.
** Suivant M. Champofiion , l’uræus ou aspic caractérise la
royauté du personnage, plus encore la légende sculptée devant
ses im ages, comme celles de tous les souverains de l’Egypte. Cette
légende consiste en deux cartouches précédés" et suivis de divers
titres; le premier contenant le surnom, et le second le nom
propre. Lés deux parties de cette légende son t, ici comme
ailleurs, placées tour à tour devant une des images du roi : ainsi
la première de ces images a devant elle ie surnom royal, qui signifie,
le roi du peuple obéissant (serviteur du soleil et d’Es-
Æulape), vivant toujours ; et la seconde image , le nom propre ,
petits sanctuaires. A gauche de la salle du centre
est une petite pièce carrée, d’où l’on se rend à
une autre pièce longue, et de là dans une cour
au fond de laquelle est un socle ou autel en granit
gris, qui semble avoir été destiné aux sacrifices :
on voit devant lui des vestiges d’un escalier égyptien
de quelques marches, par lequel on y montait.
Le dessus de cet autel est percé de plusieurs
trous carrés, dans lesquels devaient s’emboîter
quelques pièces de fer ou de bronze. Autour
règne une plinthe chargée d’hiéroglyphes : ce
bloc de granit est très-bien dressé et poli. A
quelque distance hors du monument, je remarquai,
parmi les décombres , un bloc de grès
dur noirâtre, dans lequel on avait taillé trois
marches d’escalier, et qui a bien pu appartenir
à celui dont je viens de parler. Je suis d’autant
plus porté à lé croire , que , sur les côtés de
qui se lit : fils du soleil, Tahrak, vivant toujours. Ce nom propre
est répété en téte des colonnes perpendiculaires d’hiéroglyphes
qui ornent les côtés de chaque bas-relief; il l’était égalem ent dans
les inscriptions horizontales placées dans la frise, et qui expriment
une dédicace faite par le roi Taracus au dieu suprême Amm on-R a,
seigneur des régions du monde, dieu grand, &c. &c. Ces bas-reliefs,
dun style tout-à-fait semblable à celui des sculptures du T yphonium
, qui portent si souvent la même légende royale-, établissent
que cet autel du grand temple e s t , comme ce T yphonium , un
monument de la piété du roi Taracus. (Bull, des annonces ,1824.)