ment de cette formation dans íes provinces
de Fâzoql, de (àamâmyï, de Singué, et dans
toute la partie du pays de Bertât que nous avons
traversée. Cette constitution géologique porterait
à croire que le sol, dans ces hautes régions,
n’a pu être submergé, puisque aucun dépôt ou
résidu ne s’y présente. On peut donc en tirer
encore la conséquence que là existait une population
agglomérée, avant que les révolutions de
la nature eussent rendu habitable la basse Nubie,
FÉgypte et même Fîie de Méroé, où, comme je
Fai dit, le grès abonde.
Le 25 juin , je pus trouver une petite barque
où monta M. Letorzec : il devait accompagner
mes bagages jusqu’à Thèbes. Le 25 et le 26,
j’achevai quelques recherches dans l’île d’Elé-
phantine, j’y copiai diverses inscriptions dans
l’escalier du nilomètre. Je voulus aussi parcourir
de nouveau les ruines si remarquables de l’île de
Philæ, ses galeries, ses sanctuaires et ses portiques;
cette colonnade intérieure du grand temple, dont
M. Lepère* a donné une vue qui montre bien
l’effet des couleurs dans ces monumens.
Le 27, avec l’un de mes Arabes, je partis,
monté sur mon dromadaire, et suivis la rive orien-
* Description de l’Egypte, 4nt. vol. I, pâge-18.
C H A P IT R E L V .
taie du fleuve. Je me proposais de revoir le petit
temple qu a mon premier voyage au désert j’avais
découvert à la hauteur de Rédécieh. Le 28 au
matin, j’arrivai à Beleth el-Hadjar, village à deux
lieues au sud de Darâoueh, près duquel sont au
bord du fleuve les ruines d’une ancienne station
romaine : j’y passai les trois quarts du jour à en
lever le plan et à dessiner ce qui subsiste encore ;
travail que n’avaient point exécuté les savans de
l’expédition française, lors de leur excursion sur
ce point. Cette bourgade était entouree de murs
en briques crues , ou l’on voit encore les restes de
trois portes en pierres de taille ; on y remarque
un ancien puits, beaucoup de débris de colonnes,
et près du Nil un sarcophage en granit rose,
portant sur une face des guirlandes et des vases
sculptés dans le goût roriiain. Le nom de Beleth
Roum, que les Arabes ont conservé à ces ruines,
rappelle cçlui du peuple qui éleva les constructions
auxquelles elles appartiennent.
Le 29, nous arrivâmes de bonne heure au
village d’el-Behirah, où reste le cheykh arabe
Abou-Joubran, qui m’avait fait accompagner
dans mon premier voyage à la mer Rouge : son
fils me donna un Ababdeh pour venir avec moi
à FOuâdy eï-Kanis [la vallée du Temple], où