teur achève une figure assise; un peintre met
des coulèurs sur sa palette ; différens personnages
paraissent occupés à pétrir de la terre pour
ie mouleur. Cette réunion d’artistes, tous appliqués
à leur travail,, donne bien une idée de cette
profession qui dut avoir chez les anciens une
prodigieuse activité. Sur un autre plan, on voit
un menuisier, ia hache à la main, achevant un
coffre. Plus loin, des ouvriers verriers soufflent
dans de longs tubes pour faire enfler la matière
qui est déjà au bout en forme de vase alongé ;
d’autres travaillent à la poterie ; des charrons
sont occupés à couper le bois et à faire des roues ;
des peaussiers font subir au cuir diverses préparations,
le battent, et en font des semelles de
sandales.
J ’ai copié également tous les hiéroglyphes qui
accompagnent ces scènes. Une autre muraille
m’a offert des tableaux curieux d’hiéroglyphes
en signes numériques , comme ceux qu’on a
trouvés au temple de Karnak. Dans un autre
hypogée, je reconnus la famille d’un roi avec ses
cartouches hiéroglyphiques/des chanteurs qui
s’accompagnent de la harpe, et de.s murailles
entières couvertes d’hiéroglyphes que j’ai aussi
dessinés.
Je vis, dans d’autres hypogées, des convois
funèbres dans tous leurs détails ; de grandes
barques voguant à la voile et à force de rames,
où des mariniers grimpent au haut des mâts;
divers personnages occupés à peser, e t, dans la
balance de l’un d’entre eux, des poids en forme
de cercle, semblables à ceux qui sont encore
usités en Ethiopie et dans tout l’Orient.
Je distinguai encore un sujet symbolique où
un personnage pèse les actions du défunt, et un
cynocéphale en écrit le poids ; la momie est déposée
à la porte du tombeau, qui figure une
pyramide terminée en pointe aiguë*.
Parmi des scènes de vendanges et de moissons,
j’ai remarqué une grande maison à deux étages,
avec des fenêtres carrées, et surmontée d’une
terrasse, autour de laquelle régnent de petites
colonnes basses qui supportent un toit destiné
à procurer de l’ombrage. C’est la première habitation
ancienne dont la représentation se soit
offerte à mes regards.
Dans un tableau bien remarquable, on voit
figuré le cours d’un fleuve, sans doute le Nil.
Une petite barque y navigue ; les deux bords
* C’est la seule fois que j’aie rencontre' l’image d’une pyramide
dans les peintures.